Death

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Écoutez - Billie Eilish - I love you
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Le visage endormi de Gaïla se trouvait face à moi. Elle s'était assoupie sur l'herbe, près de cette majestueuse louve blanche qui semblait ne vouloir laisser personne l'approcher. Hati veillait, ses yeux perçants braqués sur moi.

- Que regardes-tu, divinité ? dit-elle, menaçante. Je te laisse uniquement être proche parce qu'elle m'a interdit de te faire du mal, renchérit-elle en frottant son énorme museau contre le visage de Gaïla.

Je souris, amusé, en restant à bonne distance.

- Tu te souviens quand même que c'est moi qui t'ai donnée à elle, Hati ?

Elle grogna, ses crocs étincelant à la lumière, ses muscles se tendant sous son pelage immaculé. Elle commença à se lever, menaçante, mais fut interrompue par Fenrir qui s'interposa. Ce dernier la regarda furieusement avant de bondir sur elle. Ils commencèrent à se chamailler, leurs corps puissants s'entrechoquant dans un ballet furieux, un peu plus loin.

Je m'approchai de Gaïla et caressai doucement son visage. Sa peau était douce sous mes doigts, un contraste frappant avec la brutalité de la scène qui se déroulait à quelques mètres de là. Hati m'avait toujours regardé avec une hostilité à peine voilée, ses yeux brûlant d'une colère qu'elle ne pouvait exprimer qu'en présence de sa maîtresse.

Hati, cette louve blanche que j'avais offerte à Gaïla alors qu'elle n'était encore qu'un louveteau, avait grandi dans l'ombre de cette déesse endormie. Elle avait développé une loyauté féroce et une agressivité encore plus grande envers moi, le donateur qu'elle percevait comme un étranger envahissant.

Fenrir et Hati continuaient leur lutte, les grondements et les éclats de crocs résonnant dans l'air tranquille. Mais je savais qu'aucun d'eux n'oserait blesser Gaïla. Le lien qui les unissait à elle était plus fort que tout, et leur querelle n'était qu'une épreuve de force, une danse sauvage pour affirmer leur place dans le monde de cette déesse.

- Reste pour toujours près de moi, ma libellule.

- Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ce surnom, Cordeau.

- Au contraire, je sais que tu aimes ça.

Un sourire étire mes lèvres alors qu'elle ouvre lentement ses yeux encore ensommeillés sur moi. La nuit commence à tomber, et l'air devient plus frais. Sa robe, encore légèrement humide après notre baignade, colle à sa peau, dessinant ses courbes. Gaïla se redresse légèrement, enroulant ses bras autour de ma nuque, son souffle chaud chatouillant mon oreille.

- Ah oui ? Et si tu me montrais combien j'aime ça ?

Mes mains glissent sur sa taille, savourant la douceur de sa peau, tandis qu'elle se hisse sur moi, se positionnant à califourchon. Ses lèvres effleurent légèrement les miennes, un frisson traversant mon corps.

Tout autour de nous, le paysage se teintait des couleurs chatoyantes du crépuscule. Le soleil, descendant lentement à l'horizon, faisait briller la surface du lac d'un éclat doré, chaque vaguelette capturant une fraction de lumière, créant un scintillement magique. Les arbres environnants semblaient danser dans la brise légère, leurs feuilles murmurant des secrets anciens. Quelques oiseaux se posaient sur les branches, cherchant leur perchoir pour la nuit à venir, leurs chants se mêlant au bruissement de l'eau.

- Tu sais, Gaïla, si tu étais vraiment une libellule, tu ne serais pas aussi douée pour rendre mes chemises humides, plaisantai-je en lui caressant doucement la joue.

For The  Love Of Death T1 et T2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant