Chapitre 4 : Désirs

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Gabriel attendait sagement dans sa loge.

Il était passé par plusieurs émotions : d'abord, il était prêt à renoncer à cette dangereuse histoire. Ensuite, revoir cet homme avait ravivé du désir. Puis de la colère. Puis re du désir.
Il s'était surpris plusieurs fois à fantasmer de nouvelles rencontres avec lui entre les deux débats. Mais il avait également certaines piques du dernier échange en travers de la gorge.

Son cœur loupa un battement lorsqu'il entendit toquer à sa porte.
Il ouvrit et découvrit sans surprise l'objet de ses désirs, qu'il fit rentrer rapidement et discrètement dans sa loge.

Sans lui laisser le temps d'en placer une, Jordan le plaqua contre la porte pour lui donner un puissant baiser. Gabriel s'accrocha à son col, le tirant toujours plus près de lui.
Ils s'embrassèrent ainsi avec force pendant de longues secondes.

Ils reprirent une bouffée d'air frais, se regardant tendrement dans les yeux. Le temps était suspendu.

Bardella lui adressa un large sourire :

"Quand je serais premier ministre, je ferais en sorte que l'on puisse se voir en dehors des débats

-Arrête de vouloir me faire du charme en essayant de voler mon travail s'il te plaît. En plus t'auras jamais le temps pour ça.

-Oh mais j'en trouverais, crois-moi...

-Ce serait pas la première fois que tu reviendrais sur une de tes promesses"

Outré, Jordan haussa les sourcils et mordit aggressivement le cou de Gabriel.

"Aïe, mais t'es fou ça va laisser une marque !"

En guise de vengeance, Attal fit un suçon au cou de son amant, qui rétorqua avec un sourire en coin :

"Un point partout."

Ils reprirent ainsi leurs échanges de baisers, toujours plus agressifs, se sentant à présent libres d'enlever (sans aucune délicatesse) successivement les différentes couches de leurs vêtements, balancés allègrement sous un coin du bureau.

Alors qu'ils commencèrent l'exploration de leurs corps, ils entendirent des voix familières dans le couloir adjacent à la loge : les voix de leurs équipes.
Ils échangèrent un bref regard paniqué avant de se précipiter dans la première cachette à leur portée : le placard.
Ils s'y enfermèrent rapidement ; il n'était pas bien grand mais il y avait bien de la place pour deux hommes, surtout que vu ce qu'ils s'apprêtaient à faire, ils n'avaient pas vraiment besoin de distance physique. D'ailleurs cette proximité les incita à continuer ; Jordinou souleva son complice tout en le plaquant contre le mur, mettant son train au bord du tunnel de Gabichou.

Mais ils furent pris de stupeur quand ils entendirent leurs collègues ouvrirent d'un coup la porte de la loge :

"Gabrieeeeel t'es là ?? Bon sang mais où est-ce qu'il est passé ? Ne me dites pas qu'il est encore allé se chercher un spot pour faire son BeReal ?"

Les deux amants maintenaient leur position en silence, mais Jojolecoquinou fit entrer son train en gare d'un coup sec. Retenant une insulte, Gaby s'empêcha de crier de toutes ses forces pour ne pas attirer l'attention.

"Bon bah il doit être dehors, on va vérifier ça... Apparemment Bardepaslà a aussi disparu, j'espère qu'ils sont pas en train de se battre à la gare du nord"

Leurs collègues étaient enfin en train de s'éloigner, refermant la porte de la loge derrière eux. Attalon pût enfin s'exprimer :

"Mais ça va pas, on aurait pu se faire pren... Ah!

-Moi je sais pas, mais toi t'es certainement en train de te faire prendre"

Ils entamèrent enfin les hostilités, dans des accouts violents, défoulant toutes les pulsions retenues durant le débat de ce soir.
Ils se lâchèrent, oubliant la porte qui n'était absolument pas verrouillée : heureusement, les placards n'intéressent pas les politiciens, donc ils purent finir sans soucis leur affaire.

Quand ils sortirent du placard (ce qui était une première pour Bardella), ils se rhabillèrent en vitesse avant de se poser dans les sièges confortables de la loge.
Jordan eût un rictus :

"Je ne me lasse pas de nos entrevues, 𝘔𝘰𝘯𝘴𝘪𝘦𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘧𝘦𝘴𝘴𝘦𝘶𝘳.

-Pourtant ce plaisir est à la hauteur du risque, répondit-il en rougissant furieusement, trahissant son attrait pour ce surnom.

-Pour être honnête, je suis heureux de prendre ce risque avec toi, Gabriel."

Son ton était passé de joueur à solennel. Cela faisait maintenant quelques semaines que Jordan avait compris qu'il désirait passer plus de temps avec le premier ministre. Sans caméras, sans devoir se cacher et pas en coup de vent. Ce qui était assez paradoxale car il aimait entretenir leur rivalité et débattre avec animosité devant les caméras avec lui. Mais peut-être que c'était ça qui rendait leur lien si spécial à ses yeux.

Il examina la réaction d'Attal pour savoir ce qu'il pouvait tenter ou non. C'était assez difficile à décrypter : il eût une expression de surprise, d'inquiétude, puis un léger sourire se dessina sur ses lèvres, qu'il essaya de le cacher.
Jojo décida de se lancer :

"Que dirais-tu de venir discrètement chez moi, après le débat de jeudi soir ?"


Tensions et d'ébatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant