Death

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Ecoutez : Lana Del Ray- Brooklyn Baby
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Son corps recule assez loin de moi quand je lui lance un regard mauvais à la fin de ma phrase. Elle venait de me manquer de respect. Je ne suis pas une distraction ou une bête de foire. Maintenant, peu importait comment elle s'appelle, j'étais passablement agacé par son comportement. Les mortelles sont toutes pareilles : dès que quelque chose les dépasse, la peur dicte leur conduite. Je suis la Mort, à quoi m'attendais-je ? C'était inévitable qu'elle ait peur de moi.

- Pour la dernière fois, quel est ton nom, mortelle ?

Elle reste figée, ne bougeant plus d'un centimètre, apeurée et tremblante.

- Je ne vais pas te tuer.

Sa respiration se calme. Je ne pensais pas que ça la calmerait. Tout compte fait, elle prend plutôt bien les choses.

- Tu dis cela après m'avoir poussée dans le vide, c'est un peu culotté.

Je replie mes ailes en croisant les bras sur mon torse, la regardant de haut. Elle était légèrement plus petite que moi, mais elle devait être beaucoup plus petite encore vue les talons hauts qu'elle portait.

- Il ne fallait pas me manquer de respect, libellule.

Je hausse les épaules en la fixant. Si je pouvais posséder une femme, je voudrais qu'elle lui ressemble. Elle est d'une beauté folle, mais je n'ai pas de cœur ; je ne pourrais jamais lui rendre l'amour qu'elle me donnerait.

- Tu ne comptes toujours pas répondre à ma question, mortelle ?

- Ne commence pas avec tes surnoms bizarres, Death. Je pensais que nous allions devenir amis. Mais qui peut être ami avec la Mort ?

Amis ? Je n'ai pas d'amis, je n'en veux pas. Quel serait l'intérêt s'ils mouraient et que je devais emporter leurs âmes loin d'ici ?

- Je ne veux pas de ton amitié, libellule.

Nous étions en train de nous fixer mutuellement à bonne distance l'un de l'autre quand quelqu'un l'attrape par le bras. Elle tourne la tête vivement, puis son visage blêmit en voyant son assaillant.

- C'est donc ici que tu te caches, sale pute.

Elle me regarde complètement paniquée, puis tente de se défaire de la prise de cet homme. Je regarde la scène sans bouger. Si c'était son heure, son horloge sonnerait ; je n'ai aucun droit d'intervenir. Et puis elle savait se défendre, vu le coup de pied qu'elle m'avait donné.

- Death...

Des frissons parcourent mon corps quand elle prononce mon nom. Sa voix, avec cette intonation... L'ai-je entendue ? Où ça ?
Des images percutent mon esprit, me faisant vaciller. Je viens me tenir la tête, en hurlant. Mes oreilles bourdonnent. Je n'entendais plus ce qui se passait autour de moi. Plusieurs horloges se mettent à sonner simultanément. Le bruit était atroce.
Je tente de bouger mes oreilles pour faire cesser le bruit.

Qu'est-ce qui se passe... Je me sens perdre connaissance. Alors que mon regard se porte sur elle une dernière fois, mes yeux se lèvent vers le ciel alors que je tombe au sol.

Gaïla, pardonne-moi de ne pas t'avoir trouvée. Je t'avais promis de rester près de toi pour toujours.

Je me réveille en sursaut, mon corps très lourd. Je regarde autour de moi ; je ne connaissais pas cet endroit. Où suis-je ? Mes yeux tournent dans la pièce jusqu'à ce qu'ils se posent sur un cadre photo sur une table de chevet. Cette fille, libellule...
Je suis donc chez elle. Comment m'a-t-elle emmené ici ? Une voix s'élève dans la pièce.

For The  Love Of Death T1 et T2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant