Chapitre 12 : Doutes

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Jeudi 4 juillet 2024.

Tout s'enchaîna très vite jusqu'au débat.
Gabriel ne répondait plus au téléphone malgré les (très) nombreuses relances de Jordan.

Ce dernier commençait à s'inquièter. Il voyait son partenaire s'éloigner et souhaitait le faire revenir près de lui, par n'importe quel moyen. Avec Gabriel, rien n'était acquis ; c'était aussi frustrant qu'excitant. Après tout, leur relation comportait de nombreux risques et leurs idéologies étaient très différentes, alors quelque part, il comprenait ses doutes. Mais il ne voulait pas faire de choix. C'était hors de question. Jamais il ne renoncerait à ses idéaux (de merde).

J : "Gaby je t'en prie réponds moi... Tu m'aimes encore au moins?"

Il entendit une notification. Son coeur bondit de stress, mais il était soulagé de lire enfin une réponse après ces deux jours sans nouvelle.

G : "Oui, je t'aime toujours.
Mais j'ai besoin de réfléchir à nous. À tout ce que ça implique. Ne t'en fais pas, je reviendrais vers toi pour qu'on en parle à deux, j'ai juste besoin de mettre mes idées au clair."

"Et j'ai juste pas répondu pendant 2 jours, je te rappelle que j'ai littéralement un emploi du temps de ministre, t'abuses 👀"

J : "Pour l'instant 🇫🇷"

G : "😑🤦‍♂️"

Et voilà, il recommençait ! Jordan était si énervant, à croire qu'il ne prenait jamais rien au sérieux ! Un coup il était l'amant parfait, un coup il était le requin débile du RN.
Attal avait besoin d'y réfléchir posément. Mais il n'avait plus le temps de tergiverser : son passage à la télévision commençait bientôt.

Bardella passa en premier. Sans surprise, il répétait en boucle les mêmes inepties. Dès qu'il eût fini, il se dépêcha de quitter le plateau pour rejoindre Gabriel au plus vite dans sa loge.

Il toqua à sa porte.

"Pourquoi tu es venu ?"

Gabriel réajustait sa cravate. Il avait envie de voir Jordan en vérité, mais sentait également le besoin de se distancer.

"J'avais juste envie de te voir avant ton passage, j'ai pas le droit ?"

Alors que Bradella tenta un sourire en coin, Gabrille soupira profondément.

"Haa... Tu as de la chance d'être mignon.

-Donc tu me pardonnes ?

-C'est pas une question de pardon mais de confiance à bâtir...

-Je ferais tout ce que tu me demandes, tant que ça ne touche pas à nos carrières, tu sais.

-Est-ce qu'on peut vraiment séparer nos carrières de notre couple ?"

La voix de Gaby trahissait sa peur du futur. Jojo commençait à bien le comprendre. Il le serra fort dans ses bras, comme pour lui dire d'avoir confiance en eux. Attal se rendait à l'évidence : il avait juste besoin d'être rassuré sur les intentions de Bardella. Il s'abandonna à ce câlin, comme une trêve silencieuse. Il devait choisir de lui faire confiance, malgré tout.

Après quelques minutes dans cette étreinte confortable, Birdella embrassa le haut de la tête de son amoureux, avant de le prendre par les épaules :

"Je suis sincère quand je te dit que j'ai envie que ça marche. Je ne suis peut-être pas correct en politique mais je veux faire au mieux pour qu'on continue d'avoir notre bulle rien qu'à nous.

-Tu restes un idiot fini sur tous les plans.

-Je vais me vexer si tu continues...

-Il faut croire que j'aime les idiots narcissiques.

-Il faut croire que j'aime les arrogants qui se prennent la tête."

Ils échangèrent un tendre sourire. Ils avaient dit qu'ils se laissaient une chance, alors il fallait la tenter jusqu'au bout.

Un membre de l'équipe de France 2 cria à travers la porte :

"Monsieur Gabriel Attal, antenne dans 10 minutes !

-Je vais devoir y aller on dirait.

-Attends."

Avant de le laisser partir, Bardenouille le retint par la main et lui offrit un long et puissant baiser.

"Bonne chance, Monsieur le premier ministre. Je t'attends là."

Ils se sourirent brièvement. Le ministre dut partir prendre la parole. Il était à présent plus détendu, et se sentait d'attaque pour affronter le plateau télévisé.

Durant sa prise de parole, il était confiant et même un peu trop bavard. Il était à la fois concentré sur son discours, mais également soulagé que son couple semblait aller mieux qu'il ne le pensait.

Une fois son passage terminé, il retourna vers sa loge, fier de son discours.

Il ouvrit la porte, avant de la refermer immédiatement derrière lui, bouche bée. Devant lui se tenait un spectacle pour le moins... déconcertant.

Après une seconde de choc, il réussit à aligner ces quelques mots :

"MAIS ENFIN JORDAN QU'EST-CE QUE TU FOUS À POIL DANS MA LOGE ?!??!!"

Tensions et d'ébatsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant