For The Love Of Death T1 et T2

Nox

Aurora— Cure for You

Je la fixe, encore et encore, incapable de détourner le regard. Elle n'a toujours pas donné son nom, mais son pouvoir est palpable, une force ancienne qui émane d'elle. Pourtant, à cet instant précis, elle semble si vulnérable, reculant, comme une proie piégée. Cette femme, qui devrait m'intimider par son essence, tremble devant moi. Cela devrait me donner un sentiment de contrôle, de domination. Mais au contraire, je suis profondément troublé, attiré d'une manière que je ne comprends pas.

Je tente de maintenir une façade froide, mon visage impassible, mes gestes mesurés. Mais intérieurement, quelque chose s'agite. Mon regard glisse sur elle, détaillant chaque courbe de son corps, chaque mouvement nerveux de ses mains. Mon cœur bat un peu plus vite, une sensation que je n'avais pas prévue. Comment est-ce possible ? Pourquoi cette étrangère, cette inconnue, me trouble-t-elle autant ?

Elle me regarde aussi, ses yeux scrutant chaque détail de mon visage, mais je perçois autre chose derrière sa peur. Une curiosité brûlante. Une admiration voilée. Ses prunelles s'attardent sur les marques de mon visage, et je sens un frisson parcourir mon corps. C'est absurde. Elle est belle, oui, mais ce n'est pas juste ça. Il y a quelque chose de magnétique, quelque chose qui me déstabilise.

— Comment te nommes-tu ? dis-je, ma voix plus dure que je ne l'aurais voulu.

Elle reste silencieuse, son regard me transperçant. Le temps semble s'étirer, chaque seconde de silence résonne comme une provocation.

Puis, au lieu de répondre à ma question, elle murmure d'une voix douce, presque timide :

— Vous avez un beau visage... ces marques, on dirait une galaxie.

Ses paroles me frappent de plein fouet. C'était un simple murmure, et pourtant, cela me déstabilise plus que n'importe quel affront. Un frisson me parcourt, non pas de froid, mais de surprise. Mon visage, une galaxie ? Personne n'a jamais osé me parler ainsi. Elle voit au-delà de ce que je suis, et cela me perturbe.

Je tente de reprendre contenance, de me rappeler que je dois rester en contrôle, que je ne peux pas me laisser envahir par ce trouble. Mais elle... elle continue de me fixer, et je sens que je suis en train de perdre pied.

— Tu sembles ne pas aimer répondre aux questions. Sais-tu au moins qui je suis ? Ou même où tu te trouves ?

Elle jette un coup d'œil autour d'elle, détaillant la pièce avec un air de curiosité innocente, presque comme si elle venait de découvrir un nouveau monde.

— Je suis censée le savoir ? répond-elle en essayant de se lever, mais son corps tremble et elle se retient au lit.

Mon regard se durcit à nouveau. Elle est une inconnue, une intruse. Je devrais rester sur mes gardes. Pourtant, tout en moi est attiré par cette fragilité, par cette façon qu'elle a de défier ma froideur avec ses regards et ses murmures.

— Je suis Nox.

Elle me regarde, et un sourire espiègle traverse ses lèvres.

— Super. Ça me fait une belle jambe.

Son ton sarcastique me prend de court. Quelle est cette façon de parler ? Quelle est cette familiarité qui semble si déplacée dans ce moment ? Je serre les mâchoires, essayant de ne pas laisser mon trouble se voir, mais je ne peux m'empêcher de me sentir déstabilisé par cette femme. Son regard, ses paroles, tout chez elle m'échappe, et cela m'irrite autant que cela m'attire.

Je finis par éclater de rire, la regardant se rapprocher des baies vitrées dissimulées par les rideaux. Elle est surprise par mon éclat, mais ne se détourne pas, presque attirée par ce qui se cache derrière.