Prologue

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Un grand bruit retentit soudainement dans la maison qui en trembla jusqu'à ses plus solides fondations, brisant le silence profond de la nuit.

Aysia se réveilla en sursaut. Au rez-de-chaussée, des voix inconnues et agressives retentirent. La jeune fille réussit tout de même à reconnaître celle de son père, puis de sa mère, mais les autres restaient un mystère. Aysia se releva sur un coude et se pencha pou apercevoir la lumière du clair de lune par sa fenêtre. Il faisait encore nuit noir. Qui pouvait bien leur rendre visite à une heure pareille ? Une chose était sûre, ces visiteurs qui venaient de s'introduire chez eux au beau milieu de la nuit n'avaient pas l'air d'être ici pour prendre une tasse de thé.

Aysia qui n'entendait pas un traitre mot de la conversation décida de sortir dans le couloir. Elle traversa sa chambre à l'aveuglette, le plus discrètement qu'elle put, mais le coin de sa commode eût raison de son orteil. Elle étouffa un cri et se mit à sautiller un peu partout dans la pièce. La jeune fille finit tout de même par trouver la porte. Elle chercha à tâtons la poignée qu'elle tourna avec une infinie douceur. Seul le cliquetis que celle-ci émit la trahie. La jeune fille retint sa respiration, mais personne ne semblait l'avoir entendu. Aysia se faufila lentement hors de sa chambre et déboucha sur le couloir qui lui parut tout à coup immensément long et sinistre. Un frisson lui parcourut l'échine. A pas de loup, elle s'avança en direction de l'escalier pour tenter de comprendre l'issu de cette conversation, mais seule des bribes de mots lui parvinrent à l'oreille. Néanmoins elle réussit à apercevoir les hommes qui avaient fait irruption dans sa maison quelques minutes plus tôt. Ils étaient tous habillés de la même manière, et bien qu'elle n'en ait pas vu souvent Aysia su reconnaître les uniformes de la garde royale. Qu'est-ce que les hommes du roi peuvent bien venir faire ici ? se demanda la jeune fille. Pourquoi sont-ils si agressifs ? Mes parents n'ont jamais rien fait de mal ! Des centaines de questions se mirent à tourner en boucle dans sa tête comme une tornade. Tout se bousculait en elle. Aucune réponse ne vint cependant répondre à ses interrogations, et plus le temps s'écoulait plus elle avait de doutes sur les intentions de ces hommes. En plus de ça, ils sont tous armés jusqu'aux dents, jamais je ne pourrai même oser les défier... se dit-elle au bord de la panique. Elle se releva discrètement et s'aventura jusqu'à la chambre de sa petite sœur en rasant les murs de l'obscur couloir. Seulement quelques pas lui suffirent pour sentir sous ses doigts la poignée de la porte qu'elle recherchait. Mais tandis que la jeune fille était sur le point de la faire tourner, elle entendit des cris perçant de douleur. Ce n'était pas ceux des intrus, mais bien ceux de ses parents. Aysia en resta paralysée. Le bruit ne dura que quelques minutes, les hurlements s'arrêtèrent brusquement. La maison tout entière se retrouva soudainement plongée dans un silence atroce. Pourtant ces plaintes résonnaient encore dans l'esprit de la jeune comme un électrochoc. Elle en eut le souffle coupé lorsqu'elle réalisa la triste réalité. Les cris de ses parents, qui avaient disparus dans le silence oppressant de la nuit, ne pouvait signifier qu'une seule chose. la jeune fille voulu hurler de désespoir, mais lorsqu'elle ouvrit la bouche, aucun son ne sortit. Sa respiration était comme bloqué par un poids immense qui venait de s'abattre sur elle et ses muscles ne coopérait, elle ne parvenait plus à faire le moindre mouvement. Malgré cela, elle allait bien devoir réussir à se déplacer car, elle entendait déjà les pas lourds des hommes dans l'escalier ce qui la fit rapidement revenir à la réalité. La jeune fille secoua la tête comme pour se sortir d'un mauvais rêve, pourtant tout était réel. les hommes approchaient à grands pas.

- Fouillez-moi cette maison ! Je veux l'avoir entre les mains avant le lever du soleil ! vociféra l'un des hommes.

Ces intrus cherchaient apparemment quelque chose d'important, et ses parents n'avaient pas consentis à leur requête. Mais la jeune fille était pour le moment incapable de réfléchir à quoi que ce soit. Un vide immense venait de se former en elle, comme si une part d'elle était morte en même tant que ses parents. Mais elle n'avait pas le temps d'avoir mal. Pas pour l'instant.

la légende des pierres sacrificiellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant