CHAPITRE 17 : POUR SES BEAUX YEUX

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Ezra

– Quoi ? Mais où veux-tu que je trouve ça ?

– Le parking est bondé de monde ! De femmes et d'hommes qui ont sûrement ces objets sur eux !

– Putain ! Tu fais chier, Meredith !

– Ouais, mais apparemment t'adore ça ! glousse-t-elle.

– Je t'ai déjà dit que t'étais une emmerdeuse ?

– Oui ! Allez, hop ! J'enclenche le minuteur !

J'active le mien par la même occasion et cours hors de mon véhicule. Une vague d'adrénaline prend possession de mon corps. C'est tellement puéril, pourtant, j'ai l'impression de jouer ma vie. Pendant que je cavale à la recherche d'une chaussette, je me sens plus vivant que jamais, car depuis qu'elle est à mes côtés, je m'amuse vraiment. Il faut croire que j'aime la détester lorsqu'elle m'oblige à faire des choses irresponsables.

Essoufflé, je m'arrête devant une berline et tape à la vitre avec insistance avant que le propriétaire ne me fusille du regard.

– Désolé, mec, un pote m'a lancé un pari stupide, est-ce que tu pourrais me passer l'une des chaussettes s'il te plaît. Je t'en serais reconnaissant à vie !

Il fronce les sourcils puis un sourire naît sur ses lèvres.

– Ouais, pas de soucis, ça m'est déjà arrivé ! avoue-t-il en enlevant sa chaussette. T'es en plein bizutage ? C'est pour quelle fraternité ?

– Désolé, j'aurais bien poursuivi cette conversation, mais je suis chronométré !

Je m'éloigne et m'arrête trois voitures plus loin, répétant le même discours, mais cette fois à la recherche d'une casquette. Par chance, l'un des quatre gars du groupe en a une et accepte de me la donner. « Solidarité masculine », a-t-il dit. Ce défi s'annonce plus facile à relever que je le pensais.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone, constatant qu'il ne me reste plus que deux minutes. Alors, je frappe immédiatement à la fenêtre de la voiture d'à côté.

– Je suis vraiment désolé, on m'a donné un gage et je dois revenir avec un soutien-gorge, pourrais-tu me passer le tien, s'il te plaît ? demandé-je, gêné, sous le regard attentif de ce qui semble être son petit ami.

– Tu veux le soutif de ma meuf, sale pervers ? Approche, que je te défonce ta jolie petite gueule !

J'opère un demi-tour rapide, espérant éviter une altercation. Il ne reste que soixante-deux secondes. Je n'ai pas le temps d'essuyer un autre refus. Alors je presse le pas, à la recherche de ma jeep et saute dedans, une fois retrouvée. Je balance la chaussette et la casquette sur Meredith, qui me regarde, suspicieuse.

– Écoute, il reste moins d'une minute, alors file-moi mon soutif, s'il te plaît ! la supplié-je, essoufflé.

– Ça ne va pas ! Ce n'est pas ce qui était prévu !

Quarante secondes.

– Tu veux vraiment me voir échouer ? J'aurais pu prendre ma chaussette vu que ce n'était pas spécifié, mais j'ai joué le jeu ! Allez, s'il te plaît !

– OK, mais vient le chercher, alors !

Quoi ? Dune part, je suis troublé par cette information, de l'autre, je ne pense pas y arriver ! Ce n'est pas comme si je faisais ça tous les jours.

Quinze secondes.

Sans réfléchir, je me lance finalement. Je glisse mes mains sous son t-shirt et me débats avec les agrafes tandis qu'elle se moque de moi.

Défie-moi de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant