Chapitre 4: Accrochage

180 11 4
                                    

J'arrive devant la grande bâtisse qui va être mon lycée cette année. Il a un certain charme, je le reconnais. C'est l'un des plus vieux bâtiments de la ville. Ancien grand manoir, il est immense par sa taille extérieure et son intérieur des plus originaux. Il possède tout de même une touche de modernité pour répondre aux exigences d'un lycée, notamment avec le gymnase attenant au bloc principal. Récemment construit, il jouxte un terrain de football, presque neuf, comme dans tout lycée du pays, le football est roi.

Je sors de ma camaro en faisant profil bas. Je serpente entre les véhicules puis me dirige vers le bâtiment. Je sens le regard des élèves fixé sur moi. Accoudées à leurs voitures, des filles populaires me jugent, tandis que des garçons me dévisagent lorsque je passe devant eux. Je me dirige vers les bureaux administratifs pour savoir comment va se passer mon année. Je trouve facilement l'administration et fais la connaissance d'une petite dame très gentille qui me donne mon emploi du temps ainsi que le code et l'emplacement de mon casier. Je sors et me dirige vers celui-ci les bras chargés de mes bouquins de cours.

Alors que je cherche mon chemin dans les couloirs, je croise une bande de filles que je reconnais instantanément comme les plus populaires et prétentieuses du coin. Elles me percutent, faisant tomber tous mes livres. Mon regard noir les foudroie tandis que je me penche pour ramasser.

Une en particulier est le stéréotype même de la princesse qui ne cherche qu'à rabaisser les autres. Vêtue d'une mini-jupe et d'un haut décolleté, il est si court que tout le monde peut admirer son nombril. Un sourcil relevé, je me demande si elle est au courant que ce genre de tenue n'est plus en vogue.

Des ricanements résonnent dans mon dos, aiguisés comme des aiguilles. Je ramasse mes livres d'un geste brusque, retenant mon envie de les confronter. La colère bouillonne en moi, mais je la refoule. Arrivée à mon casier, je respire profondément avant d'ouvrir la porte en métal. Mes mains tremblent légèrement tandis que j'échange mes manuels pour ceux dont j'ai besoin. La rage se dissipe peu à peu alors que je prends la direction de ma classe.

Une fois trouvée, je cherche une place. Comme d'habitude, essayer d'être invisible et que le temps passe plus vite. J'en trouve une bien au fond de la classe de laquelle je peux observer le reste de mes camarades. Je m'installe et attends que le cours démarre. J'observe entrer dans la salle les élèves les uns après les autres. D'un coup, je vois les garçons vus la veille et ne peux m'empêcher de suivre du regard le fameux Lucas et ses yeux changeants. Sans que je le voie venir, des livres s'abattent sur la table à côté de la mienne, me faisant sursauter et dévier mon regard dans cette direction. Tous les élèves se tournent vers nous et je tourne vivement la tête vers la personne qui fait autant de bruit. Là, le choc. Assise à la table à côté de la mienne, une fille des plus originales.

Elle porte une jupe noire, arrivant au genou, des collants roses et un t-shirt blanc. Ses cheveux rouges sont attachés avec des rubans rose fuchsia. Je la regarde s'asseoir sans discrétion. Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec New York, où personne dans mes anciens lycées ne pouvait s'habiller ainsi sans être la risée de tous. Je l'admire pour accepter son style et lui souris. Elle me regarde une fois assise et me rend mon sourire avant de s'exclamer :

— Salut, je suis Claudia Gate. Tu es nouvelle ?

Je lui souris et m'entends lui répondre :

— Oui, je suis Haemelya Renaldi. J'aime ton look, on voit que tu ne te préoccupes pas de l'avis des autres et j'adore ça.

Après avoir dit ces mots, je me sens devenir écarlate. Je me rends compte de ce que je viens de dire à haute voix. Encore une fois, sans filtre.

— Je suis désolée...

Si j'avais suOù les histoires vivent. Découvrez maintenant