Connexion Étoilée

04. Éclipse

DAHL

éclipse
nom féminin
Phénomène astronomique durant lequel un objet céleste se trouve momentanément occulté par un autre objet céleste, vu depuis un observateur sur une planète.

˗ˏˋ ☆ ˎˊ˗

Je m'éveille avec son parfum emplissant mes narines.

Depuis deux semaines à présent, chaque soir je me faufile dans sa chambre pour prolonger nos conversations, puis je m'endors dans son lit. Pendant ces deux semaines, j'ai enfin trouvé un sommeil sans interruption, mes bras l'enveloppant.

Chaque matin, quand les rayons du soleil filtrent à travers ses volets, éclairant sa peau, mon cœur s'emballe. Il y a cette montée d'adrénaline à la vue d'elle, paisiblement endormie et libérée de tout le stress quotidien. La voir ainsi, sans barrière, est une expérience différente. C'est une proximité nouvelle, laissant son parfum de rose imprégner ma peau. L'étreindre et sentir la chaleur de son corps sous mes doigts éveille en moi une sensation de feu intense.

Tout ça est autre, différent.

Pourtant, c'est précisément ce dont j'avais besoin – sa présence près de moi, dans mes bras, contre mon corps, comblait le vide en moi. C'était ce qui me manquait pour me sentir un peu plus complet. Malgré ça, je devrais peut-être trouver étrange ce qui se passe en moi, ce lien qui se tisse entre nous. Mais je peine à y résister lorsque tout semble simplement s'harmoniser parfaitement. Comme si toutes ces pièces n'attendaient qu'à être assemblées.

En quelque sorte, tout ça prend sens, tout ça est cohérent. C'était l'aboutissement inévitable de notre relation, quelque chose que ni l'un ni l'autre n'aurait pu prévoir. J'apprécie chaque moment passé à ses côtés, sachant que je suis à la fois son pilier et qu'elle est le mien. Elle aussi a besoin de moi. Elle aussi recherche cette proximité entre nous.

Je suis perplexe face à cette situation. Je me demande si je devrais prendre davantage de temps pour y réfléchir. Mon esprit est tombé en panne au moment même où elle a passé ses bras autour de moi pour que je l'enlace. Depuis lors, mes pensées semblent figées sur cet instant précis.

Tout comme maintenant, alors qu'elle est blottie contre moi. Son corps est tourné vers le mien, sa tête reposant contre mon torse, et je la tiens si étroitement que mes muscles en sont endoloris. De manière inconsciente, je ressens la nécessité de m'assurer qu'elle ne m'échappera pas.

J'espère qu'elle ne perçoit pas l'excitation de mon cœur en sa présence ou la nervosité qu'elle suscite en moi. Bien que je devrais peut-être me reculer, je décide de la garder près de moi un peu plus longtemps, savourant la douceur de l'instant présent. Je veux préserver le souvenir de la tendresse de ses doigts contre mon torse.

Après avoir consacré un moment à écouter le rythme régulier de sa respiration, je me décide enfin à m'éloigner doucement d'elle, jusqu'à me redresser complètement. Je passe une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et ne résiste pas à lui offrir un baiser sur la joue en guise d'au revoir. Puis, je veille à remettre correctement sa couette pour qu'elle ne prenne pas froid. Elle se retourne dans son lit sans se réveiller, plongée dans un sommeil profond dont elle ne sortira que des heures après mon départ. J'aurais aimé prolonger ce moment auprès d'elle, mais mes obligations ne me le permettent pas.

Avant de quitter sa chambre, je jette un dernier coup d'œil, scrutant attentivement chaque recoin à la recherche d'un objet à ranger, mais je ne trouve rien. Je me dirige alors silencieusement vers son balcon, ménageant un espace juste en dessous pour me glisser sans ouvrir les volets et risquer de la réveiller. Après un départ maladroit de son balcon, je rejoins le mien, comme à mon habitude.