Chapitre 24

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Yoon Nara

La gare est bondée de monde. Il y a trop de gens. On ne peut presque plus circuler. Tout le monde se bouscule pour entrer dans les trains qui arrivent. Je n'entends que ça, des cris, des pleurs, des bruits de piétinement.

C'est le bordel.

Je regarde autour de moi et mis à part Lee Heeseung que je vois un peu plus loin je ne vois personne d'autre que je connais.

Je marche sans trop savoir vers où, mais je suis soulagée une fois que je vois un siège vide. Je m'installe rapidement et croise mes bras avant de regarder tout autour de moi.

Je hais les transports en communs. Je les détestais déjà avant, mais là...

Papa ne m'a toujours pas rappelé. Est-ce que je dois prendre ce train pourri comme les autres ? Ou est-ce que je vais avoir un train pour moi seule ?

La première option même si c'est celle qui m'enchante le moins semble être la plus plausible.

Plus vite je sors d'ici. Mieux je serai, j'en suis sûre. Mon père fera un procès à tout le pays pour avoir réparation de ce qu'il s'est passé, pour ce que j'ai vécu.

Et tout ira mieux. Ma vie redeviendra comme avant.

Parfaite.

Je croise les jambes. Lee Heeseung arrive quelques minutes plus tard avec deux petites piles d'habits.

Pourquoi est-ce qu'il vient avec des habits, lui ?

"J'ai demandé si quelqu'un avait des habits plus confortable vu le froid, tu es en jupe alors je me suis dis que... Enfin bref prend les." Il m'en tend un.

Je prends les habits tout en les regardant d'un air méfiant. Un ensemble gris. Le gilet qui va avec.

Je me gratte la gorge. "Merci." Sur ce, je me lève et me dirige vers les toilettes et me change en vitesse.

Je laisse mon uniforme sur la cuvette des toilettes, range mon portable dans la poche du gilet et ressort aussi rapidement que je peux.

Quand je revient, Heeseung est à la même place, mais cette fois-ci lui aussi est changé. Je soupire mais avance quand même vers lui. C'est la seule personne que je connais dans tous les cas.

Être avec lui ne me change pas plus que ça, mais être avec lui est un tout petit peu plus rassurant que de rester toute seule.

Je reste debout sans rien dire et je fixe les wagons qui s'en vont, puis le prochain train arriver.

"On devrait y aller, sinon on ne partira jamais." Je ne le regarde pas. Heeseung lève la tête vers moi les yeux écarquillés.

"Tu as raison." Il se lève. On marche rapidement vers le quai avant d'attendre devant les rails.

Le temps passe, dix minutes, un quart d'heure peut-être. Mais assez rapidement un attroupement se forme lorsque le train arrive. Je me place devant la porte et lorsque celle-ci s'ouvre je pousse tout le monde pour pouvoir entrer en première.

Je cours m'asseoir à une place et j'étends mes jambes sur la place à côté de moi pour que personne ne puisse s'installer à celle-ci.

Une vague de personnes entre les unes après les autres et chahutent. Surtout les enfants. Mais aucun signe de Lee Heeseung.

Je regarde les personnes qui essaient de se frayer un chemin pour entrer dans le wagon mais toujours pas lui. Bordel mais où est-ce qu'il est ?

Je pose me tête contre le fenêtre lorsque quelqu'un semble vouloir s'asseoir à côté de moi. Je le regarde de haut, un sourcil haussé. Qu'est-ce qu'il veut, lui ?

"Est-ce que je peux m'asseoir ici ?" C'est un homme, mon âge peut-être ? Peut-être un peu plus âgé, mais son uniforme ne trompe pas, il est encore à l'école.

"La place à l'air d'être libre ?" Je le toise tout en croisant les bras. Il me regarde d'un air gêné. "Si j'ai étendu mes jambes c'est qu'il y a une raison non ? Aller du vent." Je fais un geste avec ma main et il s'en va tout en marmonnant des mots que je n'ai pas réussi à entendre et c'est tant mieux comme ça.

Le train va quitter la gare. Fermeture des portes en cours.

Déjà ?

Je regarde par la fenêtre. Je ne vois Lee Heeseung nulle part. Est-ce qu'il n'a pas réussi à entrer ? Pourtant il était juste à côté de moi quand on attendait sur le quai.

Je soupire encore une fois. "C'est vraiment un abruti." Je me lève pour descendre du train. J'arrive pas à croire que je vais descendre du train pour ça.

"C'est moi que tu cherches ?" Lee Heeseung me regarde un sourire au lèvres. Alors qu'il s'installe à la place sur laquelle mes jambes étaient posée avant.

"Absolument pas. Arrête de rêver." Je lève les yeux au ciel avant de me rasseoir. "Pourquoi je devrais te chercher alors que je me porte mieux sans toi ?"

Il me regarde un sourcil arqué. "Alors pourquoi tu m'as gardé la place ? Tu avais l'air de me chercher juste avant." Je le fixe les yeux écarquillés.

"Gardé la place ? Je posais juste mes jambes sur le siège parce que c'était plus confortable. Arrête de rêver, tu me fais encore plus pitié." Pitié arrête ça.

"Pose les là alors ?" Il tapote ses cuisses avec sa main tout en me regardant avec un sourire en coin.

"Tu vas bien ? C'est quoi ça ?" Qu'est-ce qu'il lui prend tout d'un coup ? L'épidémie l'a rendu à moitié fou ?

"C'est drôle de te voir déstabilisée pour une fois. J'étais sûr que c'était possible, mais je n'étais pas sûr que j'y arriverai." Je le regarde confuse.

"Mais c'est quoi cette histoire ?" Lee Heeseung sourit. "Tu me paraît beaucoup trop gentille par rapport à d'habitude. Tu m'aurais déjà insulté de tous les noms. Tu ne m'as presque rien dit, je suis curieux c'est tout."

Tout ça pour ça ?

"Et tu as évité la conversation d'hier soir, tu l'as peut-être oublié mais moi pas." Je ne lui doit aucune explication à ce que je sache.

"Je n'ai rien à te dire, si ce n'est que tu commences sérieusement à m'énerver" Et que son attitude est vraiment super étrange. Depuis quand est-ce qu'il a confiance en lui comme ça ?

Où est passé Lee Heeseung, le délégué qui voulait à tout prix que je l'apprécie et que je ne peux pas supporter. Le mec trop parfait pour les autres.

Deadly embrace [L.HS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant