For The Love Of Death T1 et T2

Death

Écoutez - Labrinth - I'm Tired
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- Tentation... Lève-toi.

Des larmes noires coulaient sur ses joues, traçant des sillons sombres sur sa peau pâle. Elle ne criait plus, sa voix semblait perdue dans les abysses de sa souffrance. Elle murmurait des mots indistincts, les yeux fixés sur un vide infini. Je comprenais sa peine, je la sentais résonner en moi, mais le temps pressait.

Nous devions trouver Éphéméry, c'était notre seule chance de le ramener. Lorsque le portail s'était refermé, le silence de l'horloge de Luxure m'avait glacé le sang. Les horloges des divinités ne cessent de battre comme celles des mortels. Non, c'était différent. C'était comme si elle avait tout bonnement disparu, avalée par le Néant.

- Tentation, lève-toi, redis-je plus fermement, luttant pour capter son attention.

Ses chaînes, froides et impitoyables, se resserrèrent autour de ma gorge.

- NE M'APPELLE PLUS COMME ÇA, rugit-elle avec une rage désespérée. Tentation est morte avec Luxure, ajouta-t-elle, sa voix se brisant en un murmure.

Ses yeux, autrefois pleins de vie, regardaient maintenant l'horizon sombre avec une intensité déchirante. Elle finit par relâcher ses chaînes et je m'effondrai au sol, toussant, cherchant désespérément de l'air. Il va vraiment falloir que j'apprenne à parer sa magie.

- Écoute, Cybèle, dis-je en me relevant péniblement. Nous devons partir maintenant. Je comprends ta peine, je la ressens moi aussi. Mais si nous voulons ramener ceux que nous avons perdus, nous devons retrouver Éphéméry.

Elle se tourna vers moi, les yeux brûlants de colère et de chagrin.

- Comment oses-tu parler de comprendre ma peine, Death ? C'est à cause de toi que Luxure est mort ! Tu aurais dû le protéger !

Sa voix se brisa de nouveau, et je sentis la morsure de ses mots comme un coup de poignard.

- Je le respectais, Cybèle, même si je ne le portais pas dans mon cœur, répondis-je, la gorge serrée par l'émotion. Mais crois-moi, je ressens ta peine, même si je ne la vis pas de la même façon. Écoute-moi, ajoutai-je en adoucissant ma voix. Lorsque le portail s'est refermé, j'ai tendu l'oreille pour entendre l'horloge de Luxure. Elle ne s'est pas arrêtée. Les horloges de vie des divinités émettent un son distinct, plus profond et constant que celles des mortels. Mais là, c'était différent. C'était comme si elle avait été avalée par le néant. C'est pourquoi nous devons retrouver Éphéméry. Il est notre seule chance de comprendre ce qui est arrivé et de ramener Luxure.

Un silence lourd tomba entre nous, chargé de reproches et de désespoir. Finalement, Cybèle détourna le regard, ses épaules s'affaissant sous le poids de sa douleur.

- Allons-y, murmura-t-elle enfin. Pour Luxure.

Je hochai la tête, sentant une lueur d'espoir s'allumer dans le fond de mon cœur sombre. Ensemble, nous partirions à la recherche d'Éphéméry.

- Allons-y.

Je déploie mes ailes et, alors que Cybèle se rapproche, je la soulève et m'envole. Elle garde le silence, ses yeux fixés sur le paysage en contrebas. L'air salé de la mer fouette mon visage, tranchant comme un couteau. Malgré la pénombre, la scène en dessous de nous semble aussi claire qu'en plein jour, un contraste étrange dans cette nuit interminable.

Une nuit sans fin, plongée dans un désespoir profond. Je survole la mer où des hurlements fantomatiques surgissent des vagues, des cris déchirants portés par le vent. Ce sont les hurlements des marins disparus, des spectres maudits que seule ma perception peut saisir. Pour Cybèle, ces plaintes restent inaudibles ; c'est un fardeau que je porte seul, les lamentations des âmes errantes et agonisantes.