Chapitre 17 Douche froide

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Point de vue Tam

Je marche en direction de ma salle de classe en compagnie de Ling quand j'entends la voix d'un homme que je connais. Je m'approche rapidement de la porte. Damien s'est saisi du bras de Kim. Mon sang ne fait qu'un tour.

— Lâche là !

Damien me regarde, il n'est pas dans son état normal. Deux mecs de l'amphi se lèvent pour venir à notre hauteur. L'agent de sécurité plus le doyen de l'université arrivent accompagnés de ma coloc.

Damien pousse Kim de toutes ses forces, cette dernière tombe et se cogne le poignet sur l'angle de son bureau. Les deux étudiants l'attrapent facilement, ivre comme il est, il tient difficilement debout. Je me précipite vers Kim.

— Est-ce que ça va ?

— J'ai mal au poignet, dit-elle en se le tenant.

— Je vais t'emmener aux urgences.

— Non, je vais bien.

— C'est non négociable.

Kim se lève et je reste près d'elle. Le doyen s'approche de nous.

— Mademoiselle Matthews, vous allez bien ?

— Monsieur le doyen, si vous le permettez, j'aimerais accompagner madame Matthews à l'hôpital pour faire constater ses blessures.

— Oui, bien sûr mademoiselle Davis. Le cours est terminé, jeunes gens. Vous pouvez partir En ce qui concerne cet homme, nous allons le garder avec nous et le remettre aux autorités.

— Merci monsieur, dit Kim.

Nous passons toutes les deux près de Damien.

— Tu es à moi Kim. Tu as intérêt à rentrer à la maison. Tu m'appartiens.

Je m'avance en lui lançant un regard noir.

— Madame Matthews n'appartient à personne. Faire du mal à une femme... Tu es la pire des raclures. Ne t'approche plus d'elle, je te préviens.

Le regard de Damien est chargé de haine. Il a envie de me sauter à la gorge. Qu'il essaye ! Moi, il ne me fait pas peur. J'attrape les affaires de Kim et les miennes. Je pose ma main dans son dos pour lui montrer mon soutien. Kim baisse la tête quand nous le dépassons. Nous avançons dans le couloir, quelques étudiants chuchotent sur notre passage ou nous observent avec insistance.

Quelques heures plus tard, nous sortons des urgences. Poignet fracturé, Kim a le bras dans le plâtre. Nous nous dirigeons vers la voiture dans un silence absolu, une larme coule sur sa joue.

— Est-ce que ça va ?

— Oui, en fait... dit-elle en soufflant. Je ne sais pas comment j'ai pu rester avec un homme pareil. Au début de notre relation, c'était cool. Je n'arrive pas à comprendre comme cela a pu se dégrader.

— Ce n'est pas ta faute.

Nous nous installons dans la voiture.

— Je pense que je suis en partie responsable. J'aurais dû le quitter plus tôt ou j'aurais dû fournir des efforts pour que cela fonctionne.

— Les efforts doivent être faits à deux sinon la relation est complètement déséquilibrée.

— Mais que vous êtes, sage, mademoiselle Davis, dit-elle en pouffant de rire.

— Et encore tu n'as rien vu, dis-je en lui faisant un clin d'œil. Cela te dirait de passer quelques jours dans un chalet en pleine montagne ? On pourrait aller se balader, lire devant un feu de bois, manger des marshmallows grillés et boire du chocolat chaud. Le week-end prochain c'est le début des vacances de Noël, on pourrait y rester deux, trois jours. En plus, tu auras le droit à une chambre rien qu'à toi.

Kim réfléchis, elle met une mèche de cheveux derrière son oreille et me sourit.

— D'accord, mais à une condition.

— Je t'écoute.

— Tu dors avec moi. J'aime bien ta présence dans le lit, dit-elle, timidement.

Je me sens rougir, je ne m'attendais pas à ça. Je me racle la gorge et hoche la tête.

— Est-ce que tu veux porter plainte ?

— Oui est-ce que tu peux m'emmener ?

— Bien sûr, dis-je.

Je suis heureuse qu'elle fasse cette démarche. Je craignais qu'elle ne veuille pas. Nous rentrons à l'appartement en fin d'après-midi. Je me dirige vers la cuisine pour nous préparer de quoi manger.

— Tam, je vais avoir besoin de toi.

— Pour ?

— Pour la douche, il faut que tu m'aides à me déshabiller.

Oh merde ! J'éteins la plaque et m'empare d'un sac plastique pour son plâtre. Je m'avance vers la salle de bain en déglutissant. Voir ma prof en petite tenue va être super compliqué. Je toque à la porte et entre. Kim m'attend sagement près du lavabo.

— Je t'ai pris ça.

Elle se saisit du sac pour le mettre. Je ne sais pas quoi faire de moi, je suis super intimidée.

— Est-ce que tu peux m'aider à enlever mon haut ?

Je m'avance et empoigne le pull par le bas puis le remonte doucement. Une fois la tête passée, les cheveux de Kim tombent en cascade sur ses épaules. Oh mon dieu ! C'est tellement sensuel. Ma prof est devant moi en soutien-gorge et mon cœur fait des bons quand je remarque que sa poitrine est sublime. Ses seins tiendraient parfaitement dans ma paume, j'en suis sûre. Kim me relève le menton pour que nos regards se croisent.

— Excuse-moi, dis-je honteusement.

— Tu peux m'enlever mon jeans ?

Je le déboutonne et me mets à genoux. Petit à petit celui-ci tombe à ses chevilles, je soulève sa jambe douce pour le lui retirer. J'ai l'impression d'être dans un film érotique. Mon bas ventre se serre. Dans cette position, je pourrais facilement lui donner du plaisir. Je relève la tête quand je vois son regard interrogatif. Merde ! Je me rends compte qu'il n'y a que moi qui fantasme. Il faut que j'arrête de faire ça.

— Et voilà, tu as besoin d'autres choses ?

— Euh... oui, est-ce que tu peux dégrafer mon soutif ? Avec une main, c'est un peu dur.

— T'inquiète, je suis une experte.

Mais pourquoi je dis ça moi. Elle pouffe de rire et se retourne. Je lui enlève son sous-vêtement et fais demi-tour pour me diriger vers la sortie.

— Tam, est-ce que cela te dérange de rester ? Je ne sais pas si je vais arriver à me rincer les cheveux.

— Ok, pas de soucis.

Le dos tourné à la douche, mon imagination me montre des scènes d'un corps mouillé et de caresses sous les jets. Je reviens à la réalité quand j'entends la bouteille de shampoing tomber.

— Est-ce que ça va ?

— Je suis désolée Tam, mais je crois que je vais vraiment avoir besoin de ton aide.

Je respire un grand coup et me retourne. Ma bouche est à deux doigts de se décrocher. Ma prof a un corps de déesse. Sainte marie, mère de Dieu, aidez-moi.

Je me déshabille rapidement et me retrouve en boxer et en brassière de sport. J'avance et me positionne derrière Kim. Je prends le shampoing et en dépose une noisette sur ma main puis je masse son cuir chevelu.

— T'es douée, dit-elle en gloussant.

— Tu penses que j'ai raté ma vocation ?

— Masseuse de tête.

Nous rigolons toutes les deux, j'essaye de ne pas dévier mon regard de ce que je suis en train de faire. Cette femme m'excite. Je lui rince les cheveux et sors de la douche. J'attrape une grande serviette et l'emmitoufle à l'intérieur. Elle se tourne et observe mon corps de haut en bas puis détourne son visage avant de rougir.

Et dire qu'on est que lundi. 

Le destin de KimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant