Chapitre 1 : Tensions

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C'était bon, le débat était programmé.

Gabriel Attal mettait tout en œuvre pour étudier son adversaire, ses failles, les points sur lesquels l'attaquer.

Son 𝘢𝘥𝘷𝘦𝘳𝘴𝘢𝘪𝘳𝘦... Jordan Bardella, le représentant du RN. Il avait déjà eu l'occasion d'échanger brièvement avec lui. Bien que charismatique, Gabriel n'était pas dupe face à un idiot pareil. Il serait facile pour lui de le démonter...
Oui, le démonter était tout ce dont il rêvait.
Le regarder s'enfoncer en souriant était tout ce à quoi il aspirait.
C'était tout ce que ce malotrus méritait. 𝘚𝘦 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘩𝘶𝘮𝘪𝘭𝘪𝘦𝘳.

De son côté, Jordan ne s'inquiétait pas trop du débat, bien trop sûr de lui ; comme à son habitude, il n'allait pas spécialement travailler sur sa rhétorique, mais plutôt sur son image de mâle alpha bon vivant.

Cela dit, il prit le temps de stalker les réseaux sociaux du premier ministre, découvrant qu'ils partageaient tout deux quelques valeurs communes, telles que l'arrogance, la haine des pauvres, le besoin de contrôle, celui de se faire passer pour des jeunes hommes irrésistibles et terriblement sexy... Jojo devait bien l'admettre, il trouvait son opposant presque aussi beau que lui.

En attendant le débat, il profita du temps à sa disposition pour poster divers Tiktok le mettant particulièrement en valeur. Qu'est ce qu'il était canon !

Ces vidéos ne rendirent d'ailleurs pas Gabriel indifférent, qui se laissait distraire par son téléphone. Bien qu'il le débectait, il admettait volontiers que M.Bardella avait un certain charme.

Il en profita d'ailleurs pour lui envoyer un MP sur tiktok, histoire de lui montrer à qui il avait à faire :
G: "Bah alors Monsieur Bardella, on préfère faire des vidéos plutôt que de préparer notre ébat"
...
" *débat "

Jordan reçut une notification, qu'il regarda alors qu'il était en pleine réunion. Il ouvrit le
message en sirotant son verre d'eau, eau qu'il recracha immédiatement en lisant le texto de notre Gaby national.
Ça pour une surprise ! Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire niais, alors qu'il bafouillait une excuse pour son cracha à la figure de tata Lepen (Qui lui pardonna parce que vous comprenez, à cet âge là, la motricité c'est pas encore tout à fait ça).

J: "Moi au moins je sais me servir d'un téléphone et d'un correcteur automatique"
"En tout cas cela prend une tournure intéressante ;)"

Gabriel s'accrocha à son téléphone, rouge comme une tomate. Non mais quel idiot, il venait de lui donner les armes pour l'humilier ! Il fallait qu'il corrige cela immédiatement !

G: "La tournure ne serait intéressante pour moi que si vous êtes de dos"

.... Pas sûr de celle-là. Le premier ministre s'apprêtait à supprimer son message (il s'agissait là d'un "instant regret") lorsque le bas de son écran afficha " vu".

Le facho, de son côté resta figé quelques secondes devant son écran. "Il est en train de me draguer ouvertement là, non?" pensa-t-il, sentant une petite tension dans ses veines (on ne précisera pas lesquelles). Il était vrai que M. Attal avait fait son coming-out, donc la possibilité qu'il drague un homme aussi beau que lui était assez forte. À cette pensée, Jojo se mordilla la lèvre, définitivement inattentif à ce qu'il se passait autour de lui.
Il est vrai que les deux politiciens s'étaient déjà croisés et avaient déjà débattus, et les regards appuyés de Gabriel Attal avaient toujours laissés penser à Jordan Bardella qu'il ne le laissait pas indifférent.
Et il doit avouer que ces mêmes regards et sourires en coin avaient tendance à faire sourire le droitard plus que de raison.

J: "Je dois avouer que j'imaginais plutôt que vous aimeriez me voir dans votre dos"

Suite à ce message, le téléphone de Gabriel tomba mystérieusement en panne. Comme s'il l'avait balancé contre un mur suite à la lecture d'une notification.
Ce dernier alla prendre l'air parce que "c'est fou il fait super chaud d'un coup".
Il passa les mains sur son visage. "Je dois rester professionnel" essaya-t-il de se convaincre.
Au même moment, Jordan sortit de sa réunion, non loin de là.
Comme c'est gênant ! Gabichou n'était pas prêt pour voir le bel Apollon après de tels sextos.

Alors que le macroniste s'apprêtait à effectuer ses meilleures techniques d'esquive, le raciste vint directement vers lui, un énorme sourire au lèvres. Il prit sa meilleure voix grave et suave et se rapprocha légèrement, assez prêt pour franchir son périmètre de sécurité :

"Bonjour, Monsieur le premier ministre ! Vous sentez-vous prêt pour nos d...ébats?"

Rougissant furieusement, Gabriel n'en démordit pas et afficha ce fameux sourire en coin dont il avait le secret, se rapprochant d'un pas :

"Vous devriez savoir que je suis toujours préparé à n'importe quelle éventualité, Monsieur Bardella."

Ce dernier leva un sourcil, toujours souriant, et traça un chemin du bas du cou au menton d'Attal avec son index, relevant ainsi sa tête du bout du doigt. Ils se regardèrent droit dans les yeux, dans un silence lourd de sens.
Leurs cœurs battaient la chamade, et alors que Bordella s'apprêtait à s'abaisser pour supprimer les derniers centimètres qui les séparaient, des collègues se firent entendre un peu plus loin. Il tourna ainsi les talons, sans manquer de frôler le nez de sa proie avec le sien.

"Nous nous reverrons au débat" dit-il avant de s'enfuir, lui faisant un dernier clin d'oeil.

Attal resta sur place, bouche bée, le cœur battant.
Que venait-il de se passer ?

Tensions et d'ébatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant