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Nous nous asseyons sur les chaises de bois sombre. De petits panneaux de bois de la même couleur que les meubles étaient disposés sur la table.Je ne comprends rien au menu. L'écriture était magnifique. Mais je ne comprenait pas comment elle fonctionne. Je cherche à distinguer des lettres mais rien n'y fait. Il s'agissait d'un doux bazar à mes yeux.

Le blond retira son casque à corne et son masque avant de s'asseoir face à moi. Je voyais de nouveau ce visage si familier. Ces petites cicatrices pas si discrète mais pas disgracieuses n'avaient évidemment pas bougées. Tout était resté exactement comme je l'eut connu.

Ce petit minois blanc comme la neige m'avait manqué. Je reconnais cette moue concentrée identique à celle qu'il avait quand il chantait. Il me traduit le menu. Je n'écoute pas vraiment.

Quand le serveur arrive enfin je montre un plat au hasard. Lui, enroulait délicatement les syllabes de cette langue qui lui raclait le palais. Il est bizarre que je ne me rende compte que maintenant à quel point il peut être magnéré. Ces petits gestes délicat s'arrêtèrent quand le serveur parti est repris de nouveau quand il m'adresse à la parole.

-" Tu sais au moins ce que tu as commandé ?"
Dans un rire confus que je contenu comme je pus, j'articulais , hésitant :

-" Très honnêtement , non."

Le rire excentrique semi de nouveau à retentir il t'appelle légèrement la table de sa main pendant son rire fou. Certaines personnes d'autres tables nous dévisager un petit peu. Mais au fond je m'en fichais. L'homme en face de moi était plié en deux et cela m'amusait beaucoup.

-" Je me disais aussi que tu allais pas prendre ça en sachant à quoi tu t'exposais." Dit-il en se massant les joues.

-" C'est si affreux que ça ?"

-"Tu as pas idée, même moi qui suis native j'ai du mal à finir quand on m'en sert."

Dans un rire me joyeux inquiet je balbutiais:
-" Et du coup c'est quoi ce truc."

-"Ah bah tu verras, je t'ai expliqué tout à l'heure fallait écouter."

Nous parlions de tout et de rien. Je cru presque revenir à cette époque béni d'avant-guerre. Son plat était arrivé avant le mien. Il s'agissait d'un espèce de ragoût au bœuf ou poisson ,je sais pas.
Le mien arrive son coupole. Le plan n'est pas encore sur la table que mon interlocuteur est déjà mort de rire. Quand on ôta le couvercle métallique du plat, une danse fumée s'en échappe pas et un parfum nauséabond m'empli la narine. Je n'ai pas besoin de demander ce que c'était quand je vis le plat. Une tête de veau posé sur un lit de légumes cuits. À avoir la présentation je supposa que la partie à manger était la cervelle du veau.

Miam miam.

Nous mangeons chacun notre plat. Il me fait goûter le sien qui était évidemment autrement meilleur que le mien. Parler de tout et de rien. Notre discussion avait débuté sur l'horreur qui m'avait été servi puis sur la gastronomie en globalité, celle de son pays puis du mien puis nous en venons petit à petit à parler de la culture avec tout ce qui est musique et art. Cette petite conversation dérive vers l'histoire de nos pays respectifs. Le sujet est en redouté est enfin sur la table : la guerre.

Contrairement à ce que j'aurais pu croire, il n'était pas emporté de parole  rapporter d'une propagande quelconque.
Il en parlait comme si cela ne me concernait pas directement. Il mettait un point d'honneur à différencier son gouvernement et son peuple. De mon côté, je ne faisais pas cette distinction.

À l'écouter parler on aurait pu croire qu'il n'avait pas lui-même subi les affres et les douleurs de la guerre. Ce détachement m'agaçait.

-" donc pour toi la garde n'avait que des enjeux politiques et commerciales ? Tu ne ressens aucune luminosité envers mon peuple ?"

-" oui le but de départ pour moi est uniquement dû à des intérêts divergents. Ce n'est pas que je vais être ton peuple de base c'est simplement que je n'aime pas ce qu'il est devenu."
Il bu goulûment une grande gorgée d'alcool sans me quitter du regard.
Il reposa le verre en cristal en m'interrogeant du regard.

-" Ce qu'il est devenu ?"

-"N'y voit absolument pas un reproche personnel. Disons que ce que j'ai pu connaître de vos régions et surtout de vos mentalités a beaucoup changé. À l'époque pour rien au monde vous n'auriez pris plaisir à nous coloniser et à profiter outrageusement de notre hospitalité."

-" Tu parle pour mon capitaine ?"

-" Entre autre..."

-" Je ne veux pas te froisser. Mais malgré le fait que tu ne sois pas véritablement notre choix, tout le monde ne fait pas la distinction entre la politique et le peuple. Il est évident que les miens vous détestent."

-" A part rare exception, mon peuple et moi-même aussi vous détestons."

Mon regard s'agrandit considérablement,  lui garde cette facette défensive. Je vois qu'il ne s'agit que d'une muraille étant donné que son genou trésaute nerveusement sous la table. Il est mal à l'aise il cherche clairement une échappatoire à la conversation.

-" Il commence à se faire tard, on va rentrer histoire de ne pas inquiéter ton capitaine."

Je reconnais encore une fois une facette de cette personnalité que j'ai connu durant longtemps. Une personnalité qui jongle entre une vulnérabilité refoulé et une défense maladroite.

Terre du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant