Deadly embrace [L.HS]

Chapitre 18

Yoon Nara

Je descends petit à petit les escaliers, une main plaquée sur ma bouche. Je ne dois absolument pas faire de bruit.

Je fais du bruit je suis foutue. Il me voient je suis foutue.

Je suis foutue dans tous les cas, alors tant que j'y suis, je vais vraiment aller aux toilettes.

Ma main qui tremble un peu trop à mon goût, s'accroche à la rampe et je me cache directement derrière le muret du palier lorsque j'entends des grognements, suivis de cris.

Il y a encore des gens en vie ?

J'ai l'impression de ne plus avoir de sang dans les jambes. Je me sens mal, j'ai mal au cœur, à la tête j'ai envie de vomir.

Je sors doucement de ma cachette et me relève regardant de droite à gauche. Il y'a des traces de sang au sol. J'ai envie de vomir.

Respire Nara tout va bien se passer.

Les toilettes sont au bout du couloir.

J'avance doucement mais sûrement vers le fond du couloir. Je vois déjà le signe des toilettes. J'y suis presque. Je me baisse devant chaque vitre des salles de classe.

Chaque grognement me donne envie de courir le plus loin possible et de hurler de toutes mes forces. Mais je me retiens.

Cinq minutes plus tard et me voilà devant la porte des toilettes. J'ouvre le plus discrètement possible la porte.

Je n'entends rien. Pas un seul bruit. C'est bon signe. Je referme la porte derrière moi avant de courir m'enfermer dans une des cabines.

Je baisse le couvercle des toilettes et m'assieds dessus. Je sors mon portable de ma poche. La batterie est vide, bordel.

Je le range à nouveau dans ma poche, et décide de faire en vitesse mes petites affaires.

Est-ce que tirer la chasse d'eau va les attirer ? J'ai peur. Je sors de la cabine le plus discrètement possible sans la tirer.

Je passe un rapide coup d'eau et de savon sur mes mains, avant de les essuyer sur ma jupe et de quitter les toilettes.

Il faut que je contacte mon père. Il y a sûrement un chargeur pour charger mon portable  à la bibliothèque, ils en prêtent souvent.

Je prends une grande inspiration et m'aventure à l'étage. La bibliothèque est deux couloirs plus loin. Je regarde autour de moi avant d'adopter une toute autre stratégie.

Je cours le plus rapidement que je peux. Je ne regarde pas en arrière, j'avance sans réfléchir. Le soulagement de voir la porte de la bibliothèque n'a jamais été aussi grand.

J'ouvre puis referme la porte. Et puis un cri. Deux cris, des grognements. Je me retourne pour observer la salle. Elle est sans dessus dessous. Du sang sur les meubles, des étagères effondrées.

Je prends une grande inspiration.

Ça va aller, tu vas y arriver.

Je respire une bonne fois pour toute et m'avance vers le bureau, accroupie, mes deux mains plaquées sur ma bouche.

Je traverse la première allée, je marche sous les tables essayant de faire le moins de bruit possible.

Un infecté juste à côté de moi me fait m'arrêter net. Je ne vois que ses jambes, il semble regarder autour de lui, poussant des grognements abominables.

J'ai mal au ventre, mais j'attends, j'attends qu'il s'en aille. Le bureau du bibliothécaire n'est plus très loin. Les fenêtres sont ouvertes. Il fait un froid de canard en plus du courant d'air qui me font presque trembler de froid.