chap.5

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Idris

<Choisir la plus belle et la moins bête>, cette recommandation de mon paternel est facile en théorie mais plus compliqué sur le terrain, toutes les femmes dans cette réception se rassemblent les unes les autres. Elles sont ennuyeuses, sans personnalité , sculptées uniquement pour me plaire. La preuve, elles dansent pour obtenir mes faveurs.

_ la future sultane du royaume d'ezmir serait un très bon partie, me murmure l'empereur à l'oreille.

Aïcha Keita nimasi est effectivement le parti le plus avantageux parmis mes prétendantes , le problème : elle est métisse. Je sais que je m'étais promis de ne pas tenir compte du physique mais après la tentative d'assassinat à l'auberge, cette race ne m'inspire plus confiance. Appelez ça du traumatisme ou comme vous voulez...
Bref , je n'ai qu'à me dire que la première à avoir les yeux verts sera mon épouse, impossible et très drôle.
Mais comme par magie, mon regard est attiré par une femme dans l'ensemblé , ses yeux émeraudes rencontrent les miens, des faux sûrement mais cet hasard m'intrigue au plus haut point , je dois devenir fou. Nous nous devisageons un petit moment avant que je ne daigne mettre fin à cet inutile contact visuel .
Elle ne fait pas partie des prétendantes sinon elle serait sur la piste , dommage.

Durant toute la soirée, je suis obligé de faire la conversation à chacunes de mes prétendantes , une sorte de prise de contact selon mon père. Leurs pâleures quand je m'adresse à elles , leurs rires exagérées ,leurs paroles inintelligentes sont un vrai calvaire pour ma personne.
Je me sers du vin de palme et aperçoit au loin la femme aux yeux verts, elle semble demander une information à Aïcha mais celle -ci l'ignore loyalement. Alors elle se dirige avec rage vers la sortie, on dirait que je ne suis pas le seul à passer une désagréable soirée .

_Mwat yav...

Faites que ça cesse.

Malgré mon air ennuyé, très sûr d'elle à mon goût, Aïcha ne se décourage pas :

_Ces festivités sont un véritable succès, c'est un honneur d'avoir été convié.

C'est la millièmes fois que j'attends cette phrase, on dirait une récitation qu'elles ont toutes mémorisées.

_ J'espère que vous opererai un choix judicieux concernant vos prétendantes.

J'arque un sourcil à cause de son audace.

_Et qu'attendez - vous par "un choix judicieux"?

_ Une femme qui saura non seulement combler vos désires mais aussi vos intérêts politiques .Une femme comme moi , conclut Aïcha.

J'esquisse un faux sourire.

_ Vous avez parlé de combler mes désires. Et si je vous ordonner de le faire maintenant ?

_ je me plierai à votre volonté sans hésiter , retorque -t- elle en se collant à moi de sorte que j'ai une vue parfaite sur sa poitrine.

Aïcha Keita nimasi est certe une femme qui ne laisserai aucun commun de mortel indifférent mais elle représente une coquille remplit des vices et des pouvoirs. Elle serait capable de me tuer pour monter seule au trône. Je pourrais juste profiter de son corps puis la renvoyer à ezmir pleurer dans les jupons de sa mère mais l'envie même me manque et ce n'est pas comme si j'avais besoin de me mettre le sultan Mohamed Touré à dos , les Touaregs me suffisent.

Je me rapproche encore plus d'elle afin de lui murmurer à l'oreille:

_ Les femmes aux mœurs légères ne m'intéresse pas.

Outrée, elle écarquille les yeux, j'en profite pour lui fausser compagnie. Tout compte fait, la nature est de meilleure compagnie que la race humaine aujourd'hui.
Devant mon jardin privé, je remarque que la grille a été poussé, il n'y a que deux personnes qui possèdent les clés de cette grille : Mvutesi, le jardinier et moi. J'en conclus qu'il a oublié de refermer à cause de son empressement, le pauvre a soudainement appris que son fils aîné était mourant et m'a demandé l'autorisation de prendre conger, je prend soin de fermer à clé le portail derrière moi. Néanmoins, je reste sur mes gardes en entrant.

MulopweOù les histoires vivent. Découvrez maintenant