Chapitre 6 : Révélations

183 8 0
                                    

La voiture file sur la route, les pneus crissent doucement sur le bitume encore chaud de la journée. J'essaye de chasser mes pensées tumultueuses, mais l'image de Lucas revient constamment. Ses traits mystérieux, ses yeux captivants... Pourquoi était-il si différent ?

Je me gare devant la maison et respire profondément avant de descendre. Le vent frais de la fin de journée souffle légèrement apportant une sensation apaisante. Pourtant, une tension palpable me fait frémir à l'idée de parler à ma mère. Cette confrontation est inévitable, indispensable même.

À l'intérieur, la maison est plongée dans une semi-obscurité. J'entre discrètement, mes pas étouffés par le tapis moelleux du salon. Je trouve ma mère assise à la table de la cuisine, une pile de papier devant elle et le regard absent perdu dans une tasse de thé.

— Maman, je suis rentrée, dis-je en posant mon sac sur une chaise.

Ma mère lève lentement les yeux, un sourire fatigué s'étirant sur ses lèvres.

— Comment s'est passée ta journée ? demanda-t-elle d'une voix douce, masquant à peine son propre malaise.

Je m'assis en face, fixant ses mains jointes.

— Intense. Mais je dois te poser une question. Pourquoi ne répondais-tu pas à mes appels aujourd'hui ?

Mon cœur bat à tout rompre alors que je la fixe. Pendant un moment, le silence pesant semble éternel. Puis, lentement, maman soupire.

— Haemelya, il y a des choses que je dois te dire. Des choses sur notre famille et sûr... pourquoi nous avons déménagé ici.

Mon regard se fit perplexe et inquiet. Je n'aurais jamais imaginé que ce déménagement, cette nouvelle vie cachait tant de mystères. Nous avons déménagé à cause de moi. De mes sautes d'humeur, de mes bêtises, de cet incident...

Je reste silencieuse, attendant qu'elle en dise plus, qu'elle se livre, qu'elle m'explique. Que je puisse comprendre.

Les bras croisés, j'attends alors que le silence pèse autour de nous. Seul le bourdonnement régulier des appareils électroménager présent dans la cuisine parvient à mes oreilles. Au loin, j'entends le cri d'un oiseau, d'un animal, de la ville qui continue d'avancer derrière les portes de la maison. Je ronge mon frein, j'apprends la patience alors que mon regard inquiet et noir, fixe ma mère qui me fuit.

Finalement, elle se redresse et plonge son regard rempli de tristesse sur moi. Le bleu de ses yeux est noyé sous la peine et la souffrance. J'ai l'impression de tomber au fond de son âme et d'être aspiré par la profondeur du désespoir qui en ressort. Rester à la regarder me remue beaucoup trop. Je coupe le lien, je coupe le contact pour éviter de trop ressentir ses émotions. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Je mets ma rancœur, mon énervement, mon sale caractère de côté pour lui demander.

– Explique-toi s'il te plaît. Ma voix se brise presque sur le dernier mot alors que j'ai encore du mal à reprendre le contrôle de mes propres émotions.

Un raclement de gorge, une longue respiration et elle finit par sortir de son mutisme.

– Il y a des choses sur notre famille que tu ne sais pas. Il y a des secrets que je ne pensais pas te dévoiler. Malgré l'épée qui menaçait de tomber sur nous, j'ai pensé que l'on échapperait à tout ça. J'ai eu tort.

– De quoi tu parles maman ? Qu'avons-nous comme secret ? Qu'est-ce que l'on fuit ?

Les questions se bousculent dans ma tête. Je me demande de quel secret elle parle et surtout à quoi nous devons échapper. J'essaie de contrôler le bourdonnement dans mes oreilles alors que je noue mes doigts ensemble pour me concentrer. Mon regard inquiet et plein de questions est rivé sur ma mère qui elle, peine à trouver les mots.

Si j'avais suOù les histoires vivent. Découvrez maintenant