Chapitre 22

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Goodbye - Ramsey

J'ai mal au dos. J'essaye de bouger mais mes jambes me lancent. J'ouvre légèrement les yeux. Un feu éclaire toujours la grotte dans laquelle nous nous réfugions. Je sens une source de chaleur contre moi, puis un souffle vient faire frémir l'une de mes mèches de cheveux et une légère pression se fait ressentir sur mon ventre. Je baisse les yeux et découvre un bras le long de mon flanc. Les évènements de la veille percutent mon esprit. Je me suis endormie main dans la main avec Zohar... Ça pour une surprise s'en est une. Nous avons chacun du bouger dans notre sommeil car ce crétin est collé à moi et son bras m'enserre la taille dans une position qui ressemble plus ou moins à un... câlin. Je glisse délicatement afin de m'éloigner de son contact en essayant de ne pas le réveiller.

— Bien dormi je suppose ?

Je lève la tête et découvre Hélori assis au fond de la grotte, la mine sombre.

— Hélori ! Je suis désolée, je me suis endormie. Je ne vous suis vraiment pas très utile... je réponds, piteuse. Vous auriez dû me réveiller, je vous aurais aidé comme j'aurais pu.

L'espace d'un instant, j'ai l'impression que ses pupilles étaient lumineuses mais j'ai dû rêver, Hélori n'essaierait pas de lire dans mes pensées.

— Pourquoi tu joues avec lui ? me demande-t-il froidement en désignant Zohar du menton.

— Je ne comprends pas où tu veux en venir ? dis-je incrédule.

— Tu dis que tu le détestes, tu le rejettes, le critique, et d'autres fois, il est dans ta chambre, il te prend dans ses bras...

— Je t'arrête tout de suite, je ne sais pas ce que tu es allé imaginer mais je ne joue pas avec Zohar. Je ne le supporte pas, il est exécrable, c'est celui avec qui j'ai le moins d'affinité ici. Si la dernière fois il était dans ma chambre, c'était pour me dire à quel point je le dégoûtais et là, je lui tenais la main parce que j'étais inquiète. Oui, je ne l'aime pas mais c'est mon coéquipier et je ne le déteste pas au point de vouloir sa mort et encore plus parce qu'il m'a sauvé la vie. Après on dormait, je suppose qu'on avait tous les deux besoin de réconfort et que notre subconscient a fait le reste. Et si, quand bien même, il se passait quoi que ce soit entre moi et Zohar, je pense qu'il est assez grand pour me dire ce qu'il veut ou non. Mais je le répète, tu te fais des idées.

Mon ami ne me répond pas pendant quelques secondes puis souffle en secouant la tête.

— Désolé, je suis un peu à cran, la mission commence mal et je m'en sens responsable et puis Zohar qui...

Je me rapproche de lui pour le serrer dans mes bras afin d'essayer de le réconforter. Hélori s'occupe toujours du bien-être des autres, mais qui s'occupe du sien ? Il fond en larmes dès que mes bras l'étreignent. Nous restons comme ça un moment puis je m'assois près de lui et passe un bras autour de ses épaules. Je ne préfère pas lui dire que tout va bien se passer parce qu'en réalité on n'en sait rien, le destin de Zohar n'est pas entre nos mains.

— Tu sais, il est fort, je ne pense pas qu'on en ait fini d'en baver avec lui. Zohar n'est pas prêt de nous abandonner comme ça.

Ma phrase ne fait que relancer les pleurs de Hélori et je me sens immédiatement coupable.

— Oh pardon ! Je ne pensais pas que...

— Non... ne t'inquiètes pas... C'est juste que... Je ne peux pas... Le laisser partir, dit-il entre deux sanglots. Je... Je l'ai observé toute la nuit, sa température n'a pas diminué, il continue de saigner du nez et j'ai du mal à sentir son énergie. J'ai l'impression qu'elle s'éteint.

L'éveil de l'améthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant