Chapitre 16

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- Navré mademoiselle, je ne peux pas décemment vous laisser entrer ici, vous êtes dans le palais du roi, et vous y êtes en plus entré par effraction, prévint l'un des valets à l'entrée.

Aysia était tellement hors d'elle qu'elle ne prit même pas le temps d'observer l'immense et magnifique hall d'entrée dans lequel elle se trouvait. Chaque recoin de la pièce semblait briller, comme s'il était fait de lumière. En dehors de cette situation elle aurait été émerveillée par un tel endroit. Mais ce n'était pas le cas. La colère l'aveuglait. Elle dégaina son épée et la pointa devant le visage du valet dont La teinte devint soudainement blême.

- Je... Je ne peux pas vous laisser passer, balbutia l'homme en fixant la pointe de l'épée à quelques centimètres de son visage.

- Laissez-moi passer, j'exige de voir le roi ! cracha-t-elle sèchement.

- Eh bien je suis là, en revanche je vous prierais de ranger cette arme, lança un homme du haut des escaliers de marbre qui traversaient la pièce.

L'homme qui venait d'apparaître était à n'en pas douter le roi d'Iselgarde. Ses vêtements de cuire et ses riches tissus bleu foncé lui donnaient une prestance que nul ne pouvait nier. Son regard d'un noir d'encre ne laissait rien paraître si ce n'est une légère pointe d'agacement.

- Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici à agresser l'un de mes valets ? demanda-t-il d'une voix forte en descendant les marches qui les séparaient.

- Je m'appelle Aysia Valghoy, et je suis la fille d'Aeron Valghoy, commença la jeune fille en prenant le même ton que son interlocuteur, si je suis ici c'est pour vous parler de la mort de mes parents.

Le roi sembla presque perdre un peu de sa contenance en entendant ces mots. Comme si ce nom ravivait en lui des souvenirs qu'il avait oubliés. Décidemment, tout le monde semblait connaître son père, sans doute même mieux qu'elle.

Il secoua alors la tête comme pour reprendre sa confiance et ne pas montrer ses failles. Il adressa alors un signe de tête au valet qui s'écarta pour laisser passer la jeune fille.

- Vos armes restent ici, ordonna le roi, et votre loup aussi.

La jeune fille se retourna vivement et découvrit enfin la présence de son loup, assit sagement derrière elle. Contre toute attente elle confia son épée et son arc au valet qui alla les ranger.

- Toutes vos armes, insista le roi.

A regret la jeune fille sortit les deux dagues qu'elle gardait précieusement auprès d'elle pour les déposer dans les mains du valet, enfin satisfait.

C'est à ce moment, qu'elle prit réellement conscience du lieu dans lequel elle se trouvait. Au centre de la pièce un gigantesque escalier de marbre la traversait de toute sa splendeur. Pourtant c'était le symbole gravé à même le sol, sous ses pieds, qui attira le plus son attention. C'était exactement le même symbole qu'arborait son pendentif. Un symbole d'espoir et de renaissance. Le symbole du royaume.

Le roi lui fit alors signe de la suivre et la jeune fille s'arracha à sa contemplation pour gravir les quelques marches qui la séparait de l'homme. Lorsqu'elle s'approcha de lui elle sentit l'aura puissante qu'il dégageait. Il la mena à travers de nombreux couloirs qui paraissaient interminable. Mais Aysia ne se lassait pas d'observer la richesse du lieu. Finalement, après une marche qui parut à la jeune fille durer une éternité, le roi s'arrêta face à une porte et intima au valet de ne les déranger en aucun cas. Il invita alors la jeune fille à rentrer.

La salle dans laquelle ils pénétrèrent était encore plus éblouissante que toutes celles qu'ils avaient put voir jusqu'à présent. Les immenses fenêtres qui couvraient tout un pan de mur faisaient baigner la pièce de lumière. Au centre trônait un bureau taillé dans un bois extrêmement rare et magnifique. Le roi laissa Aysia prendre place sur l'un des fauteuils de velours tandis qu'il s'installait sur son propre trône. La jeune fille ne put s'empêcher de regarder à l'extérieur. L'immense baie vitrée offrait une vue imprenable sur la vallée, bien que meurtri par les évènements du moment.

la légende des pierres sacrificiellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant