Chapitre 19 Séparation

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Point de vue Tam

La lumière me réveille, je tâte le lit à côté de moi et m'aperçois que Kim n'est plus là. Je fronce les sourcils et me lève. Je descends les escaliers, j'entends Noémie et Tia chuchoter.

— Bonjour, Kim est où ? dis-je en parcourant le salon du regard.

Ma sœur m'observe avec inquiétude et me tend un papier. Je lis à voix haute : « Cher Tam, je ne te remercierai jamais assez de m'avoir aidé pendant ce moment sombre de ma vie. J'ai besoin de prendre du recul sur ce qui m'arrive, ne t'inquiète pas. Je pars pendant quelque temps chez mes parents. Prends soin de toi, je t'embrasse. »

Je m'écroule sur une chaise, je ne comprends pas. Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Ma sœur m'étreint dans ses bras. Je crois que c'est la première fois qu'elle fait ça. Depuis Emily, Noémie et moi, nous sommes plus proches. Tia vient et nous nous enlaçons toutes les trois. Et moi qui prévoyais un super séjour reposant. Je suis dégoutée, je n'ai qu'une envie : retourner dans mon lit. D'ailleurs, c'est ce que je vais faire, je me lève et me dirige dans ma chambre tel un zombie puis je m'écroule et me rendors. Peut-être que quand je me réveillerai, elle sera de retour.

J'ouvre les yeux, mais ne bouge pas, j'attrape mon portable, pas de message. Je me rendors. On toque. La pièce est plongée dans le noir, il doit être tard. Noémie passe la tête entre la porte.

— Tamy, tu ne veux pas manger un morceau ?

— Hum.

Ma sœur entre et se couche dans mon dos, elle m'enlace. Je ne l'avais jamais connu aussi tactile.

— Elle ne t'a pas abandonné, elle a juste besoin de prendre du recul. Avec ce que lui a fait son ex, c'est compréhensible.

— Je sais, mais je me rends compte qu'elle ne ressent pas la même chose que moi et ça, ça fait vraiment mal. Qu'est-ce qui m'a pris de tombée amoureuse d'une hétéro ?

— J'avoue que ce n'est pas la chose la plus intelligente que tu ais fait.

Je pouffe de rire et tape sur le bras de ma sœur.

— Allez viens manger ça te fera du bien, il faut que tu sois en forme pour Noël, me dit-elle.

— Oh bon sang ! Je n'ai acheté aucun cadeau.

— Lundi, on ira faire les magasins. J'ai moi aussi quelques emplettes à faire.

Je me lève et nous nous dirigeons vers la cuisine. Tia est devant les fourneaux, notre discussion tourne autour de la photographie et de mon projet pour le refuge. Noémie nous parle de l'album de sa protégée DJ Sky et Tia a hâte de revoir sa filleule Zoé. Après avoir mangé, nous nous installons pour une soirée film de Noël.

Puis à 22h00, je décide d'aller me coucher, j'attrape le coussin de Kim et respire son odeur. Merde ! Je suis vraiment accro.

Le lendemain, je me douche et m'habille chaudement. Je ressens le besoin d'aller marcher. Je prends mes chaussures et pars sur le sentier qui longe le lac. Le paysage est magnifique en cette saison. L'air est vivifiant. A New York avec la pollution, j'avoue que parfois, je ne respire pas très bien, mais ici j'ai l'impression que mes poumons se refont une santé.

Quand je rentre, une bonne odeur de pain grillé me chatouillent les narines. Ma sœur a entretenu la cheminée, c'est parfait !!

— Ah te voilà, tu étais où ? me demande Noémie.

— Je suis partie sur le sentier.

— Viens manger, j'ai préparé le petit-déj.

Je m'avance vers la cuisine et prends place autour de la table. Tia me sert une tasse de café.

— Tu es sûre que tu ne veux pas m'épouser à la place de ma sœur.

J'entends Noémie grogner. J'adore plaisanter avec ma future belle-sœur. Tia est une femme charmante, blonde avec de jolis yeux et un corps élancé. Et un cerveau bien fait, tout pour plaire.

Cette dernière ricane :

— Tu sais bien que notre amour est impossible, dit-elle en rentrant dans mon jeu.

Je lui souris et mords dans ma tartine. Après ce succulent petit déjeuner, je décide de m'installer avec un bon bouquin près de la cheminée. Mon esprit divague vers une brune aux yeux verts. J'aurais pu lui envoyer un message, mais je ne veux pas ramper devant elle. Je l'ai assez fait avec Emily, je n'ai pas envie de revivre ça. Il faut que je passe à autre chose sinon je vais souffrir. J'essaye de me concentrer sur l'histoire quand la porte s'ouvre en grand sur ma frangine Madison. Cette dernière rit aux éclats. Apparemment Josh, le mari de ma sœur Kateline lui a raconté une blague. Cette dernière quant à elle essaye de se déplacer avec son gros ventre.

— Salut, mon Dieu ! Tu es énorme ! Tu vas le pondre quand ? demandé-je à Kateline.

— J'espère rapidement parce que j'en peux plus. Cette année les filles, il va falloir m'aider.

Chaque année notre sœur cuisine le repas de Noël, c'est un véritable cordon bleu.

— Ne t'inquiète pas, tu resteras assise. Hors de question que tu accouches au chalet, dit Noémie.

Josh passe devant nous avec les valises, il fait une halte pour embrasser sa chérie puis son ventre. Nous sommes émues de le découvrir comme ça avec notre sœur, il est aux petits soins pour elle.

Noël s'est déroulé dans la joie et la bonne humeur, nous avons tous été gâtés, j'ai réussi à trouver tous les cadeaux dans la ville voisine. J'étais heureuse de revoir mes frangines, elles m'ont énormément manqué. Mon père était tellement content de tous nous avoir à table.

Je rentre dans mon appartement. Le choc est brutal, il y a à peine quatre heures, j'étais entourée de monde et là le silence m'accueille. Patrick mon meilleur ami passe les fêtes de fin d'année chez sa famille comme Ling. Je me retrouve donc toute seule pour le 31 décembre.

Je pense que je vais peut-être aller boire un verre au Mac Lorens. J'attrape ma valise et rejoins ma chambre. Les affaires de Kim ont disparu, elle a dû venir les chercher. Cela me brise le cœur, il faut que je me reprenne, je soupire et me dirige vers l'entrée. Je m'empare de mes clés et pars en direction du bar.

J'ouvre la porte et me faufile entre les gens pour atteindre le comptoir. Je m'installe et commande une vodka pomme. Une personne s'assoit à côté de moi.

— Cela n'a pas l'air d'être la grande forme.

Je regarde la jeune femme. Bon sang ! Il fallait que je tombe sur elle.

— Bonjour Katia.

— Salut, désolé pour la dernière fois. Je ne m'étais pas rendu compte que tu étais ce genre de fille.

Je pouffe de rire.

— Tu as dit dès le départ que tu ne voulais aucune relation sérieuse parce que tu vivais une rupture.

— Oui c'est vrai. Tu as raison. Je ne pensais pas que je m'attacherais à toi.

— Tu ne connais rien de moi, on a couché qu'une nuit.

Elle hoche la tête.

— Désolée, je croyais qu'il y avait une connexion entre nous.

— Non c'est moi qui suis désolée, j'aurais dû être plus clair.

Elle me sourit et nous trinquons. Après quelques verres, je m'aperçois que Katia a posé sa main sur ma cuisse. La chaleur monte, je caresse son épaule puis son bras, ses doigts montent plus haut. Je me lève et pars aux toilettes pour me rafraichir. Je n'ai pas fait un pas que Katia me pousse pour rentrer dans une cabine. Elle m'embrasse à pleine bouche et prend ma main pour la mettre dans sa culotte.

— Tu me fais perdre la tête, baise-moi ! me dit-elle.

Je la retourne et soulève sa jupe, puis j'enfonce mes doigts sans réfléchir à ce que je suis en train de faire. L'alcool m'aide à ne pas penser. Katia gémit, je la sens se contracter autour de mes phalanges. Elle jouit rapidement. Elle se retourne et me dit :

— On va chez toi ou chez moi ?

Le destin de KimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant