Dazai haïssait toujours autant devoir se mettre au travail.
Il avait une fois de plus dû se torturer pour se rendre à l'Agence aujourd'hui, après la congé de la veille. Être détective restait son métier et il ne pouvait pas se permettre de si longues absences... au risque de subir encore des représailles de son collègue aux idéaux. L'homme essayait de s'estimer heureux de n'avoir aucune mission en terrain pour cette matinée – il aurait bien eu du mal à s'y mettre, si ça venait à arriver -. Les bruits incessants du clavier plus loin à sa droite et l'atmosphère si studieuse, ennuyeuse du bureau l'achevait et il eut envie de laisser sa tête retomber sur sa table. Comme à son habitude, Atsushi se trouvait là, c'était d'ailleurs lui qui tapait à vive allure sur son portable, mais il y avait aussi Kenji et Kunikida. Les autres semblaient être ailleurs, en mission personnelle ou en sortie quelque part dans Yokohama.
À la grande surprise de tous, le patron de l'Agence entra dans le bureau. Son arrivée obligea chacun à lever les yeux en sa direction, sa présence dégageait quelque chose de si imposant...
_ « Atsushi, Kenji, j'ai une mission pour vous. » déclara ce dernier, sérieux et imperturbable.
Les deux jeunes concernés se levèrent de suite plus dévoués que jamais, l'autre en profita pour continuer :
_ « Un problème de braquage dans un des centres commerciaux de la ville. Les intrus sont assez nombreux, donc je pense que Kenji sera un bon élément. »
_ « Vous pouvez compter sur moi patron ! » sourit le blond au chapeau rabattu en arrière.
Atsushi confirma :
_ « Entendu. »
Et aussitôt, les détectives interpellés ne se firent pas prier et se dirigèrent vers la porte d'entrée pour se hâter à cette tâche. Le plus âgé regarda les deux hommes restants : Kunikida, droit sur sa chaise son carnet vert en main et Dazai à moitié mort sur son bureau. Le discipliné aux lunettes prit la parole pour décréter :
_ « Maintenant qu'ils sont partis, je veillerai particulièrement au travail de Dazai. »
_ « Pour l'instant ce ne sera pas la peine... je dois te faire part de plusieurs infos dans mon bureau. » répondit Fukuzawa, qui déjà se dirigeait vers le couloir, attendant que Kunikida lui emboîte le pas.
L'homme à la queue de cheval haussa les sourcils d'étonnement et finit tout de même par refermer son livre. Il se leva ensuite pour rejoindre le patron, mais bien sûr pris garde de lancer des yeux froids au suicidaire qui le regardait à peine.
_ « Toi. Ne crois pas que mon absence te permettra de sécher tes heures de travail ! »
_ « Oh... tu radotes beaucoup je trouve. Décidément, tes crises de nerfs accélèrent vraiment ta vieillesse. » marmonna le brun, encore affalé sur son bureau, les yeux fermés de fatigue et de désespoir.
Il reçut un grognement en guise de réponse, puis après cela et un léger claquement de porte, le silence reprit ses droits. Dazai se retrouvait donc là, seul dans les locaux vides, ayant qu'une seule idée en tête : attendre que ça passe, tout en pensant à Shinju. Il voguait ainsi dans ses souvenirs et son imagination en revoyant cette belle femme, mais autre chose lui revint également. En repassant le bilan des émotions de celle-ci depuis ces derniers jours passés, il revit sa colère et sa tristesse lors de cette sortie à la librairie. Le visage de la jeune se mêla à un autre qu'il avait enregistré dans le même temps : celui de cette abomination vivante qu'était Akira Eiji. Un auteur concurrent qui avait fait du tord à celle qu'il chérissait de tout son cœur. Après Kenzo, il s'était bien évidemment douté qu'un autre rival pourrait s'imposer mais il ne s'était pas attendu à un tel homme, aussi insupportable et le contraire total du défunt ami. Dazai, pour le peu qu'il l'avait vu, s'était permis d'analyser scrupuleusement l'apparence et le profil d'Akira, retenant surtout une chose : qu'il était un danger pour Shinju.
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Double Face | YANDERE DAZAI
Fanfiction"Il y a t-il réellement un mérite à vivre en ce monde ? " Une question qui revenait et hantait Dazai en continu. Un cercle atroce dans lequel il tentait mille et une manière de mourir. Même en faisant partie de l'Agence, il se rendait bien compte qu...