Chapitre 9

8 1 0
                                    

╭─────╮

— J'ai bien compris qu'il était l'un de vos compagnons de voyage, paladin. Ce que je ne comprends pas c'est comment vous en êtes arrivés là. Vous enquêtiez sur des disparitions en parallèle de votre mission principale, soit. Il était l'un de vos principaux suspects et vous l'avez donc capturé pour l'interroger, soit. Mais suite à cet interrogatoire, qui vous a par ailleurs révélé qu'il était bien coupable du meurtre de centaines d'innocents, vous avez décidé de le garder et pire encore, de l'aider ? Vous rendez-vous compte qu'il s'agit d'un crime direct envers votre dieu ?

Cyron commençait à perdre patience.

— Alors pourquoi Tyr l'a-t-il laissé entrer dans sa propre maison ? Pourquoi notre vœu n'a-t-il toujours pas été brisé alors que le vampire est avec nous depuis des jours ? Il est actuellement entre ces murs, en train de récupérer de votre attaque sauvage et injustifiée, et Tyr ne semble pas s'en offusquer ? Il est vrai qu'il a conduit des âmes à leur perte. Des centaines et peut-être même des milliers. Mais vous et moi savons qu'une histoire telle que celle-ci n'est jamais blanche ou noire. Astarion est impi et ses intentions sont très discutables. Mais jusqu'à preuve du contraire, il n'a fait qu'obéir contre sa volonté à son maître. Et comment pourrons-nous le retrouver pour mettre fin à son règne sans Astarion pour nous y guider ? D'un point de vue autant moral que pratique, nous ne pouvons pas nous débarrasser de lui. Et, croyez-moi, le contraire m'arrangerait beaucoup.

La reine mère le toisa malgré leur différence de taille.

— Vous avez raison sur une chose et une chose seulement : Tyr semble le tolérer en son sein et il en sera donc ainsi. Mais prenez bien garde à vos penchants, paladin. Ne sympathisez pas avec une telle créature.

Gayle interpréta le rictus qui venait de passer sur le visage de Cyron comme le moment propice pour lui d'intervenir et éviter un regrettable incident diplomatique.

— Le bouclier magique, à l'entrée de votre couvent, puis-je savoir qui en est responsable ?

— Une cléresse, son nom est Ombrecœur. Elle est venue prendre repos ici il y a peu. Si vous voulez lui adresser un mot, faites vite, elle repartira dans la matinée.

Le mage hocha la tête, il récupéra ses affaires, en sortit une flasque qu'il tendit à son compagnon.

— Je vais aller lui toucher deux mots. Prenez ceci et donnez la à Astarion. C'est un mélange d'herbamers qui devrait l'aider à se rétablir plus rapidement.

Cyron hocha la tête et récupéra la fiole à contrecœur, se demandant s'il n'était pas mieux pour lui de rester dans le coma le temps qu'ils discutent avec un responsable. Gayle s'éclipsa, Scratch le suivant et laissant donc le paladin seul avec la femme. Même si Cyron ne la regardait pas, il sentit son regard supérieur fendre son dos.

— Vous avez autre chose à me demander, n'est-ce pas paladin ?

Le demi-elfe se crispa, respira profondément et reprit son humilité avant de se tourner vers elle.

— En effet

⚔︎

Ashe tapota la pointe de sa plume sur sa cinquième feuille. Elle avait remué en tout sens les symboles et les lignes, replaçant des morceaux là où il était plus logique qu'ils soient. Et pourtant, tout était toujours disparate. Astarion s'était rassis doucement sur le bureau et faisait parfois des étirements, ignorant sa peau qui se déchirait à nouveau à certains endroits. Il avait doucement retrouvé la vue et ses yeux leur teinte rouge habituelle.

Il tendit son cou pour tenter d'apercevoir les nombreux croquis que la paladine esquissait.

— Lequel est la vraie reproduction de mes cicatrices ?

𝐅𝐎𝐑𝐆𝐎𝐓𝐓𝐄𝐍 𝐒𝐀𝐈𝐍𝐓𝐒 ─── 𝐴𝑠𝑡𝑎𝑟𝑖𝑜𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant