Umbria, le Royaume de l'Ombre [EN PAUSE]

Chapitre 5

Mahaut avait perdu la trace d'Aloys. Elle essayait de calmer sa jument qui perdait totalement le contrôle. Elle hennissait sans s'arrêter.

— Belle ! Calme-toi. Tout doux ma Belle, soufflait Mahaut.

Malgré les supplications de la jeune fille, Belle ne consentait à se calmer. Elle hennissait et commençait à se dresser sur ses pattes arrières, tentant de faire tomber la pauvre Mahaut.

La jeune fille chuta brutalement au sol tandis que la jument s'agitait d'autant plus. Mahaut dévala la pente boueuse jusqu'en contrebas de la forêt.

Elle essaya tant bien que mal de se relever et de remonter sur le sentier. Elle se sentait engourdie à force d'être trempée par un temps si froid. Elle tenta vainement de se relever. Sa cheville la torturait. Elle avait gonflée, et avait bleui.

Tandis qu'elle désespérait qu'on la retrouvât, elle vit arriver une jeune fille. Elle était ravissante et richement habillée. Son regard resta sur elle un long moment.

— J'aurais pu jurer que vous étiez une princesse, vous êtes si belle et richement habillée. Surtout avec votre tiare...Votre tiare ! Par mes aïeux ! Êtes-vous la Princesse Jehane ?

— Oui, c'est bien cela. Et... êtes-vous coincée ? sourit Jehane.

— Euh...

Mahaut parut gênée, elle regarda sa robe couverte de boue et sa cheville gonflée.

— Oui.

— Pouvez-vous vous lever ?

— Non je crains que ma cheville soit bien amochée, assura Mahaut.

— Je vais tenter de vous aider mais je doute d'en avoir la force.

— Ma robe est déchirée, trempée et je suis frigorifiée. Vous ne devriez pas tenter de me relever, vous en risqueriez de subir le même sort. À la différence que vous êtes une princesse. Il vaudrait mieux ne pas en courir le risque.

Jehane la regarda d'un air ahuri. Elle cherchait à déceler dans son regard l'étincelle de l'humour. Était-elle sérieuse ?

— Mais que racontez-vous ? Je vais vous aider ! finit-elle par lâcher.

C'est alors qu'elles entendirent des bruits de sabots.

— Est-ce que Belle serait de retour ? espéra tout haut Mahaut.

— Qui est Belle ? s'étonna Jehane.

— Ma jument, expliqua Mahaut.

La Princesse regarda la jeune fille. Une évidence la frappa.

— Veuillez m'excuser ! s'écria Jehane. Je ne vous ai guère demandé votre nom !

Mahaut rit.

— Ce n'est rien, personne ne se préoccupe du nom d'une paysanne, et moi-même je ne vous l'ai demandé.

— Que dites-vous ! Moi je me soucie de votre nom. Alors quel est-il ?

— Je me prénomme Ma... Aloys ? Que fais-tu là ? hurla-t-elle en tournant son regard derrière la princesse.

Jehane se retourna. Un jeune homme descendit de son cheval. Il accourut vers Mahaut.

— Mahaut ! s'inquiéta-t-il.