CHAPITRE 11 : UNE DEMANDE EXTRAVAGANTE, UNE RÉPONSE INATENDUE

23 5 7
                                    

Meredith

Nous descendons jusqu'à la salle de réception de la famille Freeman, illuminée par de grands lustres en cristal. La pièce est remplie de gens guindés. Leurs tenues hors de prix et leur démarche altière donnent l'impression qu'ils participent à un défilé haute couture, révélant ainsi leur opulence. Mes yeux passent d'une tête à l'autre pendant que mon cerveau cogite. L'une de ces personnes pourrait à elle seule rembourser les dettes de ma mère sans difficulté. C'est vrai, qu'est-ce que deux mille dollars pour quelqu'un de riche ?

La frustration coule dans mes veines comme un poison, au milieu de cette foule, me rappelant que je ne suis pas à ma place.

Le père d'Ezra m'arrache à mes pensées lorsqu'il me salue avec une accolade chaleureuse, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Pourtant, ce n'est que de l'hypocrisie.

– Meredith, tu es merveilleuse ! Mon fils a tellement de chance, déclare-t-il en lançant un clin d'œil à mon cavalier. Tâche de la garder, tu n'en trouveras pas des centaines qui voudront être avec toi !

Mon Dieu, mais quel abruti !

En jetant un coup d'œil sur ma droite, je constate qu'Ezra est hors de lui. Les veines de son cou sont enflées tandis que sa mâchoire est crispée. Alors, je serre sa main, entrelaçant nos doigts pour l'apaiser. Ce qui semble fonctionner instantanément.

Une femme d'une quarantaine d'années s'avance vers nous. Elle étreint Monsieur Freeman avant de nous saluer à notre tour.

– Éléanor, comment allez-vous depuis tout ce temps ? Permettez-moi de vous présenter mon fils Ezra et ma belle-fille, Meredith.

Pardon ? Il n'a jamais demandé confirmation quant à notre soi-disant relation, mais ça l'arrange de montrer au monde que sa descendance assure avec les femmes. D'ailleurs, Steeve est accompagné d'une très belle blonde.

Lorsqu'il s'éloigne, mon partenaire s'excuse pour le comportement de son père.

– Ça aussi, tu me le paieras, chéri ! raillé-je.

Nous nous approchons d'un serveur pour saisir une coupe de champagne et quelques petits fours que je dévore sans hésitation.

– La vache ! C'est foutrement bon ! m'extasié-je, la bouche pleine.

– C'est de la truffe, t'en as déjà goûté ?

– Jamais. Je compte bien profiter de cette soirée et en manger pour toute une vie ! avoué-je, faisant signe au même serveur de revenir vers nous.

Ezra me regarde, amusé.

– Évite de te rendre malade. Je cuisinerai de la truffe pour toi, quand tu le voudras !

– Parce que tu cuisines, toi ?

– Moi aussi, j'ai mes secrets, ne l'oublie pas, susurre-t-il au creux de mon oreille.

Un frisson parcourt mon échine. Imaginer qu'il ait un côté mystérieux est plaisant et l'idée qu'il cuisine pour moi l'est encore plus.

Au moment où je m'apprête à taquiner le personnel pour la énième fois, monsieur Freeman ébauche un discours. Un pitch bien rodé que je n'écoute qu'à moitié.

Qu'il en finisse que je puisse reprendre une coupe !

Les invités absorbent ses paroles et l'applaudissent de temps à autre. Sa femme le rejoint avant de l'embrasser sous les yeux du public enjoué. Et lorsque je pense qu'il en a terminé, j'entends mon prénom et celui de mon partenaire.

– Je suis désolé, je pensais qu'il demanderait à Steeve et sa copine d'ouvrir le bal, pas à nous, bredouille Ezra, tandis qu'il me traîne vers la piste de danse.

Défie-moi de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant