Tensions et d'ébats

Chapitre 15 : Jalousies

Emmanuel Macron se trouvait face à un Jordan Bardella en caleçon dans la cuisine de Gabriel Attal. Un lundi matin banal, quoi.

"J'avais faim..." tenta Jojo, en train de croquer dans une pomme.

"Vous pouvez m'expliquer votre présence ici ?

-Non mais, Monsieur le Président, c'est pas ce que vous croyez.", coupa Gaby.

"Donc vous n'entretenez pas une liaison avec Monsieur Bardella ?

-Non, c'est un concours de circonstances qui l'ont amené ici...

-Dans ce cas, pourquoi a-t-il des griffures dans le dos et des traces de morsures sur les épaules et le cou ?

-Euh... Il s'est fait agressé près d'ici du coup il est venu chez moi pour se changer.

-Et donc il a mis ses habits partout par terre ?

-Il est bordélique le Bardella.

-Et il a aussi jeté des préservatifs usagés chez vous ? C'est sale."

Jordinou écoutait attentivement le Président et son premier ministre dans cette discussion absurde, tout en continuant de manger ce qu'il avait sous la main. Il décida d'intervenir quand il se rendit compte que Gabriel ne disposait pas de Haribo dans sa cuisine. Il fallait d'ailleurs régler ce problème, mais ce n'était pas la priorité.

"Écoutez, je vais pas passer par quatre chemins."

Les deux macronistes se tournèrent vers lui, remarquant enfin qu'il serait utile d'avoir l'avis du principal interressé. Interloqués, ils écoutèrent.

"C'est très simple. Je suis amoureux de Gabriel et il me le rend bien. Je peux aller me rhabiller maintenant ?"

Gabix ouvrit la bouche, rougissant comme jamais. Jordan venait de lâcher une bombe. Il ne pourra plus jamais regarder son patron dans les yeux maintenant.

"Bon bah au moins il est honnête. Ça change."

... C'est tout ? Gabgab regarda Maçon estomaqué.

"Mais... Vous êtes pas fâché ?

-Honnêtement, je le savais. Mais vous n'avez absolument pas ma bénédiction. Après, tant que vous restez discrets et professionnels, je n'ai pas vraiment mon mot à dire. Et puis cette histoire me mettrait plus dans la merde qu'autre chose.

-Putain mais vous avez forcé à mort pour savoir la vérité et maintenant vous faites genre vous respectez ma vie privée ?

-Ah nan mais je suis surtout vexé parce que je ne vois pas mon tableau."

Jordan intervint de loin, maintenant plus ou moins habillé :

"Alors ce tableau est affreux, faut être sacrément narcissique pour offrir ça à ses employés.

-Dixit le gars qui a des photos de lui-même en papier peint partout chez lui..." marmona Gaby dans sa -ou plutôt son absence de- barbe.

"Je vous en ferais parvenir un autre. Et pour votre relation, restez cachés. Je n'ai pas intérêt en ce moment à dévoiler cette affaire, même si c'est tentant."

Après cet incident, Manu finit par partir, laissant Roméo Attal et Juliette Bardella seuls pour le restant de la matinée. Toujours à moitié à poil, Jojo pût enfin déguster son café :

"Bah tu vois, il a plutôt bien réagi !

-Mais t'es complètement fou d'avoir lâché ça comme ça !! J'ai l'impression que tu ne te rends pas compte des conséquences que ça peut avoir ?!

-Que ce soit Emmanuel ou Marine, ça fait un moment qu'ils ont compris pour nous deux. Autant les mettre dans la confidence, ils pourront nous couvrir au besoin.

-Je sais pas... Tout ça prend trop d'ampleur...

-Hé. T'en fais pas, d'accord ?"

Jojo prit Gaby dans ses bras. L'étreinte était rassurante.
Attal ne pouvait pas contrôler ce qu'il allait se passer vis-à-vis de leur histoire et ça l'angoissait.

"Au fait on a parlé de défaite mais on a pas parlé de victoire : t'as été élu député de ta circonscription non?

-Moui t'as pas tort, mais je peux pas rester député si je suis premier ministre...

-Premier ministre ça claque mieux comme titre. Et puis vu le député de la circonscription d'à côté c'est pas plus mal...

-Qu'est ce que t'essaies de me dire ?

-Rien, juste que c'est chelou de bosser à côté de son ex.

-Pardon ? On en parle du fait que t'es toujours fourré chez les Lepen alors que ton ex fait partie de leur famille ?

-Moi je lui ai pas donné de poste important.

-Mais ça n'a rien à voir ?! Et depuis quand tu te soucies de mon ex ?? Ça sort d'où ça maintenant ?!

-C'est pas parce que j'ai rien dit que j'y ai jamais pensé.

-T'es jaloux...?

-Non je suis trop incroyable pour être jaloux. Mais face à Stéphane avec qui t'es sorti un tas d'années, avec qui tu t'es pacsé et que tu gardes près de toi au boulot... Ouais, je suis pas serein."

Pourquoi dès que ça allait mieux entre eux il fallait qu'il y ait toujours une nouvelle embrouille...?

"Mais c'est de l'histoire ancienne tout ça, j'ai tourné la page il y a 2 ans maintenant... Oui il a été important dans ma vie à une époque mais c'est juste un collègue à présent.

-Sauf qu'il connaît bien ta famille et que t'arrives pas à couper les ponts avec tes ex.

-Quoi, tu veux que je te présente à ma famille maintenant ?"

Gaby avait dit ça en rigolant mais il perdit vite son sourire face au sérieux de Bardella. Il aimait profondément sa famille et savait que se mettre avec un facho allait forcément les décevoir. Face à la stupeur de Gabille, Jordard reprit la parole, plus doux :

"Laisse tomber... Je suis un peu sur les nerfs."

Il le fixait avec un regard lourd de significations. Gabrouille buvait à présent ses paroles.

"Plus le temps avance, plus je m'attache à toi... Je me rends bien compte qu'on n'aura jamais une relation normale, comme t'as pu avoir avec Séjourné... Et quelque part ça me rend malade qu'un autre ait eu ce privilège.

-Je sais bien que ce n'est pas facile... Tu imagines bien que pour moi non plus, surtout que j'ai dû me battre pour ne plus vivre caché donc c'est un peu ironique. Mais c'est ça qui rend notre relation si spéciale. Peut-être qu'un jour on y arrivera, qui sait ? En attendant, hors de question pour nos partis d'afficher un quelconque lien."

Les deux politiciens quittèrent la maison sur ces paroles, après un doux baiser, teinté d'une certaine amertume.

Il allait falloir retourner à la vie politique.