La nuit avait été courte et éprouvante pour tout le monde, mais ils devaient continuer d'avancer.
La forêt n'avait jamais été aussi calme, et plus inquiétant encore, aucun bruit ne parvenait du château. Plus un cri, plus un grondement, plus une explosion ne parvenait jusqu'à eux. Le palais était sans l'ombre d'un doute déjà aux mains de Golrick. Le temps leur était compté et ils n'avaient plus une minute à perdre si bien qu'ils prirent leur petit déjeuner en marchant.
Jusqu'au midi ils ne firent aucune pause, ils enchainaient les kilomètres sans se plaindre. Ils ne pouvaient pas se le permettre. Mais l'arrêt fut quand même apprécié par tous.
- Je n'en peux plus, avait tout de même fait remarqué Angoon en bon râleur qu'il était.
Les jours suivants furent tout aussi difficiles, Edmun ne tolérait aucune pause et les deux adolescents n'avançaient plus que par automatisme, leur mental était mit à rude épreuve. Quand à Tsaarik et Aloïssa ils n'osaient montrer aucun signe de faiblesse et encaissaient l'épuisement avec brio. Mais l'angoisse perpétuelle laissait des traces évidentes sur leurs visages et leurs corps. Il leur devenait de plus en plus difficile de tenir sur la longueur. Pourtant Edmun était toujours en tête du groupe prêt à défendre son équipe s'il le fallait.
Un après midi, sans prévenir, des bruits étranges retentirent et chacun sentit l'angoisse monter d'un cran, pensant que l'armée de Golrick les avait retrouvés. Edmun empoigna son sabre et le brandit bien visiblement devant lui. Ils avancèrent quelques minutes encore tous les sens en alerte à la recherche de l'origine de l'anomalie. C'était des bruits de pas, des pas humains. Edmun fit signe à ses compagnons d'armes de prendre garde et avança lentement jusqu'à l'origine du bruit. Quand un nouveau bruit retentit le guerrier s'élança son sabre au dessus de sa tête.
- Non ! Vous n'aurez jamais ma forêt, elle est sous ma protection ! brailla un vieillard visiblement effrayé par l'arrivée soudaine des six compagnons.
Edmun le regarda médusé et sembla rester bloqué devant lui dans la même position, incapable de bouger. Le vieillard le scruta lui aussi étonné mais avec une pointe de peur dans les yeux, une main levée au dessus de son visage pour se protéger.
- Nous ne vous voulons aucun mal, finit par annoncer Aloïssa, nous combattons contre les armées qui assaillent le pays.
Edmun baissa alors son sabre et le rangea dans son fourreau dans un bruit métallique.
- Vous êtes des soldats ? interrogea le vieillard troublé en regardant les deux adolescents du coin de l'œil.
- Euh... non pas tous, mais nous sommes en mission pour sauver le royaume, lança-t-elle avec assurance.
- Qui me dit que vous n'êtes pas de ceux qui envahissent le pays ?
- Nous. Nous vous l'assurons.
La jeune femme fut d'une telle autorité que le vieillard ne broncha pas et ne posa pas plus de questions. Il resta tout de même suspicieux à l'égard des inconnus et les inspecta des pieds à la tête, un à un.
- Qu'est ce qu'un elfe fait aussi loin de leur contrée ? demanda le vieil homme lorsque son regard tomba sur Tsaarik.
L'intéressé sembla profondément agacé et s'apprêtait à répondre quand Edmun prit a parole avant lui.
- La contrée elfique fait aussi partie du royaume, fit remarquer celui-ci, il a tout autant à cœur que nous de le protéger.
L'homme émit un grognement sceptique avant de proposer à regret.
- Suivez-moi, commença-t-il après quelques secondes, la nuit va bientôt tomber et vous serez plus confortable dans ma chaumière.
Les compagnons s'entre regardèrent puis d'un signe de tête entendu suivirent le vieil homme.
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la légende des pierres sacrificielles
FantasyQuatre ans après l'assassinat des ses parents Aysia vit recluse dans la forêt. Elle tente d'offrir une bonne éducation à sa petite sœur. Mais lorsque la Barrière magique qui protège Iselgarde des monstres tombe, son destin va changer du tout au tout...