Chapitre 35 : Confidences 2/2

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Je ne quitte pas Lucas des yeux, sentant ma respiration s'accélérer. Mes mains sont moites, et je ne comprends pas pourquoi mon corps est si stressé. Je ferme les yeux, inspirant profondément. Mon trouble intérieur est bien présent, et j'ai l'impression que des heures se sont écoulées alors qu'il n'a pas dit un mot. J'ouvre à nouveau les yeux, plongeant mon regard dans le sien. Pour une fois, ses pupilles oranges me fixent. Toujours sans dire un mot, il pose ses mains sur mes joues. La pulpe de ses doigts caresse doucement ma peau. Mon cœur bat plus fort, les battements pulsent à mes tempes. Il fait tellement de bruit que je suis persuadée que Lucas peut l'entendre. J'avale lentement ma salive, mon corps toujours immobile.

Ses doigts effleurent mes joues tandis qu'il s'approche. En un battement de cil, je sens ses lèvres effleurer les miennes. Dans un geste désespéré, je m'accroche à lui. Nos lèvres se réunissent, et j'ai l'impression d'être enfin entière. L'odeur de transpiration du hangar et l'humidité présente depuis notre arrivée s'effacent, remplacées par l'odeur boisée de Lucas.

Je fonds sur ses lèvres alors qu'il les entrouvre pour chercher ma langue. Je prolonge ce baiser, qui devient plus intense à mesure que nos langues jouent ensemble. Il me dévore, je le déguste. Oubliés les jours précédents, je fonds complètement contre ses lèvres.

Nos souffles rapides et nos lèvres s'entrechoquent, ses mains quittent mes joues. Il empoigne mes hanches pour me presser contre lui. Un instant plus tard, je me retrouve assise sur ses cuisses. Mes mains glissent dans sa nuque, que je caresse doucement. Mes doigts se glissent dans ses cheveux, et nos lèvres ne se quittent plus. Mes hanches ondulent en rythme contre son bassin. Je ne réfléchis plus à rien, mon cerveau est en pause, je ne pense qu'aux sensations que son corps contre le mien me procure.

On sursaute de concert lorsque son téléphone se met à sonner. On se regarde, et le rouge me monte aux joues. On reprend notre souffle faiblement tandis qu'il caresse lentement ma joue avec un sourire. Le temps qu'il attrape son téléphone, la sonnerie cesse de résonner dans le hangar. Il le pose près de nous et appui son front contre le mien. Je sens son souffle rapide courir sur ma peau. Je ne peux retenir le sourire qui naît sur mes lèvres. Alors que le silence rassurant nous enveloppe, il le brise pour répondre à ma question.

– Je ne peux pas épouser une femme alors que j'en désire une autre depuis la première fois que mes yeux se sont posés sur elle.

– Mais comment cela va-t-il se passer avec ton grand-père ? Je ne veux pas être responsable d'une embrouille entre vous, dis-je, confuse, mais heureuse de sa réponse.

– Lya, depuis le début, je refuse cette union. Que ce soit toi ou une autre, je ne veux pas épouser Alexia, ça n'a jamais été dans mes plans. Avec tout ce que je sais de mon grand-père maintenant, je me fiche de me le mettre à dos. Sa quête de pouvoir l'a aveuglé, et je ne veux pas le suivre. Alors non, je ne compte absolument pas l'épouser, mariage arrangé ou non.

Le sourire qui apparaît sur ses lèvres me fait fondre. C'est se sourire que j'ai appris à connaître. Le sourire qui me fait craquer, le sincère, le vrai, celui qui me donne des papillons dans le ventre. J'attrape son visage entre mes mains et, cette fois, je prends les choses en main. Je l'embrasse doucement, lui faisant passer à travers ce baiser tout ce qu'il me fait ressentir. Cette joie, ce bonheur, le fait qu'il me rende vivante.

La sonnerie de son téléphone coupe à nouveau notre baiser, et je grogne en silence pendant qu'il décroche.

– Oui, Hugo ?

– ...

– Attends, attends, qu'est-ce qui est arrivé à Claudia ?

Au nom de Claudia, je me redresse d'un coup et le regarde, inquiète. Je rage intérieurement de ne pas entendre la conversation dans les deux sens.

– ...

– Quoi ? Comment ça ?

– ...

– Dis-moi où tu es, on va venir te rejoindre. Oui, je suis avec Lya, on va te rejoindre. Dans deux heures, rejoins-moi à l'ancienne maison à la bordure de Samtuki, et surtout, n'en parle à personne.

– ...

– Oui, à tout à l'heure.

Lucas me regarde, et je sens au fond de son regard que ce qu'il va m'annoncer ne va pas me plaire. Il prend une profonde respiration avant de s'exprimer d'une voix grave :

– Claudia a été kidnappée.

Mes mains se portent automatiquement sur mes lèvres alors que j'encaisse la nouvelle. Je n'avais pas réussi à la joindre, et j'ai brisé mon téléphone pour que personne ne puisse nous retrouver. Elle m'a dit qu'elle était suivie, mais je ne pensais pas qu'on pourrait la kidnapper. Tout cela est entièrement ma faute ! Je regarde Lucas, et il comprend que je me sens coupable. Il essaie de me rassurer, mais je refuse de l'écouter. Il ne peut pas comprendre que sans moi, Claudia n'aurait jamais été enlevée !

Je descends du ring et cours chercher Peter pour lui faire un compte rendu de la situation.

– Peter !!

Sa tête se retourne enlevant le casque qu'il utilise lorsqu'il cherche.

– Qu'est-ce qu'il se passe ?

Lucas sur les talons, il lui fait le débriefing de sa conversation avec Hugo.

– Il est hors de question que nous partions d'ici.

– Pardon ? Tu vas laisser ma meilleure amie aux mains de ses ravisseurs ?

– Haemelya, je m'en fiche de cette fille. Tu es bien plus importante qu'elle. Je suis désolé pour elle, mais c'est toi que tout le monde recherche.

– Il est hors de question qu'on la laisse entre leur main. Avec ou sans vous j'irais la chercher.

– Haemelya soir raisonnable. M'intime Peter essayant de me raisonner. C'est un piège pour t'attraper.

– J'en ai rien à foutre. J'irai la chercher. Elle ferait la même chose pour moi.

Je ne le laisse pas répondre et tourne les talons.

Je pars récupérer un sac et me change pour enfiler une de mes tenues qui me servait pour suivre ma mère discrètement. Mon cargo noir, un sweat à capuche noir ainsi que mes bottines à talons. J'aime cette tenue. Ma mère me l'a offerte il y a environ un an. Dans mon pantalon, je peux cacher de nombreux accessoires. Cachés parmi des tissus indétectables, je place des couteaux, des shurikens ainsi que la dague avec la fleur. Je termine de glisser dans les bottines de mes chaussures deux poignards. Indétectable au toucher, c'est la meilleure tenue pour ce qui m'attend.

Personne ne sait, à part ma mère, quels éléments je peux y glisser. Je descends les escaliers, Milo sur les talons, et me dirige vers l'armurerie. J'y retrouve les deux hommes. Toujours mécontent de ma décision, Peter montre bien son désaccord. Il ne veut pas me mettre en danger. Je range un flingue dans mon dos le coinçant avec mon pantalon.

Ma décision est prise et je ne changerai pas d'avis. Je finis par me retourner vers lui et crier :

– C'est avec ou sans toi ! Mais quoi qu'il se passe, je vais la chercher. Piège ou pas, ma décision est prise. Si tu es un moins que rien qui ne veut pas se mettre en danger, garde ton cul posé sur un canapé, mais ne m'empêche pas d'y aller.

Mon regard noir braqué sur lui, je sais que je l'ai mis en colère. Il ne me répond rien et se met à s'équiper.

Une fois que nous avons récupéré les armes dont nous pourrions avoir besoin, nous les mettons dans le coffre de la voiture de Peter. Plus spacieuse et moins reconnaissable que ma Camaro.

Nous montons tous dans la voiture pendant que Lucas indique le chemin à suivre. Je suis sur la banquette arrière avec Milo. Une nouvelle fois en route vers Samtuki et peut-être vers une nouvelle piste pour retrouver ma mère.

J'espère vraiment que Claudia se porte bien et que personne ne l'a blessée, sinon ils auront affaire à moi.

Une colère sourde commence à grandir en moi sans que je puisse l'arrêter. Je respire profondément.

Plus que deux semaines et je saurai enfin qui je suis.

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Cher lecteurs ❤️
Caliente entre nos deux tourtereaux 🙈
Qu'est-il arrivé à Claudia ? 
Merci ❤️

Si j'avais suOù les histoires vivent. Découvrez maintenant