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Une légère infection était apparu. Les points de sutures avaient tenus. Sa tête s'enfonçait dans l'oreiller jusqu'à qu'elle disparaisse dedans.

Je me tiens à côté de son lit. Je le surveille comme s'il était mourant. Les petits ronflement qu'il émet casse l'ambiance dramatique et me réveille.

Recoudre une patte n'était pas aussi facile que de recoudre une jambe. Mais malgré la mine endormie et pittoresquement enfoncé dans l'oreiller, je pris plaisir à redécouvrir chaque trait de ce faciès. C'était plus fort que moi.

Déjà à l'époque quand on s'est rencontré dans les geôle , alors même qu'il était maigre comme un clou , je l'ai trouvé beau. Il était toujours recroquevillé dans un coin. Contrairement à ce que je pensais, ces camarades ne compatissant pas du tout à son handicap. Au contraire, ils en profitaient pour lui voler sa nourriture et ses affaires d'hygiène. J'aurais dû ne rien faire. Mais, pour une raison inconnue, peut-être cette fragilité qui me peinait ou encore était-ce la dernière belle chose que j'avais eu la chance de voir depuis un bon moment , je voulais l'aider. Pour moi, c'est toujours la même chose. Il est resté ce petit chanteur boitillant.

Je fus tiré de mes rêverie quand je vis ses yeux papilloner dans un grognement.
Il se frotte les paupières , m'observe et se ré-endort. Je trouve ce comportement adorable.

Je serai bien resté encore un peu mais quelqu'un toque véhément sur la porte en bois. Alors je me traîne à contre-cœur jusqu'au préambule. En passant, mes narines se dilate puis une audeur acre les emplisse. J'en cherche la provenance, inquiet. Mes sens se mettent en éveil face à ce parfum de brulé. Puis finalement je vis le steak de la veille cramé au fond de sa poêle. En effet , personne ne surveillait ce foutu steak.

L'individu derrière la porte semble s'impatienter. Les coups assènés à cette pauvre entré. Les murs tremblent, j'accours avant que la charpente ne s'effondre.

J'entrouve la porte massive et vois le barbu d'hier. Il n'avait pas l'air content de me voir.

-" Il est où Sigune ?"

-"Il dort."

-" Il faut que je le vois."

-" Il faut qu'il dorme."

-"..."

Il essayait de voir derrière moi par dessus mon épaule.

-" Dites moi ce qu'il y a de si urgent ! Je lui transmettrai dés que possible."

L'homme se dressa sur ses pattes pour se faire plus grand. Sans mentir il fallait bien avouer que l'ensemble de l'attirail que le peuple nordique mettait les rendait intimidant... Même pour un grand gaillard comme moi.

-" J'ai quelques choses de privé à lui dire."

-"..."

Je ne dis rien. J'étais simplement suspicieux. Mais d'un autre côté je ne pouvais pas le privé de tout contact juste pour un présentiment. Pour qui je me prends. Cependant mes obligations sont de prévenir mon supérieur. De là où j'étais je regarde par dessus mon épaule pour apercevoir le corps entendu du jeune homme aux cheveux blancs.

J'hésite....

-" Ok mais ne le réveiller pas!"

J'essaie de paraître menaçant mais l'autre homme, bien que plus petit, n'y prêtais absolument pas attention.

Dans mon escouade, même le sergent major se méfiait de mon crochet. Lui , ne crains pas du tout le moindre coup.

Il entre en trombe , se bouche le nez en passant devant la cuisine,et s'arrête devant le grabat.

-" Hé, belle au bois dormant... T'aurais pas oublié un truc."

Je lui tire la chemise violemment avant qu'il ne réussisse à le réveiller. Mais à peine avait-il haussé la voix que la mésange s'était réveillée.
J'ai vraiment cru que j'allais l'égorger mais la main fine qui s'était posé sur mon avant bras m'en dissuada.

Il chuchote près de mon oreille après m'avoir rapprocher de lui par la prise qu'il avait sur mon bras.

-" Laisse nous seul. Je gère."

Il ne me dégageait pas. J'avais davantage l'impression qu'il essayait de me rassurer. Pourtant ce n'était pas du tout le cas. Malgré ses efforts pour le dissimulé je pouvais aisément voir un peu d'appréhension dans son regard.

-" T'as entendu colon. Laisse nous !"

Je m'éloigne quelques peu des deux locaux.

Une vingtaine de minutes plus tard je vis Sigune me faire signe.

-" Il est parti."

-" Il te voulait quoi."

-" Rien d'important. Ils sont en pénurie de personnel au resto d'en face. Donc il est venu."

-" C'est pas logique."

-" Bas tu sais ici ça se fait et puis théoriquement je suis au chômage du coup."

-"..."

Il me ment. C'est une certitude.

Les jours qui suivirent l'homme est revenu souvent. Cela fait deux semaines. Je le sent de moins en moins bien.

Ce soir est , sans que je ne le sache pour l'instant, un soir très particulier. Je me lave dans la grande salle de bain et prend goût au luxe qu'est l'eau chaude. La pièce est entièrement couverte de buée. Lors de ma douche, j'entend un bruit sourd. Rien de bien inquiétant pour un civil lambda. Or je ne suis pas un civil. Je m'arme rapidement alors que le savon me coule dans les yeux. Un autre bruit retentit. C'est un bruitage de parquet et un léger couinement. Je fus surpris malgré l'égard que je portais à la situation. La porte s'ouvre brutalement sur le nordique barbu. Il a une hache à la main. Il s'approche prudemment pour ne pas glisser. Deux coups de fusil partent et s'achève dans son trapèze. Je n'arrive pas à viser à cause du savon qui me pique la muqueuse. Il ne semble pas s'en soucier puisqu'il me fonce dessus avec son arme. La hache manque de peu ma tête. Je m'écroule au sol après avoir lamentablement glisser. La hache s'abat sur moi.

Je ne veux pas mourir comme ça. Pas à poil après être tombé comme un faible. Pas après tout les exploits militaire achevé.
Mes yeux s'était clos, mon es quive était trop lente.

Mais le coup ne vint pas.

Terre du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant