CHAPITRE 18 : WEDDING CAKE

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Meredith

En me réveillant, j'ai été surprise de constater qu'Ezra avait laissé le lit vide de sa présence. Son parfum sur l'oreiller est le seul à ne pas s'être fait la malle pendant que je dormais paisiblement.

Aujourd'hui, nous devons goûter les plats qui seront proposés à nos fiançailles, alors j'espère qu'il ne me laissera pas gérer cette merde, seule.

Sa famille est si... exubérante. Je peine à comprendre pourquoi il faut organiser cette fête qui ressemble en réalité à un mariage ? C'est tellement gênant. Les invités sont pour la plupart, des amis du père d'Ezra. Il n'y aura personne de mon entourage et mon pseudo fiancé compte inviter seulement deux potes à lui. Et puis, pourquoi si vite ? C'est comme s'ils voulaient caser leur fils à tout prix, car ils craignent que je finisse par foutre le camp.

Des cris retentissent soudainement dans la maison et avant que je n'aie le temps d'identifier leur émetteur, la porte de la chambre s'ouvre dans un énorme fracas.

Je suis horrifiée par ce que je vois.

– Qui t'a fait ça ? crié-je, pendant que mon corps tremble.

Il avance difficilement vers moi en boitant et s'assoit sur le lit, un sourire factice au bord des lèvres.

– C'est rien, je vais prendre une douche, t'inquiète.

Avant que je ne réponde, Steeve entre à son tour dans la pièce. Ses poings se resserrent, laissant apparaître ses phalanges jaunies.

– Qui t'as agressé ? Je lui broierai les os !

Malgré cette situation étrange, je suis ravie que son frère soit présent pour lui.

– Je t'accompagnerai ! ajouté-je.

– Je vous jure que ce n'est rien ! Je me suis fait agresser dans la rue. Je n'ai même pas eu le temps de voir qui m'a fait ça. Il voulait sûrement mon portefeuille, mais il ne l'a pas trouvé. Je vais bien, c'est tout ce qui compte.

– T'es sûr ? demande Steeve, observant Ezra de la tête aux pieds.

Mon fiancé répond par l'affirmative, alors il hoche la tête avant de s'en aller. Cette réponse lui suffit peut-être, mais pas à moi. Il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire. Le quartier où demeurent ses parents est plus sécurisé qu'un centre pénitentiaire. Personne ne l'aurait attaqué dans les alentours. 

– Je ne te crois pas ! Tu connais l'identité de celui qui t'a fait ça, alors dis-moi qui c'est ?

– Je dis la vérité, Meredith.

– Hier, tu as reçu un message étrange et aujourd'hui ça ! Ça fait beaucoup, non ?

– On dirait que quelqu'un tient à moi, raille-t-il.

Je le pousse gentiment, ce qui le fait hurler de douleur.

– Soigne-moi, au lieu de m'accabler !

Je lève les yeux au ciel, tandis qu'il part en direction de la salle de bain. Je sais qu'il ment, mais j'espère seulement qu'il ne se fait pas harceler. Il semblait avoir regagné confiance en lui ces derniers temps, alors, j'espère que rien, ni personne ne viendra tout anéantir.

En l'attendant, j'enfile un short et mon t-shirt de la veille. Je ne pensais pas rester plus d'un jour chez les parents d'Ezra, alors il va falloir que je retourne à la maison pour récupérer quelques affaires.

Un pincement au cœur m'envahit à nouveau à la pensée de ma mère qui n'est plus là. J'ai un mauvais pressentiment. Quelle que soit la tournure des événements, dans chaque scénario envisageable, je souffre, encore. De toute façon, la douleur est un sentiment qui me colle à la peau depuis plus d'un an.

Défie-moi de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant