Chapitre 22: Milo

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Nous pénétrons dans le chenil et commençons à observer les chiens derrière les grillages. Le gérant nous fait signe de choisir celui qui nous plaît avant de venir le voir. Je déambule devant les cages quand soudain, j'ai un pressentiment. Mon esprit guide mes pas dans une direction précise. Je fais signe à Claudia de me suivre vers le fond du chenil, où nous découvrons un petit chiot noir aux magnifiques yeux bleu clair lumineux. Un frisson me parcourt tandis que le chiot s'approche lentement. Je pose ma main sur son front et le caresse.

Tout à coup, une douleur fulgurante traverse mon poignet, m'obligeant à le retourner. Mon tatouage s'illumine faiblement, dégageant une chaleur qui se propage jusqu'à ma paume. Une empreinte de patte de chien, d'environ quatre centimètres de diamètre, apparaît à la naissance de mon pouce. Mon ancien tatouage, une rose noire enroulée autour de mon poignet, s'étend désormais de la moitié de mon avant-bras jusqu'au début de ma main. La nouvelle marque est fine, mais nette, apparue presque sans douleur. Je ne comprends toujours pas d'où viennent ces tatouages et pourquoi. Encore une énigme de plus que je vais devoir approfondir.

Je referme vivement la main, mais trop tard, Claudia a aperçu les deux symboles. Elle s'empare de mon poignet pour mieux les examiner.

– Comment as-tu pu cacher ça ? Tu ne mets que des débardeurs, je n'avais rien remarqué. Si l'autre n'était pas apparu, je ne l'aurais jamais vu !

Elle tourne et retourne ma main pour observer les dessins sous tous les angles avant de le relâcher. Je peux voir à son visage qu'elle est intriguée.

– Franchement, je n'en ai aucune idée. L'autre tatouage est apparu hier, juste après qu'on a découvert pour Lucas et Alexia. C'était la première fois aussi que je voyais une aura. Je ne sais pas d'où ça vient ni pourquoi personne d'autre ne peut les voir. Mais je n'ai pas pu en parler à ma mère et ma tante hier. C'est comme si, en présence de quelqu'un, j'oubliais leur existence, alors que seule, je les observe constamment.

– Ne t'inquiète pas, on va trouver pourquoi cela t'arrive et d'où viennent ces marques. Tu me caches encore des choses ? Non, histoire que je sorte un carnet pour voir l'ordre des priorités, finit-elle avec un grand sourire amusé.

Sa réaction pour me faire dédramatiser me touche profondément. Je lui souris faiblement avant de murmurer.

– Un mystère de plus, mais ça commence à faire beaucoup. Un peu trop de mystère, je n'en peux plus...

Claudia me lance un sourire rassurant, puis s'exclame :

– En attendant, je pense que tu dois adopter ce chiot, il est adorable.

Elle ouvre la cage d'un geste vif pour laisser sortir le chien. Je me baisse et ouvre les bras. Il se jette sur moi et se frotte contre mon corps. Je lui caresse tendrement la tête puis le prends dans mes bras avant de me redresser. Nous nous dirigeons vers l'accueil. Une fois les formalités réglées, nous remontons en voiture, le chiot sur les genoux de Claudia qui le cajole.

– Il faudrait peut-être lui trouver un nom maintenant. Au fait, je connais un magasin en ville où on pourra se procurer tout le nécessaire : nourriture, collier, laisse...

– Tu sembles bien connaître la ville décidément. Moi qui ne sais même pas où se trouve le seul restaurant, et toi, tu as l'air d'avoir repéré tous les petits commerces.

– C'est normal, j'ai vécu ici toute ma vie. Alors, ce nom ?

– Je pensais à Milo, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme un sentiment que c'est le nom idéal pour lui.

– Alors, ce sera Milo.

Elle me sourit tout en continuant à le caresser, me guidant vers notre destination. Pendant le trajet, je ne peux m'empêcher de ressentir comme une présence étrangère en moi, comme si quelque chose m'épiait.

Si j'avais suOù les histoires vivent. Découvrez maintenant