Cela fait déjà trois heures que nous sommes à bord . Mon capitaine se contente de lire pendant que celui qui conduit tire la voile .
Mon chien , à la moindre ombre dans les flots , cherche à l'attraper . Cela fait tanguer la barque. À chaque bercement, mon cœur loupe un battement et mon estomac manque de se déverser dans la vaste étendue d'eau .
C'est donc ainsi penché au-dessus de mon reflet que tout au long du trajet je me retrouvais à penser. De temps à autre je relevais la tête , voyant certaines îles qu'on pouvait voir au loin ou encore quelques créatures encore inédites et insolites .
Je tentais vainement d'apaiser mon chien afin de calmer mes maux de ventre. Le teint livide semblait fortement amusé mon supérieur .
Enfin au loin après une nuit et un jour nous voyons pour la première fois les rives blanches . Le temps qu'il ne se séparait de ces dernières me semblait infinie . Nous accostions dans ce coin de verdure peuplé d'arbres en toute sorte tel que des pins ou encore de caduques dégarnis .
Le jour ça se vend presque nous prions le pas jusqu'au village le plus près . Sur cette route il me fait indiquer par celui qui nous avait conduit qu'il s'agissait à présent d'une colonie . Il s'agissait de notre colonie .
À cette pensée me revend les images de mes confrères encore à terre . Et c'était donc battu pour que cet endroit soit notre colonie . Étonnamment cette idée ne me parut pas plus agréable que ça .
-"Regarde , tu vois ce village ici , le représente le sang de tes frères . Nous y sommes enfin ."
Il semblait ému et fier en voyant le petit patelin . Je ne sus détruire ce moment qui pour lui semblait si important . Je n'y voyais pas une récompense davantage un gâchis .Quand nous fume entrer dans uns des chalets couverts de peau de bête grand comme un ours large nous vîmes les sculptures dans les poutrelles vernis et les brasiers d'acier sculptés .
Je fus pris d'effroi lorsque je vis une large bête à corne avant de réaliser qu'il s'agissait d'uns des résidents . De loin il paraissait impressionnant , alors que quand on se rapprochait davantage de lui on se rendait rapidement compte qu'il s'agissait en réalité de tout petits être couverts de grandes peaux volumineuses . Il ne dépasse pas le mettre soixante -dix.
Il remua la tête faisant s'entrechoquer les chaînes argentées qui pendait et s'écrouler d'une corne à l'autre .
Cela doit être une sorte de salutation.Sa peau diaphane était à peine visible. La seule partie de son être qui était découverte était deux yeux arctiques . Le contour de ses yeux était à la fois raffiné et menaçant . Je ne su dire s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme .
Dans un fort accent ,entrecoupé d'hésitation il prononça maladroitement ces quelques mots :
-"Comme demandé dans votre missive je vous ai fait préparer une chambre qui est équipée de tout le luxe à notre disposition"
Il paraissait effrayé mais le dissimulait adroitement. Les congénères derrière lui qui s'était rangé derrière leur porte-parole se regardèrent les uns les autres sûrement déstabilisés par une langue qu'ils connaissaient pas ou peu.Cette même boule de poil corné bien qu' hésitant me conduit avec le peu d'assurance qu'il parvenait à manifester jusqu'à mes quartiers. Il devait avoir vu le grand fusil d'assaut qui se portait sagement sur mon épaule. Je n'étais pas fier de ce sentiment agréable que je tirais de la peur qu'il avait de moi.
Les séries de cornes plus ou moins petites qui ornaient leur tête devaient peser plus d'un kilo chacune.C'est alors sans réel conviction que je m'exclamais :
-"Vos cornes, sur votre tête ,elles servent à quoi ?"
Il me regarda perplexe marquant un silence, allez savoir s'il s'agissait d'un mépris quelconque ou d'une forme d'hésitation lié à la peur. Suite à cela il releva la tête, s'éclaircit la gorge, et plongea ses orbites dans les miennes.-"C'est le symbole de ce que l'on a traversé. Du poids littéral qui pèse sur nos épaules. Les bijoux qui les ornent sont à la fois décoratifs et religieux."
Il ouvrait la grande porte de bois et me désigna le grabat avant de s'esclaffer avec rancœur :-"Malheureusement voyez-vous ,elles se couvrent de plus en plus des bijoux de ceux qui ne sont pas revenus lors de la dernière bataille."
-"Cette bataille fut mener des deux côtés , votre peuple à sa part de responsabilité dans les dégâts humains qui ont été faits ."
Il sembla alors prit d'une colère immense. Le fond de ses yeux si clairs devinrent rouge de rage. Je voyais au mouvement saccadé de ses pupilles et à la prise forte de ses points serrés qu'il se retenait comme il pouvait de me frapper.
-"Nous avons certes mené bataille.Or, et je pense que vous ne vous êtes pas gêné de nous le faire remarquer, notre peuple vit de choses simples..."
-"Et donc ?"
-"Et donc, vous nous avez massacré, appelez des renforts auxquels nous ne pouvions pas avoir accès, à des fins commerciaux."
-"Je ne suis pas gouverneur. Ce n'est pas moi qui ai demandé à ce que ces batailles soient livrées. Je n'ai pas eu plus le choix que vous."
Je le voyais fulminé. Le reflet dans ses yeux bleus se faisait de plus en plus intense à cause du feu de cheminée qui s'y reflétait . Il finit par s'asseoir et désigner le lit au fond de la pièce. Je commence à avancer jusqu'à ce dernier. Il ne semble pas du même avis, puisqu'il m'interrompit on me saisissant le bras.
-"veuillez retirer vos chaussures s'il vous plaît."
Ce qu'il dit avait beau correspondre aux normes de politesse ,on sentait néanmoins une animosité vive dans sa voix.-"évidemment !"
Je retirais mes bottes et les plaça sur le tapis. Il sembla surpris que je le fasse aussi docilement.
-"Et toi, tu ne les retire pas?" Dis-je perplexe.
C'est alors que je fixais ses pieds les yeux en soucoupe. Cela semblait visiblement l'amusé car dans un léger rire il pouffa:-" Nous n'avons pas de chaussures."
-" Vous n'avez pas de pieds non plus à ce que je vois."
-" Ce sont des pattes quoi."
Je riais , sincères, à son ton désinvolte. Il réagissait comme si cette anomalie était conventionnelle.
-"Oui... J'ai vu.... Mais c'est bizarre."
-" Vos pieds sont hyper plats , tout petits , et vous font mal dès que vous marchez trop longtemps. Ça c'est bizarre."
Au début j'ai pris ça comme une énième pic or à ses yeux rieurs je compris qu'il me taquinait.Sans que je ne puisse rien ajouter, un fracas tonitruant fit vibré les murs.La porte était grande ouverte sur deux hommes qui s'apprêtait à entrer.
-" Purée, sérieux ? Me dites pas qu'on doit dormir dans ce nid à rat!"
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Terre du Nord
General FictionRetour d'une guerre ayant abîmé les deux peuples. Jiho , tente de retrouver la partie de lui morte sur le champ de bataille. Il refait face à ses démons et rencontre un ange déchu.Son purgatoire prendra-t-il un jour fin. Il peut y avoir des scènes v...