Chapitre 14 - Des horreurs

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_ « Un somnifère efficace... »

Le grand brun laissa ce murmure lui échapper, cela mêlé à la satisfaction de son acte. Après la perte de conscience de Shinju, il la déposa sur le lit, ne la quittant pas une seconde de ses yeux doux. Il en profita pour glisser une main dans son sac pour récupérer le portable qu'elle s'était apprêtée à emmener avec elle pour ce soir. Une fois l'objet en main, il gloussa et se leva ; tout en effectuant une petite marche, il déverrouilla le téléphone – à l'aide du code qu'il avait gardé en tête depuis le soir où il avait épié ses messages -. Affichant cette fois un sourire victorieux, il contacta le fameux Kenzo Haruki qu'elle devait voir aujourd'hui, puis il attendit.

Dazai, avait prévu ce coup depuis un moment déjà et s'était montré patient. Il savait que Shinju allait revoir cet ami, la date et l'heure également... il lui avait juste suffi de rentrer un peu en avance pour préparer le somnifère et l'ajouter ensuite dans un simple verre, prétextant que cela pourrait rassurer sa compagne. Elle n'y avait vu que du feu évidemment et il s'y était attendu, comme toujours.

_ « Allô ? » résonna finalement une voix à l'autre bout du fil.

_ « Bonsoir. »

Un léger silence glaçant tomba soudainement entre eux deux. L'interlocuteur s'était préparé à tout, sauf cette voix froide et malicieuse en guise de réponse. Dazai ne parlait pas encore mais souriait toujours, impatient d'écouter la réaction de l'autre homme qui allait suivre.

_ « Qu'est-ce que... il y a un problème ? » hésita celui-ci mal à l'aise.

_ « J'appelle de la part de Shinju, malheureusement elle ne pourra pas venir. »

_ « Ah oui ? Et pourquoi ? Elle aurait très bien pu me le dire elle-même, et m'a assuré qu'elle serait libre ce soir. »

_ « Il faut croire que son programme ait légèrement changé... » répondit le brun avec le même ton, dissimulant son rictus comme il le pouvait.

Kenzo n'était pas dupe. Il entendait bien la joie qu'éprouvait Dazai, même à travers le téléphone, ce qui ne le rassura pas du tout. Shinju lui avait dit être totalement disponible et qu'en cas d'incident, ce serait elle qui appellerait. L'homme sentit le frisson d'inquiétude malsain frôler son échine, mais rassemblant son courage, il rétorqua :

_ « Qu'est-il arrivé à Shinju ? Et pourquoi elle ne peut pas venir ? »

En entendant cette question, Dazai jeta un œil discret à sa petite amie endormie et se fit un plaisir de dire :

_ « Disons qu'elle a préféré rester avec moi ce soir. Et puis, si j'étais elle, je m'éloignerais d'un homme qui cherche à me voler. »

_ « QUOI ? Mais ça va pas !! Je n'ai jamais voulu lui faire quoi que ce soit ! TOI par contre tu es LOUCHE AVEC ELLE ! Qu'est-ce que tu lui fais ? » s'emporta l'autre.

_ « Je l'aime et la chéris comme il faut, rien de plus. »

_ « NON ! Je vois très bien ton problème ! Tu veux la garder pour TOI ! Je sais que c'est ça ! Alors tu l'as empêché de venir me rejoindre... PAS VRAI ? »

Dazai cligna juste des yeux et abandonna sur un ton détaché et amusé :

_ « Oh, décidément... on ne peut rien cacher. »

_ « Si tu lui fais du mal je te jure je vais te... » menaça Kenzo, avec une rage intense dans sa voix.

_ « Et que vas-tu faire ? Hein ? Tu vas me tuer ? »

Il marqua une pause et continua, entamant une ronde pour s'occuper :

_ « J'ai cru comprendre que... tu étais très proche d'elle. Tu te fais tant de soucis... es-tu sûr qu'il s'agisse d'une simple amie à tes yeux ? Tu dois quand même l'aimer un peu pour t'angoisser autant. »

Double Face | YANDERE DAZAIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant