la légende des pierres sacrificielles

Chapitre 26

Quand Aloïssa, Angoon et Ogmioss arrivèrent enfin au petit port les trois autres aventuriers les y attendaient déjà sur le bateau. Ils semblaient les attendre depuis un moment déjà et discutaient paisiblement.

- Eh bien, on était sur le point de débarquer à la rescousse, lança Aysia en les voyant arriver.

- Les négociations n'ont pas été facile, répondit Aloïssa.

Le regard d'Aysia se posa alors sur les petites boîtes en bois.

- Mais vous avez réussi ! Vous êtes géniaux !

- Eh oui, on est les meilleurs, affirma Angoon en prenant ces faux airs dont il avait le secret.

- C'est ça oui, confirma la jeune fille en riant.

- Au fait, Toakoo n'est pas là ? fit remarquer le jeune homme.

Quand il remarqua la mine défaite de son amie il comprit rapidement que ce n'était pas son choix.

- Non, il ne peut pas venir avec nous sur le bateau, c'est trop compliqué, soupira la jeune fille visiblement déçue.

- Oh, je comprends.

- Vous allez rester planté là encore longtemps où on va chercher la pierre ? intervint Tsaarik.

- On arrive, chef, s'exclama Angoon en riant.

Les trois derniers retardataires montèrent à bord de l'embarcation, qui était d'ailleurs fort étroite pour un groupe que celui-ci. Ils se serrèrent les uns contre les autres, la barque faillit chavirer à plusieurs reprises mais le bateau quitta finalement le mini port sans désagrément majeur.

Le lac était très calme, aucun remous ne venait perturber sa surface parfaitement lisse hormis la longue trace que formait le bateau sur son passage.

- Combien avons-nous de masque ? interrogea Edmun après un moment.

- Hélas, nous n'en avons que cinq, répondit Aloïssa.

Tous les regards convergèrent alors vers Ogmioss qui sursauta.

- Oh ne vous en faite pas pour ça, la plongée ce n'est plus de mon âge, je resterais sur le bateau pour faire le guet, rassura Ogmioss d'un geste de la main.

- Vous en êtes sûr ?

- Mais oui, il y a bien longtemps que je ne fais plus de choses dans ce genre, et puis au moins je resterais au sec, nargua-t-il avec un grand sourire à l'intention d'Aysia et Angoon.

Les deux adolescents affichèrent une mine défaite en repensant à la fraicheur des eaux du lac.

- Bien alors nous aurons un masque chacun.

Depuis l'eau, le lac paraissait sans fin, presque semblable à une petite mer intérieure, entre les massifs. Une brume matinale recouvrait une partie des montagnes dont on n'apercevait uniquement les hauteurs et donnait un aspect laiteux, presque irréel, au paysage.

Lorsqu'Aysia se décida à baisser les yeux sur son pendentif le point clignotait frénétiquement au centre du cadran bleu.

- Nous y sommes ! lança-t-elle.

Tous les regards convergèrent vers la jeune fille dont les yeux restaient fixés sur le cadran de son pendentif. Edmun arrêta alors de pagayer. Il fallut quelques secondes pour l'embarcation de s'arrêter.

- Alors allons-y, Iselgarde compte sur nous, répondit-il pour motiver ses compagnons qui regardaient d'un œil dépités la surface de l'eau.

Aloïssa inspira à fond avant de tendre à chacun un masque.