Chapitre 10 : Menaces

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Gabriel Attal était seul avec Emmanuel Macron dans son bureau. Le ton était froid et solennel.

"Que se passe-t-il ? Nous devons revenir sur une de nos déclarations, Monsieur le Président ?

-Je vais aller droit au but. Quelqu'un t'as vu au parking du QG du RN hier soir.

-Ah

-B

-Y avait que de la place là-bas pour me garer.

-Pas à moi, Gabriel. D'après mes sources, il y avait un grand homme avec toi quand tu es reparti.

-C'était une escorte.

-Il avait la carrure de Jordan Bardella apparemment.

-C'est une escorte.

-Monsieur Attal...

-Mais vous aussi, vous donnez pas toutes les infos d'un coup !

-J'exige des explications."

Le temps manquait à Gabrebis pour se trouver une excuse. Et il n'allait quand même pas avouer au Président qu'il avait une liaison avec le représentant de l'extrême droite ! Il ne lui restait qu'une seule option : la fuite.

"Oh regardez, une manifestation de gilets jaunes dans l'Elysée ! Ces gens sont fous !

-Kewa?! ... Mais attendez, il n'y a rien..."

Le temps que Macon se retourne, Gabriel avait disparu. Ce dernier courait, téléphone en main.

G : "C'est la merde, Manu nous a grillé"

J : "Je crois que Marine se doute de quelque chose aussi."
"On mange ensemble ce soir après l'interview de 20h ? ❤"

G : "Grave, tu veux manger quoi Jordamour?❤"

J : "Toi 😏 et 2kg de carbonara"

G : "D'acc, je te laisse, Manu me poursuit comme un fou furieux"

Et effectivement, Macrondémission l'avait rattrapé :

"Tu pensais quand même pas me semer avec une technique aussi nulle ?

-À vrai dire, je ne sais pas trop à quoi je m'attendais.

-Bon. J'ai bien compris que tu ne répondrais pas à ma question. Mais sache que si j'entends encore dire que vous étiez dans une situation ambiguë, le scandale finira par tomber.

-Mais... Emmanuel, vous n'êtes donc jamais allé sur tiktok ?

-Non c'est mon Community Manager qui se charge de ça, pourquoi ?

-Euh... Pour rien. J'ai des cartons à finir."

Jordan, de son côté, était surchargé de travail, et il n'avait pas pour habitude de travailler, c'était donc très difficile pour lui.
Marine lui avait fait plusieurs sous-entendu graveleux sur une potentielle relation avec Gabriel. Il faisait celui qui ne savait rien. Il savait que cette relation pouvait mettre en péril toute sa carrière, mais il y tenait trop pour la sacrifier.

Trop réfléchir lui donna faim.

J : "Je vais déjeuner au petit resto près de Matignon. J'y serais d'ici 30 min si jamais😘"

G : "Je m'apprêtais justement à aller manger, quelle coïncidence 👀"

Nos deux protagonistes partirent donc pour leur date. L'endroit était discret et ils savaient qu'il y avait une table bien à l'abri des regards.

Gabriel rejoignit Jordalle à leur table alors que celui-ci avait déjà enchaîné trois entrées.

"Bah dis donc tu pourrais nourrir le tiers-monde avec tout ce que tu t'enfiles !

-Oh mais c'est toi que je vais enfiler...

-On avait dit pas en public Monsieur Bardella.

-Pourtant je suis sûr que ça te plairait"

Gaby rougit, détournant le regard. Il ne résistait plus aux avances de son amoureux. Mais ils devaient rester prudents.

Un bruit se fit soudainement entendre. Quelqu'un s'approchait de leur table. Lardella sursauta :

"Vite, cache-toi !

-Pourquoi moi ?!

-T'es plus petit, personne te verra sous la table ! En plus j'ai déjà commandé.

-Fait chier !"

Le trentenaire eût à peine le temps de se cacher qu'entra dans la pièce l'antagoniste ultime : Emmanuel Macron.

"Bonjour Monsieur le Président, que me vaut l'honneur ?

-Bonjour, Monsieur Bardella. Je vous avoue que je m'attendais à voir quelqu'un d'autre avec vous.

-Ah bon ? Je n'attends pourtant personne. (Il se racla la gorge)

-Très bien. Je peux me joindre à vous dans ce cas ?

-Mais avec grand plaisir. (Il serra fort la mâchoire)

-Quelque chose vous dérange ?

-Absolument pas, je ne comprends juste pas l'intérêt soudain que vous me portez ? (Il se mordit la joue puis s'accouda sur la table, mettant la main devant sa bouche.)

-Eh bien, il vaut mieux que j'apprenne à vous connaître, dans l'éventualité où vous pourriez être premier ministre.

-Pourquoi, il y a un rite de passage ? Ah !

-Vous êtes sûrs que ça va...?

-Il faut que je vous avoue... Quelque chose (dit-il douloureusement)

-Vous pouvez vous confier à moi.

-Je... (Il soupira)

-Oui ? (La tension était palpable.)

-Je pense que j'ai la chiasse."

Le Président leva un sourcil, perplexe.

"Je vais peut-être vous laisser tranquille dans ce cas. Vous précédez votre réputation, Merdella."

Ledit Merdella garda son calme, regardant Manul repartir. Il souleva la nappe de la table, trouvant Gabite entre ses jambes.

"Mais ça va pas de faire ça ?!

-Bah quoi ? C'est le prix à payer quand on me cache sous la table.

-Bon... Maintenant que t'es là, finis le boulot...

-Hmmm non, attends ce soir, après nos interview.

-Coquinou, va.

-Oui mais je sais que t'aimes ça."

Ils purent finir tranquillement leur repas, avant de retourner travailler.

Le soir à 20h, ils se firent interviewer tour à tour.
Gaby, après avoir fini son passage, rejoignit Badella dans sa loge. En entrant, il vit des pétales de roses étalées partout par terre, avec une table aux chandelles improvisée.

"C'est... Toi qui a fait tout ça ?

-Oui, vu qu'on ne peut pas vraiment s'organiser de rendez-vous galants sans risque, je me disais que ça te ferait plaisir."

Et oui, les deux kg de carbonara étaient là aussi.

Tensions et d'ébatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant