CHAPITRE 29

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Ezra

– Allez mon pote ! À ton tour ! raille Eli en descendant du taureau mécanique.

Sous les yeux attentifs de la salle, je me dirige vers la bête, peu serein, dans une tenue de cowboy choisie par mon meilleur ami. C'est sans doute le moment de vérifier si la musculation a un impact positif sur moi.

Je monte en selle avant que le mécanisme ne se mette à faire des demi-cercles. Pour l'instant, je trouve l'exercice plutôt simple. Il suffit de bien serrer les jambes tout en tenant le harnais. Peut-être ai-je parlé trop vite, car subitement la bestiole se balance d'avant en arrière en des mouvements approximatifs. Malheureusement pour moi, la vitesse augmente et je ne sais plus où donner de la tête entre toutes ces rotations.

– À une main ! Tu triches, là !

– La ferme, Eli !

Il s'esclaffe sans retenue alors que je me bats pour garder ma dignité. Quelques minutes plus tard, le taureau s'affole et je finis à terre, moqué par les clients qui n'ont pas loupé une miette de ce spectacle.

– J'ai pris une belle photo de toi, pouffe Elijah en nous emmenant vers le bar.

Mon rire résonne dans la salle devant ce cliché peu flatteur. Meredith va s'en servir comme fond d'écran à coup sûr.

Nous commandons une bière chacun et trinquons à ma future vie d'homme marié.

– Je suis fière de toi, mon pote ! T'es un vrai mec, tu n'as pas froid aux yeux ! Je suis content que Meredith devienne ma belle-sœur.

– Elle est géniale, je suis tellement heureux ! Elle représente tout ce qui manquait à ma vie. Le hasard fait vraiment bien les choses.

Lorsque la boisson maltée glisse dans ma gorge, je repense à tous les moments passés avec ma fausse fiancée. Notre rencontre était improbable et j'ai hâte de la raconter à nos futurs enfants. OK, je m'emballe un peu, chaque chose en son temps. Mais, merde ! Je veux passer le reste de cette vie et les autres avec elle !

– Alors je vous souhaite tout le bonheur du monde, même si je suis dégoûté que vous partiez !

– Vous viendrez nous voir à chaque vacance !

Il acquiesce silencieusement et reprend une gorgée de houblon.

Alors qu'une musique country retentit dans le bar, une serveuse se dirige vers nous. Son visage m'est familier, pourtant, j'ai du mal à assembler toutes les pièces du puzzle.

– Hé ! Mais c'est toi qui m'as embrassée le 4 juillet, à Detroit !

Elijah recrache sa pinte, les yeux écarquillés comme s'ils allaient sortir de leurs orbites.

– Ah... Euh... Salut, ça va ?

Elle passe un bras autour de mon cou et laisse une trace de rouge à lèvres sur ma joue.

– J'étais chez ma cousine, mais j'habite à Denver. C'est fou comme le hasard fait bien les choses ! Je finis mon service à une heure du matin, si ça te dit.

Que quelqu'un vienne m'extirper de cette situation gênante !

– Ça ne va pas être possible, il enterre sa vie de célibataire ! grogne mon ami, les mains fermement posées sur le comptoir.

Maintenant, c'est au tour de la jeune femme dont j'ignore le nom de prendre un air surpris.

– Tu es en couple ? Quel connard ! Je vous laisse.

Comme un gosse qui a fait une énorme connerie, j'attends le moment où Eli va me faire une remontrance. Et comme je le craignais, ça ne prend pas plus d'une minute à arriver.

Défie-moi de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant