Chapitre 45

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Quelques semaines plus tôt

Yoon Nara

"Comment est-ce que tu as fait pour sortir d'ici !" Sa voix cinglante m'explose les tympans.

Je prends de grandes inspirations pour essayer de me calmer. Il ne faut pas que je laisse l'infection prendre possession de moi. Il ne faut pas que je fasse une Beomgyu volume deux.

"Qu'est-ce que tu as fait avec Heeseung ?" J'ignore mon ventre qui crie famine, j'ignore mes mains tremblantes, qui m'attendent qu'une seule chose, que je me jette sur ma mère et que je la dévore toute crue.

Ma mère me regard de haut. Et je ferme les yeux pour me calmer. Il faut que je reste absolument calme.

"Je ne veux pas que ce garçon s'approche de toi." Son ton est ferme. Mais je ne me laisse pas faire. Elle peut être une vraie sorcière quand elle veut. Mais comme on dit, la pomme me tombe pas très loin de l'arbre et mes deux parents sont de sacrés phénomènes.

"Heeseung m'a aidé à survivre, sans lui je serai morte ou je serai devenue une de ses choses." Son regard perçant ne me fait plus peur. Plus aujourd'hui.

"Qui me dit que tu n'es pas déjà une de ces choses ?" Je ne réponds rien. Ça ne sert à rien.

"Heeseung. C'est de Heeseung que je parle, pas de ma potentielle infection. Ne change pas de sujet." Ma mère s'avance de quelques pas avant de s'arrêter à à ma hauteur.

Ses talons la rendent plus grande de quelques centimètres. Je soutiens son regard. "Tu mérites mieux qu'un simple pauvre." Je ferme les yeux.

"Maman, je ne l'aime pas." Je lui répond aussi vite que je peux. Et elle m'attrape par le menton. "Je ne suis peut-être pas souvent là, mais je connais ma fille. Et je sais quand ma fille aime quelqu'un. Et c'est écrit en gros sur ton visage que tu as des sentiments pour ce moins que rien."

J'enlève sa main de mon visage. "Ne me touche pas." Je fais un pas en arrière. Elle en fait un vers moi. "Tu as peur de ta mère ?" Son rire mauvais me donne des frissons partout sur le corps.

"Heeseung ne t'a rien fait !" Je hurle renversant un vase. "Il ne t'a rien fait bordel, pourquoi l'emmener comme un criminel !"

"Change de ton avec moi Nara, je suis ta mère !" Sa voix me donne la nausée. "Et je préférerais que tu sois morte !" Je hurle aussi fort que je peux.

Ma tête valse sur le côté, et le bruit de la gifle résonne dans la pièce toute entière. Je prends une grande inspiration.

J'ai faim.

Sans crier gare, je l'attrape par les deux côté de son visage avant de l'approcher du mien. "Ne t'avise plus à me toucher, ni maintenant, ni jamais."

Elle m'attrape derrière la tête, et me crie en plein visage. "Je fais ce que je veux de toi, tu m'entends ! Tu es ma fille, tu es à moi ! Tu me dois tout ! Et tu feras ce que je te dis ! Et tu ne verras plus jamais ce garçon !"

Je crie de douleur et essaie de lui faire lâcher sa prise en me débattant. "Laisse moi tranquille !" Elle tire plus fort. "Je vais t'apprendre la vie à toi, on ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut !"

Elle me pousse au sol avant de se mettre au dessus de moi et serre ses deux mains autour de mon cou.

L'air ne passe plus et je sens mon visage devenir rouge. Et cette sensation revient. Encore. J'essaie de lui faire enlever ses mains de mon cou.

Son visage se déforme dans une sorte de terreur que je n'ai jamais vu. "Qu'est-ce que tu es, bon sang !" Elle recule à genoux et se réfugie dans un coin de la pièce.

Je tousse fort, tellement fort que j'ai l'impression de vouloir cracher mes poumons. Je me relève et tout est flou. Je me tords en deux, mon ventre gargouille tellement fort que j'ai du mal à rester debout.

Rapidement une odeur vient me chatouiller le nez. Une odeur que je connais que trop bien. Le sang.

En me plaquant par terre, elle a dû se blesser avec un des bouts du vase que j'ai brisé.

J'avance sans trop savoir où, je ne contrôle même plus mes propres membres. Je sens uniquement quelque chose de chaud et juteux dans ma bouche, j'entends des cris et puis plus rien.

Le silence.

Je suis tellement affamée que je ne cherche pas à comprendre ce que j'engloutis. Je m'empiffre jusqu'à ce que mon vente ne puisse plus rien contenir de plus.

Et puis quand enfin je reprends mes esprits, la réalité me frappe en plein visage.

Ce n'est pas possible.

Bordel non.

"Maman ?" Je pose ma main sur son cœur, mais il ne bat plus. Je passe mon doigt sous son nez pour trouver une respiration, mais rien. Rien du tout.

"Maman, ce n'est pas drôle. Il faut que tu te réveilles ok ? Je suis désolée, je ne le verrais plus jamais, mais ouvre les yeux." Je tapote sa joue avec mes doigts ensanglantés et ils laissent une trace le long de celle-ci.

"Oh bordel. Je suis tellement désolée, pardon, pardon, pitié pardon." J'essuie mes larmes, me barbouillant au passage son sang sur le visage.

La porte s'ouvre en catastrophe et puis un silence de mort. "Qu'est-ce que tu as fait ?" Sa voix est froide. Calculatrice. Mon père dans toute sa splendeur.

"Papa, je ne voulais pas, je suis désolée, pardon pardon pardon, j'avais tellement faim et-" je me mets à genoux face à lui.

"Qu'est-ce que tu es, Nara." Son ton autoritaire me fait baisser la tête encore plus. "Je suis infectée." Ses yeux se plissent. "Tu n'es pas transformée ?" Je secoue la tête.

"Retourne dans ta chambre." Je le regarde confuse. "Et maman ?" Mon père secoue la tête. "Tu m'as enlevé un poids en te débarrassant d'elle."

Ma gorge se serre et les larmes me montent aux yeux. Même si je ne portais pas ma mère dans mon cœur, sa mort me brise en mille morceaux. Comme si une autre partie de moi s'était envolée.

"Je retourne à Séoul pour faire une conférence de presse. Je ne serais pas de retour avant un bon moment." Une première larme coule.

"Tu ne vas rien dire ? Je viens de tuer ta femme, je viens de la manger et c'est tout ce que tu as à me dire ? Retourne dans ta chambre ?"

Il me regarde sans aucune émotion. "Que veux-tu que je te dise. Tu es un monstre, une abomination, mais tu es ma fille. Alors tiens toi à carreau et évite ce genre de...débordement."

Deadly embrace [L.HS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant