Chapitre 7: Doutes 1/2

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 Les pupilles rouges me donnent envie de fuir loin. Je cours dans les bois le plus rapidement possible. J'entends les pas se rapprocher alors que je donne tout. Mon souffle est rapide, saccadé et bien trop bruyant. Les bruits de la forêt sont inexistants. Aucun oiseau, aucun chant, rien, seule le bruit de mes pas piétinants les feuilles dans le noir. La lune éclaire mon chemin. Je trébuche sur une racine et je tombe.

Je retiens un cri et appuie sur mes mains afin de me redresser. Un regard en arrière, mais je n'aperçois plus rien. Les yeux rouges qui me poursuivaient ont disparu. Je prends une profonde inspiration, tournant sur moi-même pour essayer de trouver mon chemin. Je ne sais pas où je suis. L'angoisse de cette réalité me prend les tripes et mes mains commencent à devenir moites alors que mes pensées se perdent en imagination.

Je me mets une gifle mentale puis avance. Je dois sortir d'ici. Pendant de longues minutes, je marche essayant d'écouter le bruit autour. Toujours rien. Cette impression que la forêt est sous silence laisse présager le pire. Je lève la tête vers la lune, pleine, elle commence à rougir. Une minute plus tard, une lune rouge apparaît dans le ciel. Un hurlement se fait entendre au loin et le bruissement des feuilles parvient jusqu'à mes oreilles. Je me remets à courir le plus vite possible. J'évite les arbres, les feuilles, les rochers quand tout à coup, quelque chose me tape le dos et me fait tomber à terre. Je me retourne prestement afin de regarder ce que c'est et je me fige pétrifiée par la peur. La dernière chose que je vois avant de sombrer est une mâchoire et deux crocs qui fondent sur moi.

Je me réveille en sueur. Je me rallonge dans mon lit, passant mes mains sur mon visage. Je fixe le plafond essayant de reprendre mes esprits. Je n'arrive pas à croire que mes terreurs sont de retour. Deux fois d'affilée, je suis définitivement maudite. Après deux années de paix sans aucune terreur si elles reviennent, je crains pour mes autres peurs.

Il me faut quelques instants pour retrouver mes repères. Ne voyant pas ma mère débarquer dans la chambre, je sors du lit. Je n'ai pas dû crier aussi fort que d'habitude.

Un coup d'œil au réveil, je suis dans les temps. Je me prépare rapidement essayant de me rappeler ma hantise. L'inconvénient de mes terreurs nocturnes est que le souvenir s'efface encore plus vite qu'un rêve ou qu'un cauchemar classique. Je n'ai retenu que deux choses, une lune rouge ainsi que des crocs. Peut-être est-ce dû à ma conversation d'hier avec maman qui m'a fait extérioriser mes peurs.

Je finis de me préparer un débardeur rose dégradé et un short gris, je lace mes bottines à talons et je suis prête. En descendant, je remarque que le lit de ma mère est vide. Elle doit être dans la cuisine. Je pose mon sac en bas des escaliers et la trouve accoudée au bar, une tasse à café entre les mains. Elle lève la tête et me regarde.

— Je t'ai entendu crier, tu vas bien ?

Je hoche la tête. Attrapant à mon tour une tasse et un bol dans les placards.

— Ce n'est que le retour de mes cauchemars. C'est la deuxième fois depuis hier. J'espère que cela ne sera pas tous les jours comme avant.

Je me sers des céréales pendant que ma mère remplit ma tasse à café. J'enfourne une cuillère dans ma bouche en la remerciant.

— J'espère aussi. Concernant notre discussion d'hier ainsi que le poignard. Je veux que tu le gardes sans cesse sur toi. Il dispose d'un acier spécial très efficace sur les surnaturels.

Je lui souris avant de poser ma cuillère sur la table. Son visage est inquiet et je peux remarquer de nombreuses rides qui n'étaient pas présente la veille. Je prends sa main dans la mienne pour la serrer doucement avant d'essayer une touche d'humour.

— Tu sais, maman, je pense que la seule chose qui peut m'attaquer dans mon lycée, c'est une pimbêche jalouse qui se prend pour une princesse et qui ne supporte pas qu'on me regarde. Même si je te l'accorde, ça fait déjà un point en commun avec le diable.

J'éclate de rire alors qu'elle esquisse un timide sourire. L'éclat dans ses yeux à disparu depuis dimanche et je donnerai tout pour le voir à nouveau. Je lui souris, l'encourageant à faire de même puis me lance dans les récits de ma première journée. Depuis hier, c'est la première fois que je vois de la gaieté sur ses lèvres et ça fait du bien. Je sais qu'il y a encore de nombreuses choses dont on doit parler, mais une parenthèse de normalité ça fait du bien.

Je finis mon petit déjeuner pendant qu'elle se lève.

- Promets-moi de faire attention. Si tu as quoi que ce soit, tu m'écris ou m'appelle. S'il te plait ne fait pas de vague et n'oublie pas le poignard.

- Oui, ne t'en fais pas. C'est promis, je ne frappe personne et reste dans mon coin.

Elle lève les yeux au ciel amusé de ma remarque, mais son regard lorsqu'il revient se porter sur moi montre son inquiétude. Je sais qu'elle croit en moi, mais s'inquiéter est dans sa nature. Elle m'embrasse le front avant de remonter dans sa chambre.

Je remonte chercher le poignard que je fourre au fond de mon sac à dos puis file dans la voiture. Si cela peut la rassurer alors je le garde.

Ce moment avec ma mère m'a fait du bien. L'impression que ma vie reprend son cours normal et que les jours précédents n'ont jamais existé. J'espère sincèrement que ces révélations ne vont pas entacher notre relation. Je ne crois pas ses propos, mais je préfère laisser une chance à ses mots. Sait-on jamais, gardons l'esprit ouvert. 

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Chers lecteurs ❤️
Nouvelle identité ou simple folie maternel ? 
Même Claudia a ses secrets... 
Merci de continuer de me lire ✨

Si j'avais suOù les histoires vivent. Découvrez maintenant