CHAPITRE 14 : QUELQUES MENSONGES SUPPLÉMENTAIRES N'ONT JAMAIS TUÉS PERSONNE

19 5 4
                                    

Meredith

Il l'a fait, bordel ! Mais où est passé le Ezra qui rougissait lorsque je posais mes yeux sur lui ? Le contraste entre celui qu'il était quand je l'ai rencontré et celui qu'il est devenu est impressionnant. C'est une version de lui, améliorée, plus confiante et... je crois que ça me plaît.

Ne me dites pas que j'en pince pour Ezra Freeman ! Plutôt mourir, putain !

Pourtant, le voir surmonter chaque défi et se battre pour moi, ne me laisse pas indifférente. N'échouera-t-il jamais ? Je n'aurais pas dû lui laisser sa chance lorsqu'il a triché. Si je n'avais pas été attendri par son discours, on n'en serait pas là aujourd'hui. 

– Tu veux faire quoi maintenant ? demande-t-il en démarrant sa jeep.

– Aucune idée ! Dans mon imaginaire, tu échouais et je serais rentrée chez moi.

Il rit en exhibant son majeur tatoué devant mon visage. Contre toute attente, je trouve ça incroyablement séduisant. Une onde de chaleur envahit mon bas-ventre alors qu'il se concentre de nouveau sur la route.

Je me débats avec un conflit intérieur entre mon cœur et ma raison. Je refuse de me laisser emporter par mes émotions. Ce ne sont que des pulsions sexuelles, rien de plus. Après tout, je n'ai pas couché avec un mec depuis beaucoup trop longtemps. Ouais, ça doit être ça !

– Tu n'as pas un autre défi pour moi ? Qu'on en finisse ! 

– Tout vient à point à qui sait attendre !

J'abaisse la vitre et allume une cigarette tandis qu'Ezra lance du Nicky Minaj. Il a compris que j'adorais ça, alors le trajet se termine dans une ambiance festive. Pourtant, lorsqu'il se gare, je reconnais cette devanture. Comment l'oublier. Nous sommes devant le magasin d'instruments de musique où mon père a acheté mon violon.

– Qu'est-ce qu'on fout là ? demandé-je, la voix tremblante.

Sans dire un mot, il m'attrape par le bras et me fait sortir de la voiture. À notre entrée dans la boutique, mes jambes me guident instinctivement vers le rayon des instruments à cordes, me ramenant quelques années en arrière.

– Essaie celui-ci pour voir, ma libellule ! lance mon père en montrant du doigt un magnifique violon en érable européen.

Je hoche la tête et le saisi avant de le poser sous mon menton. Une fois que ma position me convient, je laisse l'archet glisser sur les cordes et jouer « Stand by Me ». Il est parfaitement accordé, comme s'il m'attendait depuis toujours. Alors, je ferme les yeux, le temps du morceau et lorsque je les ouvre à nouveau, une vingtaine de personnes me regardent, applaudissant chaleureusement.

– C'était incroyable ! Tu es tellement douée ! S'émeut ma mère, en me serrant dans ses bras. T'es bien la fille de ton père, toi !

Celui-ci rit avant de se joindre à notre étreinte et de nous couvrir de bisous.

– On le prend ! annonce-t-il, fièrement. 

– Vraiment ? T'es sûr, papa ? 

– Évidemment !

**

– Meredith ! Ça va ?

– Oui ! Oui ! mens-je en passant une main sur mon visage. Pourquoi on est là ?

– L'autre connard t'a pris ton violon, je veux t'en offrir un nouveau.

– Tu n'as rien compris ! Je n'en veux pas un autre ! Il est irremplaçable !

Défie-moi de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant