Contre vents et marrées [Shoto x OC]

Chapitre 28

Fouillant dans son armoire, Hanako sortit un pantalon en toile beige et un pull blanc. Les températures extérieures commençaient à baisser. Elle coiffa aussi ses cheveux en deux tresses avant de mettre un bonnet blanc sur sa tête. Elle prit un petit sac où elle mit son téléphone et ses papiers d'identité, sans oublier sa carte du permis provisoire. En se regardant dans le miroir, elle songea qu'elle ressemblait à une lycéenne banale, qui sortait s'amuser après les cours.

En réalité, Hanako avait un peu peur de sortir seule. Mais elle sentait qu'il fallait qu'elle le fasse. Elle sortit alors de sa chambre, basket à la main et descendit les marches. Sans un mot, elle se dirigea vers l'entrée de l'internat. Katsuki et Shoto étaient déjà partis pour leur rattrapage, et la plupart de ses camarades travaillaient les cours de la semaine.

Hanako enfila ses chaussures et alors qu'elle s'apprêtait à partir, elle fut interpellée par ses camarades présents dans le salon : Eijiro, Denki, Mina, Kyoka et Momo.

« Hanako ! À tout à l'heure, sois prudente ! lança Eijiro.

- Rhooo t'es trop choupi dans cette tenue, faut vraiment qu'on se fasse une sortie entre filles un jour, la complimenta Mina.

- C'est vrai que ça pourrait être bien, rêva Kyoka.

- Injuste, pourquoi seulement entre filles ? bouda Denki.

- Parce que vous êtes des boulets parfois. »

Denki et Mina commencèrent à se chamailler sous le rire des autres. Momo se tourna une dernière fois vers Hanako, tout sourire.

« Lorsque tu seras rentrée, et les garçons aussi, vous aurez un bon repas sur la table. Alors à tout à l'heure Hanako. »

La jeune fille fut touchée par la gentillesse de Momo et des autres. Comme elle avait tendance à s'effacer, parfois Hanako se surprenait à penser que les autres n'en avaient pas grand-chose à faire d'elle. Pourtant, à leur façon, ils essayaient de lui montrer qu'ils étaient là pour elle. Elle leur en était reconnaissante.

« Merci, à tout à l'heure, sourit-elle légèrement avant de sortir de l'internat. »

Un peu de baume au coeur, elle sortit de l'enceinte de l'établissement par l'une des portes réservées aux professeurs. En ce moment, plusieurs journalistes rodaient autour de l'établissement. Elle n'avait pas trop envie de se frotter à eux donc avait préféré ne pas sortir par l'entrée principale.

Lorsqu'elle posa un pied dehors, Hanako trouva ça étrange. La rue était déserte mais elle entendait les voitures plus loin, ainsi que des exclamations de joie. Combien de temps n'était-elle pas sortie ? Elle ne savait plus, comme si elle avait perdu la notion du temps à partir du moment où elle était rentrée à l'internat. En vérité, cela ne faisait pas très longtemps. Mais elle sortait toujours soit en voiture, soit en bus. À pied, tout lui semblait différent.

Hanako se mit à marcher et très vite, elle se retrouva mêlée à la population du Musutafu. Il lui fallut quelques minutes avant de rejoindre la station de métro la plus proche. En entrant, elle réalisa qu'elle n'avait même pas pensé à regarder le trajet qu'elle devait effectuer. Quelle ligne de métro prendre ? À quel arrêt descendre ? D'ailleurs, quelle était l'adresse du docteur Kawasaki ?

Depuis quand s'était-elle déconnectée de la réalité ainsi ? Depuis quand était-elle devenue un robot ? Ou plutôt, depuis quand se laissait-elle subir sa vie de cette manière ?

Sentant son coeur battre un peu trop fort, elle prit une profonde inspiration et souffla. Elle s'adossa ensuite contre l'un des murs de la station et chercha son téléphone dans sa sacoche. Elle tapa le nom de son psychologue dans le moteur de recherche et finit par trouver son adresse. En cherchant ensuite sur la map, elle trouva la ligne de métro et l'arrêt.