CHAPITRE 13 : JUSQUE DANS MA CHAIR

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Ezra

Elle me regarde, les yeux embués de larmes, pinçant ses lèvres pour ne pas craquer. Évidemment, j'acquiesce. Je ferai tout ce qu'elle voudra, tout ce qui lui permettra d'aller mieux, car la voir dans cet état me déchire le cœur.

Une colère fulgurante envahit mon être, et me voilà déjà prêt à tout pour retrouver le fumier qui lui a fait ça ! Sa souffrance a tué l'ancien Ezra.

Lorsque nous arrivons dans la salle de bain, je lui prépare un peignoir aussi confortable qu'un nuage, dans lequel elle pourra se glisser après avoir effacé les traces de ces dernières heures.

Cette soirée s'est avérée être l'une des meilleures de ma vie, ce qui est ironique, car je n'aurais jamais imaginé apprécier un gala de charité organisé par mon père. Et pourtant, grâce à Meredith, tout était parfait. J'ai apprécié chaque moment, chacune de ses piques et encore plus son défi, car il m'a permis de lui dire ce que je m'efforce de taire. Je l'aime bien, elle me plaît beaucoup, beaucoup trop pour qu'elle ne puisse être qu'une simple amie. Alors, il me tarde d'en finir avec son jeu afin qu'elle réalise que je suis le seul homme qui lui faut. Si elle accepte un jour de me laisser une chance, je serai un soutien sans faille et je l'éloignerai de toute la merde qui lui colle aux basques depuis la mort de son père.

– Retourne-toi ! ordonne-t-elle avant de se dévêtir.

Le bruit des vêtements qui tombent au sol provoque un frisson le long de ma colonne vertébrale, tout comme le son de l'eau qui se déverse en cascade, remplissant la pièce de son doux écho. Je rêve secrètement de la rejoindre. Pas pour du sexe, mais seulement pour prendre soin d'elle et la masser, de son cuir chevelu jusqu'à ses épaules.

Après plusieurs minutes, Meredith sort de la douche, m'autorisant de nouveau à poser mes prunelles sur elle lorsqu'elle a enfilé son peignoir. Nous regagnons ma chambre où je lui prête mon t-shirt de baseball en guise de pyjama.

Il faut croire qu'il lui va mieux qu'à moi, car elle est sublime dedans.

Elle se glisse dans les draps tandis que je me dévêtis pour enfiler un débardeur et un short pour me coucher.

– En fait, t'es plutôt bien foutu ! glousse-t-elle, les yeux emplis de malice. Je te pensais plus mince que ça sous tes vêtements amples, mais j'avais tort.

Mes joues s'enflamment lorsque je rétorque, les sourcils froncés :

– Donc toi, tu as le droit de mater et pas moi ?

– T'as tout compris !

À chaque fois que son rire atteint mes oreilles, mon cœur fond un peu plus et mon âme s'enfonce dans une obscurité qui m'était jusqu'alors inconnue.

Je ne la laisserai plus jamais remettre un pied chez sa détraquée de mère !

J'éteins la lumière et m'installe près de son corps chaud. Au moment où je manque de m'endormir, elle pose sa tête sur mon torse.

– C'est juste pour cette nuit. Profites-en, parce que c'est la première et dernière fois que nos peaux se touchent. Je le jure !

Je ne réponds rien et me contente de sourire, bien qu'elle ne puisse pas le voir. Morphée me berce tandis que mon esprit ne pense qu'à cette femme qui m'a conquis dès notre premier regard échangé. J'espère qu'avec moi, elle se sent en sécurité.

***

Les rayons du soleil, traversant mes stores me réveillent. Aucun poids ne comprime mon pectoral comme c'était le cas hier soir, alors je me relève en sursaut pour vérifier que Meredith est toujours à mes côtés. À ma grande surprise, c'est le cas. Elle n'est pas partie, elle ne s'est pas volatilisée dans la nuit et j'en suis ravi.

Défie-moi de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant