Chapitre 4

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- Bon, et on fait quoi maintenant ? demanda Angoon après un long moment de silence.

Ils se tenaient sur le pont qui marquait la fin du village depuis plusieurs minutes, sans bouger. Aysia tenait son amulette entre ses doigts, tentant vainement de contenir ses tremblements. Angoon quant à lui jeta un dernier coup d'œil à son village. Il était sur le point d'abandonner tout ce qu'il connaissait : ses amis, sa famille, son village. La jeune fille, elle, n'avait rien à perdre si ce n'est la vie.

- Nous n'avons qu'à nous laisser guider, murmura-t-elle.

- Super... mais nous laisser guider vers où ?

- Vers le nord, indiqua-t-elle en pointant dans la direction qu'elle venait d'annoncer.

- Alors allons-y !

Aysia laissa naviguer son regard d'abord vers Angoon qui se tenait près d'elle avec une motivation à toute épreuve ; puis vers son loup, Toakoo, qui lui avait toujours été très fidèle, et qui était encore là aujourd'hui. Après une longue inspiration, ils s'engagèrent tous les trois sur le chemin tracé qui s'étalait devant eux.

Ils marchèrent toute la journée à travers champs, forêts, collines et autres paysages à couper le souffle. Parfois ils faisaient des pauses pour reposer leurs jambes qui n'étaient pas habituées à être autant sollicitées. Aysia regardait régulièrement son pendentif afin de s'assurer qu'ils n'aient pas dévié de leur trajectoire.

Quand le soir commença à tomber, les deux adolescents s'inquiétèrent de ne pas trouver de logement où dormir. Ils continuèrent jusqu'au bout, jusqu'à ce que leurs jambes ne puissent plus les porter du tout. Finalement, alors qu'ils étaient sur le point d'abandonner leurs recherches, les deux adolescents remarquèrent au loin entre les troncs des arbres de la forêt, une pâle lumière.

- Tu penses que c'est quoi ? demanda Angoon en chuchotant.

- Je ne sais pas, peut-être une maison. On ferait mieux d'aller voir.

- Tu en es sûre ? Et si c'était un repère de mercenaire ? demanda le jeune homme d'une voix dramatique.

La jeune fille le regarda un sourire moqueur en coin, puis le garçon se ravisa et fila le premier vers la lumière. Effectivement, un petit village se tenait à l'orée du bois. Il semblait affreusement vide et sans vie. La seule lumière était celle qu'ils avaient aperçue depuis la forêt ; elle provenait de ce qui semblait être une auberge. Tout le reste des maisons étaient éteintes.

- C'est glauque, ici, murmura Angoon en observant le village fantôme.

- Je n'aurais pas dit mieux, confirma la jeune fille tandis qu'un frisson lui parcourait le dos. Mais c'est notre seule chance de dormir au chaud cette nuit, alors autant essayer.

Les deux adolescents suivirent donc la direction de la seule lumière du village. Au-dessus de la porte d'entrée, un écriteau qui accueillait les potentiels clients grinçait au rythme du vent. Un nouveau frisson parcourut les deux jeunes visiteurs tandis qu'ils se regardaient pour savoir qui toquerait à la porte.

- Trouillard, murmura Aysia en donnant trois coups sur celle-ci.

L'appel sembla pourtant résonner dans le vide. Il n'y avait vraiment personne dans ce village, et probablement personne non plus dans cette auberge. Ils attendirent un moment, mais ne voyant personne arriver, Aysia attrapa la poignée glacée et la tourna. Elle émit un léger cliquetis puis la porte s'ouvrit. Un courant d'air tiède leur fouetta le visage provenant de l'intérieur. Il devait bel et bien y avoir quelqu'un ici. La lumière qu'ils avaient repéré venait en fait de la cheminée dans laquelle brûlait un petit feu. Cependant personne à l'horizon, la pièce était étrangement calme. La salle était pleine de tables vides et de chaises parfois renversées et le bar était encore couvert de cadavres de bouteilles. Il devait y régner autrefois une véritable ambiance chaleureuse et bruyante. Mais aujourd'hui il ne restait plus rien d'autre que le mobilier froid et solitaire.

la légende des pierres sacrificiellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant