Etreinte enflammée (romance militaire)

1 - Adrien

4 ans plus tard, Perpète-la-ouf (France).

Nous voilà installés dans la salle de visioconférence du BOC avec nos chefs. Comme toujours autour de la table, une bande d'agents des Forces Spéciales concentrés, prêts à tout pour réussir une mission.

Celle-ci va nous changer !

Exit le sable et le soleil d'Égypte.

Nos yeux sont rivés sur l'Europe de l'Est et plus particulièrement sur la Bulgarie.

— Nous ne comptons plus les surprises que Tombouctou a laissées derrière lui, conclut Pot-aux-roses à l'écran.

Je plisse le front, contrarié.

Ce salopard de Tombouctou !

Je me suis pris une balle à cause de lui et quelques mois de convalescence avant de pouvoir revenir sur le terrain. Gi Joe me jette un coup d'œil pour s'assurer que je vais bien. Et quand j'observe autour de la table, tous ont le regard rivé sur moi. J'acquiesce et opine du chef envers Looping. Nous étions binômés sur sa première mission et ce gaillard m'a sauvé la vie. Jamais, je ne le remercierai assez.

A l'écran, notre donneuse d'ordre et son supérieur, Stabilo, nous observent, blasés.

— Que voulez-vous dire ? Demande le colonel.

Pot-aux-roses analyse aussitôt le grand directeur des services de renseignement. C'est lui qui décidera de ce que nous devons savoir. Stabilo se rembrunit, puis se lance.

— Pot-aux-roses continue d'examiner tous les dossiers de Tombouctou. Nous ne nommons personne pour l'instant pour le remplacer à ce poste encore vacant. Nous devons vérifier qu'il n'y a pas d'autres taupes.

Mes sourcils s'arquent de surprise.

Quand même, depuis le temps... pourquoi sont-ils si frileux ?

Tombouctou avait-il des agents retournés dans toute l'Europe ?

Son territoire était vaste, mais comme tout responsable à ce niveau. Je n'ose croire qu'il ait pu commettre plus de dégâts que ce que nous avons déjà constaté.

— Nous devons demeurer prudents, confirme Pot-aux-roses. La Bulgarie clignote comme un sapin de Noël en ce moment. Le chef de la plus grande mafia d'Europe de l'Est arrive avec sa cour à Paris.

Une photo apparaît sur notre projecteur, dont le titre est "Les Régents". Clairement, ce couple de gangsters ferait presque bon chic bon genre. On se croirait dans un film d'Hollywood.

Forcément, ils sont sapés pour une soirée de gala, probablement pour du blanchiment d'argent. Un géant se tient droit, une flute de champagne à la main. Ses cheveux sont rasés d'un côté. Une mèche châtain foncé retombe de l'autre côté à partir du milieu de son crâne. Jamais vu une coupe pareille. Ça en jette ! Cependant, avec sa barbe en pointe bien taillée, ce zigoto a de la classe. Ce qui lui donne encore plus d'envergure, c'est la créature accrochée à son bras. On pourrait dire que c'est un joyau étincelant. Un lamé d'or recouvre son corps de panthère. Une chevelure de feu, des prunelles d'argent, blanche comme un cul avec une bouche à faire frémir. Son rouge à lèvres pourrait passer pour du sang tellement la couleur s'en approche. Les deux forment un couple de glace et de feu. Leurs sourires ne montent pas jusqu'aux yeux. Ils pourraient être beaux tous les deux, mais franchement, ils foutent les jetons au commun des mortels.

Mon regard s'attarde sur cette nana hors norme.

Elle a du chien !

Impossible de deviner ce qu'elle pense. Cette femme est un consommé de contradictions.