6 - Adrien

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Je suis bien obligé d'attendre le prochain ascenseur. Ça me soûle, mais je n'ai pas d'autre choix que de m'exécuter si je ne veux pas me les mettre à dos. Je suis censé intégrer leur équipe. Autant dire que c'est mal engagé !

Je rumine mon manque de chance et surtout je réfléchis aux possibilités que je pourrais fomenter. J'ai beau chercher, je ne vois pas trop comment me rapprocher d'eux sans éveiller les soupçons. Peut-être que je pourrai soumettre l'idée au BOC et forcer le destin en faisant passer mes frères d'armes pour leurs ennemis. Ça me donnerait l'occasion - ou pas - de m'associer à ces mafieux.

Enfin, j'arrive à l'étage des Régents, je discerne immédiatement une agitation ressemblant à une bagarre dans la suite royale.

Le battant entrouvert m'indique qu'ils ont probablement été pris par surprise. En général, les règlements de compte se dissimulent plutôt derrière les portes closes. C'est le meilleur moyen de rester discrets quand on est dans l'illégalité.

Je me rapproche rapidement à pas feutrés, rasant les murs, écoutant les moindres bruits pour deviner ce qu'il se passe. Au fur et à mesure de ma progression, je découvre la scène. Du coin de l'œil, je parviens à discerner un Mutri à terre.

Naëlle a remonté sa jupe fendue jusqu'à ses hanches pour dégager l'autre cuisse.

Vision ahurissante en cet instant !

Je bogue sur sa lingerie que je n'ai pas le temps de détailler.

Elle récupère la lame qui y est accrochée. Sa dentelle disparaît à nouveau sous le tissu.

Son cri poussé lorsqu'elle bondit sur son assaillant me remet les idées en place. Le balafré pose instinctivement sa main sur sa joue ensanglantée et recule.

C'est une sacrée guerrière.

Telle la guêpe, elle pique !

J'en suis fasciné.

Soudain, l'autre Mutri s'écroule.

Pas bon tout ça !

Même très mauvais !

Il ne reste que la reine de la mafia, debout, maintenant terrorisée, face à trois ennemis prêts à lui sauter dessus.

La scène est surréaliste.

D'un seul coup, je pénètre et claque la porte pour faire diversion.

Je fixe Naëlle et plonge ma main dans mon holster. Les autres grincent des dents et ne saisissent pas dans quel camp je suis. Mon air de baroudeur se fige sur une allure de mercenaire. Il est bien possible que ça les arrangerait que je supprime la reine. Ça leur éviterait d'avoir les représailles du "gang des clous" tout en rentrant au bercail avec un contrat accompli.

Je lève mon canon vers "Natacha" et la mets en joue pour rassurer ses ennemis. Elle est maintenant dans ma ligne de mire. J'ignore ses prunelles écarquillées, sa bouche ouverte sur un son qui ne sortira jamais.

Cette dernière blêmit et je crois qu'elle va défaillir.

Je pointe sa tête, prêt à tirer.

Mon doigt joue avec la détente, au bord de la rupture.

Tout va très vite, je pivote brusquement et j'enchaîne trois tirs parfaits. Ses assaillants tombent, un troisième œil bien dessiné au milieu de leur tête de lard.

Un hoquet de douleur saisit la reine et sa main écrase immédiatement sa poitrine. Je la vois dangereusement chanceler et je m'élance sur elle pour la soutenir. Je la plaque contre moi. Ses seins rebondissent contre mon torse. Son parfum capiteux embaume mes narines. Je la presse plus fort, sentant son caillou étincelant s'enfoncer dans nos chairs.

Etreinte enflammée (romance militaire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant