08. Aurore Boréale

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DAHL

aurore boréale
nom féminin
Phénomène lumineux observé dans les régions proches des pôles magnétiques de la Terre, causé par l'interaction entre les particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère terrestre.

˗ˏˋ ☆ ˎˊ˗

Je cligne des yeux à plusieurs reprises, accueillant l'agréable chaleur de la lumière du soleil qui me tire de mon sommeil. Je prends quelques instants pour m'habituer à cette lueur, comme je l'ai fait ces derniers jours. À force de partager mon sommeil avec K, j'avais oublié ce que ça signifiait de dormir avec les volets ouverts, d'être réveillé par la nature plutôt que par moi-même.

Ça m'avait manqué, d'une certaine manière. C'est un réveil si paisible, une routine à laquelle je me suis tant habitué au fil des années.

Alors que ma vision s'ajuste, j'observe le bout de mon rideau danser au gré du vent frais qui pénètre dans la pièce. Ma fenêtre est ouverte beaucoup plus que dans mes souvenirs, mais je n'en suis pas dérangé pour l'instant ; c'est bon de sentir cette brise fraîche caresser mon visage avant que la chaleur estivale ne reprenne ses droits. C'est exactement ce dont j'ai besoin. Je ferme doucement les yeux, savourant un peu plus longtemps cette douce sensation sur ma peau.

Lorsque je réalise que j'ai atteint mon seuil de tolérance, je me retourne sur le dos pour contempler le plafond, plongeant dans mes pensées jusqu'à ce qu'un détail attire mon attention. Ma tête se tourne instinctivement vers la gauche et je suis accueilli en premier par une cascade de cheveux châtains s'étalant sur l'oreiller.

En baissant les yeux, je découvre Kamaria, son visage paisible tandis que ses mains reposent délicatement sous sa joue. La surprise de la trouver ici m'envahit tellement que je peine à formuler une question cohérente dans mon esprit. Incertain, je me glisse dans la même posture qu'elle, scrutant son visage pour m'assurer que je ne suis pas en train de rêver.

Tout semble surréaliste, mais ce qui ne semble pas être issu de mon imagination, ce sont ses yeux qui s'ouvrent et se rencontrent avec les miens. Leurs reflets verts captent la lumière du soleil, les rendant plus éclatants que jamais. Sans un mot, un sourire s'étire sur ses lèvres et je lui rends avec le même élan.

« Tu m'as manqué. »

« Toi aussi. »

— Hey, murmuré-je.

— Hey.

— Je ne t'ai pas entendue rentrer hier soir, avoué-je en soulevant une mèche qui tombe sur son cou pour la dégager. La porte d'entrée était ouverte ?

Son sourire s'agrandit.

— Nope.

Je fronce les sourcils.

— Alors, comment–

— J'ai fait comme toi, me coupe-t-elle en tendant la main vers moi à son tour pour la passer dans mes cheveux. Et ne compte pas sur moi pour refaire la même chose un jour, parce que jamais je n'escaladerai ta maison encore une fois.

J'entrouvre la bouche pour répondre, mais je suis tellement surpris que je ne trouve rien à dire. Je l'observe attentivement, me demandant si j'ai bien entendu ce qu'elle vient de dire, puis j'essaie de l'imaginer en train d'essayer maladroitement d'escalader ma maison. Je n'arrive pas à croire qu'elle ait fait ça.

La Kamaria, que je connais ? Jamais je n'aurais pensé qu'elle en serait capable.

— Je suis impressionné, j'admets d'une voix amusée. Tu veux que je te laisse un escabeau la prochaine fois ?

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