42 - Secrets

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Pardon, pardon, pardon ! Que de retard c'est intolérable ! 

J'ai eu beaucoup de mal avec celui-là (je pensais qu'il serait facile et court à écrire en plus, et ben PAS DU TOUT.) J'espère qu'il vous plaira ! 

(Petit cw : mention de torture) 

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Katakuri était plongé dans un demi sommeil tourmenté. Même assoupi, il avait conscience de ce qu'il avait fait.

Il ne voulait pas se réveiller pour ne pas avoir à affronter la journée a venir. Mais plus les images de son crime lui revenaient, plus il reprenait conscience. Il ne pensait pas avoir déjà connu une sensation pire que celle-ci : comprendre que son cauchemar n'en était pas un. Il avait craqué et rasé une ville entière, tué des centaines de personnes, attaqué son frère jumeau et frappé King. Qui sait ce qu'il avait pu faire d'autre et de pire ?

Les douleurs se faisaient plus présentes et cette fois, il était tout à fait réveillé. Tout son corps le faisait atrocement souffrir. Ses mains et son ventre, en particulier, le mettaient au supplice. Il se risqua à toucher son abdomen et comprit tout de suite que sa vieille blessure s'était rouverte. Voilà qui expliquait pourquoi il dormait sur le dos. Il essaya de se mettre sur le flanc pour trouver une position plus confortable et soulager brièvement ses muscles endoloris. Son mouvement fit réagir King, toujours endormi à ses côtés.

Il remua et posa son bras musclé sur le cou de Katakuri, l'empêchant complètement de bouger.

Celui-ci se rappela aussitôt ce qui s'était passé avant qu'ils s'endorment et manqua de s'évanouir plusieurs fois en dix secondes. Il ouvrit brusquement les yeux — afin d'être vraiment sûr que le corps à ses côtés n'était pas le fruit de son imagination — et se retrouva le nez contre la peau noire de King, dont le torse se soulevait doucement au rythme de sa respiration.

De toutes les choses qui se bousculaient dans son esprit, celle-ci était celle qui allait certainement prendre le plus de place pour les minutes à venir. Et c'était tant mieux.

Malgré le désastre, malgré l'horreur qui allait le submerger dans les jours à venir, King était là. Et c'était un immense soulagement. Il avait eu une peur terrible à l'idée de ne plus jamais le revoir, rien ne lui avait semblé plus cruel que de rencontrer quelqu'un avec qui il s'accordait aussi bien et de le voir sortir de sa vie. Il aurait été très heureux de s'être trompé si sa réaction n'avait pas été violente et irrationnelle.

Honteux, il profita d'avoir accès à la gorge de King pour s'y lover, tout en se demandant s'il en avait bien le droit. Le doute s'envola quand sa joue se réchauffa au contact de sa peau. Il était encore plus doux que dans ses rêves les plus fous. Il referma les yeux et respira son parfum, conscient de la chance qu'il avait de se trouver là, tout en continuant de se maudire et de s'effondrer sous le poids de la culpabilité.

Ses pensées oscillaient entre deux extrêmes et n'arrivaient pas à se focaliser sur quoi que ce soit, en dépit de l'agréable contact du corps de King contre le sien. Il aurait adoré pouvoir profiter de cette étreinte et oublier tout le reste, mais pour le moment il n'arrivait pas a s'abandonner complètement. Il avait été trop loin.

King grogna dans son sommeil — grognement qui ressemblait à un croassement de corbeau — et serra Katakuri contre lui. La tête de Katakuri s'enfonça dans les pectoraux détendus de King et pendant une toute petite seconde il pensa que ses crimes n'avait plus aucune importance et qu'il pouvait mourir en paix. Ça ne dura pas.

— Bien dormi ? Demanda King avec une voix pâteuse, trahissant son épuisement.

Katakuri n'en revenait pas qu'il lui adresse la parole. Qu'ils soient ensemble dans le même lit lui paraissait toujours parfaitement irréel. Il n'avait même pas eu le temps de se faire à l'idée. Il aurait tant préféré en être ravi et en profiter. Il voulait se sentir libre de se blottir contre lui et de lui manifester tout l'amour qu'il lui avait déclaré il y a à peine quelques heures, mais il n'y arrivait pas. Il n'en avait pas le droit, pas après ce qu'il avait fait. Il resta figé, satisfait de se cacher comme un petit animal dans des bras rassurants.

Prince Incendié (Katakuri/King)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant