Blood upon the snow - Hozier, Bear McCreary
J'ai froid, mes doigts sont totalement engourdis et je sens à peine mon visage. Je jette un coup d'œil autour de moi, j'ai l'impression d'être au milieu d'une tempête de neige. Je n'ai aucune idée de où je me trouve, ni de comment ou pourquoi je suis là. Le vent siffle si fort dans mes oreilles que j'en souffre. Mon corps tente d'avancer mais j'ai la sensation que mes pieds pèsent une tonne. Chaque pas me prend un temps monstre. Il fait nuit et les bourrasques de neige m'empêchent de voir devant moi, je chemine donc sans la moindre information sur l'endroit où je vais. Cependant, j'ai l'impression d'aller dans la bonne direction.
Je continue un moment jusqu'à voir une lueur au loin, j'essaye de crier pour appeler à l'aide mais aucun son ne sort de ma bouche. Sans savoir pourquoi, mon corps se dirige tout de même vers cette lueur. Il me faut encore une bonne heure de marche, du moins ça m'a semblé durer une heure, pour m'approcher de la source de lumière. Quand j'arrive enfin à distinguer à travers les flocons, je découvre une vieille femme à la peau noire et ridés qui me fait face. Je veux parler, lui demander qui elle est, mais j'en suis incapable.
— Tu le sais, c'est pour cela que tu viens me chercher, commence la vieille femme.
D'un coup, ses yeux prennent une couleur de teinte améthyste.
— Il faut qu'elle survive. J'ai senti son pouvoir, j'ai vu sa ligne de vie. Elle accomplira de grandes choses.
J'ai envie de lui demander de qui elle parle, pourquoi elle s'adresse à moi comme si l'on se connaissait, je voudrais savoir pourquoi je suis ici.
— Nous ne serons plus là pour le voir. Il en est fini de notre pouvoir, pour l'instant. Nous devons nous retirer de cet univers.
— Je vais me cacher, je veux apprendre à la connaître, dis-je, sauf que la voix qui s'échappe de mon corps est une voix masculine.
Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Je ne comprends absolument rien à ce qu'il se passe.
— C'est trop tard Adonis, ils arrivent.
Je ressens une profonde tristesse en entendant cette phrase mais ce n'est pas la mienne, j'en suis persuadée. J'ai du mal à réfléchir, comme si mon esprit était emmêlé avec celui de quelqu'un d'autre. Au même moment, la femme à la peau sombre s'écroule transpercé par une épée à la lame noire. La lanterne qu'elle tenait s'écrase au sol. Je suis mise à genoux par quelqu'un derrière moi et dans les débris de verre laissés par l'objet, j'aperçois mon reflet mais ce n'est pas mon visage que je vois, mais celui de mon père.
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L'éveil de l'améthyste
FantasíaSi un jour vous avez cru que les humains étaient les seules créatures dans cet univers alors nous avons un point commun. Mona affronte chaque jour sa solitude qui l'écorche toujours un peu plus. Dirigée par ces émotions, elle se retrouve malgré ell...