Yoon NaraFoutus zombies, foutue apocalypse, foutue ville, foutu père, foutue vie ! Je prends ma tête entre mes mains. Je les déteste tous autant qu'ils sont.
J'espère qu'il mourront tous dans d'atroces souffrances.
Je suis gelée. Il fait moche dehors. Le ciel est gris, il fait humide. J'ai faim, j'ai soif je suis fatiguée.
Et je dois encore marcher tout le long jusqu'à atteindre ce foutu cinéma. Je hais tout ce qu'il se passe.
Je la hais elle. Pour qui est-ce qu'elle se prend pour me donner des ordres. Si elle a redoublé une classe c'est qu'il y avait une raison. Et ce n'est certainement pas pour me donner des ordres.
Je suis fatiguée, épuisée des personnes qui pensent qu'elles possèdent le monde alors que la seule chose qu'elles ont c'est leur fierté.
Qui n'ont ni l'argent, le pouvoir, la réputation ou encore le mérite pour se prendre pour mieux que les autres.
J'en ai marre que les moins que rien se prennent pour mieux que nous, que moi.
Cette pimbêche peut se donner des airs de princesses avec son tissu et sa couture, mais elle peut aussi se les mettre où je pense.
Je ne veux pas qu'elle survive. Je veux qu'elle meurt.
D'un pas décidé je continue de longer les rues désertes qui mènent jusqu'au cinéma. Je marche au milieu de la route. Il n'y a personne.
Je n'entends aucun grognement, aucun cri aucun pleurs. La ville est comme qui dirait morte. C'est à la fois fascinant mais aussi effrayant.
La ville que je vois et connais maintenant est à des années lumière de celle que je connais de Séoul.
Les rues sont toujours bondées de monde, la circulation est une catastrophe, la ville est animée.
Une heure passe.
Deux heures passent.
Trois heures passent.
J'ai mal aux jambes, depuis quand le cinéma est aussi loin ?
Je ne m'en suis jamais rendue compte, il paraissait si proche, peut-être parce que je faisais le trajet avec Yunjin, Jake et l'autre.
Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que la fin de ce cauchemar est juste là, tellement proche de moi. Limite à portée de main.
Je prends une grande inspiration avant de continuer. C'est la dernière ligne droite et ensuite je serai enfin libre.
Plus besoin de se cacher, tout redeviendra comme avant. Tout ce qu'il s'est passé la ne sera plus qu'un mauvais rêve derrière moi.
Les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Je me dépêche de marcher plus rapidement pour atteindre le cinéma. Au loin qui n'est plus si loin finalement, je peux apercevoir le grand panneau avec les films actuels.
Enfin.
Je me mets à courir. Je commence à entendre des grognements une fois au carrefour juste en face du cinéma.
De chaque côté de la route, des infectés courent dans tous les sens. Et surtout, le cinéma semble grouiller de ces choses. Est-ce que je suis censée rentrer à l'intérieur ?
J'essaie de rappeler le numéro avec lequel j'avais réussi à parler à papa, mais il ne répond plus. Je le rappelle une deuxième fois regardant de gauche à droite en essayant de voir si un infecte pourrait le voir, mais rien.
Je martyrise mon portable, tapant de plus en plus fort dessus. Il faut qu'il me réponde. Répond bordel, RÉPOND !
Mais rien. Aucune réponse, comme si il sonnait dans le vide. Il ne peut pas me laisser comme ça. Il n'a pas le droit.
Et puis sans prévenir, une énorme vague d'infectés courent vers moi, qui suis toujours au milieu du carrefour. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Oh bordel, ils sont nombreux. Je cours le cacher derrière un muret dans une ruelle. Pire idée possible, mais pour le moment elle semble suffire.
Je m'accroupis par terre plaçant mes mains sur ma tête et des coups de feu me font sursauter. Je place une main sur ma bouche pour ne pas faire de bruit.
Les coups de feu sont rapides et ne semblent pas s'arrêter. Et un bruit d'un véhicule qui roule lentement. Les tirs se font de plus en plus fréquent.
Est-ce que je vais mourir ici ?
Je regarde le mur en face de moi. Est-ce qu'il va aussi me tirer dessus en me voyant ? Mais peut-être que c'est les personnes que papa a dit qu'il m'enverrait ?
Dites moi que c'est eux, s'il vous plaît.
Le massacre dure un bon bout de temps puisque les infectées ne font que courir vers ce que je pense être un véhicule blindé vu le bruit et la lenteur avec laquelle il se déplace.
Prend une grande inspiration. Attend que ça se calme et ensuite tu y vas.
Le bruit des tirs me donnent mal à la tête. Comme si quelqu'un s'amusait à me donner des coups de marteau en continue sur le crâne.
J'ai envie que ça s'arrête. Tout.
Mes mains tremblent, la pluie a traversé mes vêtements. Je suis trempée, frigorifiée et je suis épuisée.
Et puis d'un coup, le silence. Plus de coup de feu, plus de cris des infectés, le véhicule n'avance plus.
Je peux y aller.
Je me lève de ma place et dès que je sors de la ruelle, je mets mes mains au dessus de ma tête. J'avance doucement vers le véhicule, alors qu'un soldat sort par au dessus du char blindé.
Il avance vers moi, armé, me la pointe dessus et je ferme les yeux. Il va me tuer, c'est sûr.
"Nom." Il me regarde d'un air tout sauf amical. Foutu soldat de merde. "Yoon Nara." Il me regarde d'un air dubitatif. "Vous avez une preuve de votre identité ?" Il est bête ou quoi ?
"Est-ce que vous pensez qu'au milieu de tout ce bordel j'ai pensé à prendre mes papiers d'identité avec ? Vous êtes sérieux ?" C'est quoi ces soldats en carton ?
"J'ai besoin de quelque chose qui me prouve que vous êtes bien Yoon Nara." Je sors mon portable et cherche dans ma galerie une photo de mon père et moi.
Je n'ai rien. Bordel. "Je vous dit que je suis Yoon Nara." Je lui réponds agacée. "Et moi j'ai besoin d'avoir une validation d'identité."
Qu'il aille crever avec les autres. Vraiment je les déteste tous.
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Deadly embrace [L.HS]
FanfictionDans la ville de Séoul, Nara et Heeseung sont deux lycéens que tout oppose. Nara nourrit depuis toujours une aversion profonde envers Heeseung, le considérant comme un rival parfait et insupportable. Pourtant, Heeseung, secrètement amoureux de Nara...