CHAPITRE 2: Le refus de compromettre sa dignité"

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Elle le fixa avec incrédulité, cherchant dans son regard une once d'humanité, un signe qu'il plaisantait. Mais son visage était dur, impassible, comme s'il était parfaitement à l'aise avec cette idée. Sa tante, quant à elle, semblait approuver, une lueur de convoitise brillant dans ses yeux.
- "Comment osez-vous ?" s'écria-t-elle, la voix tremblante de colère.
- "C'est une insulte à ma dignité, à l'héritage de mes parents ! Jamais je n'accepterai une telle chose, même sous la menace !"

Son oncle fronça les sourcils, visiblement contrarié par sa réaction.

- "Baisse d'un ton, jeune fille !" tonna-t-il. "Ne l'oublie pas, tu vis sous notre toit et tu nous dois le respect !"

Mais elle ne se laissa pas impressionner. Cette fois, elle ne se laisserait pas faire, sa dignité était en jeu.

- "Non, peu importe vos menaces ! Cette dignité que mes parents m'ont léguée est tout ce qui me reste, et je refuse de la souiller pour des futilités !" rétorqua-t-elle avec ferveur.

Sa tante prit la parole, sa voix dégoulinant de mépris :

- "Quelle ingrate tu fais ! Après tout ce que nous avons fait pour toi, c'est comme ça que tu nous remercies ?"

Elle sentit la colère monter en elle, mais elle s'efforça de rester calme.

- "Je vous serai toujours reconnaissante pour votre hospitalité, ma tante. Mais certaines choses sont au-dessus de tout, et ma dignité en fait partie. Je ne peux pas accepter votre proposition, même si cela vous contrarie."

Son oncle soupira, un air résigné sur le visage.

- "Très bien, nous te laissons du temps pour y réfléchir. Peut-être que tu changeras d'avis."

Mais elle savait au fond d'elle que jamais elle ne céderait. Sa décision était irrévocable. Elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas renoncer à ce qui faisait d'elle qui elle était.
Elle prit donc une profonde inspiration avant de dire :

-"J'ai bien réfléchi, et c'est ma décision finale."
Sa tante soupira.
-"J'avoue que je regrette de ne pas t'avoir prise sous mon aile depuis toute petite. Tu serais sûrement moins têtue."

- "Et moi, je remercie le bon Dieu de vous avoir épargné cette idée", répliqua Yasmine. L'oncle fronça les sourcils.
-"Combien de fois veux-je t'interdire de prononcer le nom de ton misérable dieu ici ?
- "Désolée, mon oncle, je ferai attention, cela ne va plus se reproduire", s'excusa Yasmine, baissant les yeux.
- Plus jamais oui, parceque tu dois choisir entre foutre le camp de chez moi ou soit rester et répondre à notre demande ?
- Non,vous allez qu'à même pas me faire ça mon oncle ?
- Réfléchi bien Yasmine, tout dépend de toi,ta Vie sera plus que meilleur que tu ne le crois. Accepte juste et tu nous remercieras après,dit sa tante.
Yasmine prit une profonde inspiration.
- "J'ai pris ma décision, mon oncle. Je ne laisserai personne salir l'image de mes parents. Même le Tout-Puissant ne me le pardonnerait pas." Ses yeux brillaient de détermination.

Son oncle ricana.
- "Très bien. Pars alors, que ton Tout-Puissant t'accueille. Tu regretteras de ne pas nous avoir écoutés, idiote que tu es !"

Le cœur lourd, Yasmine se dirigea vers sa chambre. Elle rassembla ses maigres affaires dans un petit sac, enfilant un jean et un pull noir. Arrivée au salon, sa tante tenta de la retenir une dernière fois.

- "Je n'insisterais pas si j'étais toi", soupira-t-elle.

- "Nos visions sont différentes, c'est tout", répondit calmement Yasmine.

Son oncle grommela.
- "Tant pis pour elle, le monde l' apprendra bien où elle va."

Yasmine prit une dernière fois congé.

- "Prenez soin de vous." Puis, sans un regard en arrière, elle franchit la porte, se retrouvant seule dans les rues inconnues de cette ville étrangère. Son petit sac à la main. Son cœur battait à tout rompre, un mélange de peur, de colère et de détermination. Elle venait de tout quitter, sa maison, sa famille, pour préserver ce qui comptait le plus à ses yeux : sa dignité.

Alors qu'elle s'éloignait de la demeure, Yasmine jeta un dernier regard en arrière. Sa tante était à la fenêtre, une expression de dédain sur le visage. Son oncle, quant à lui, semblait déjà avoir tourné la page, disparaissant dans l'ombre de la maison. La jeune femme sentit une boule se former dans sa gorge, mais elle ravala ses larmes. Elle ne pouvait pas se le permettre, pas maintenant.

Ses pas la conduisirent hors du quartier aisé où se trouvait la demeure familiale. Très vite, les rues devinrent plus sombres, plus sinistres. Yasmine resserra instinctivement la prise sur son sac, le cœur battant. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle allait, mais une seule chose était sûre : elle ne pouvait pas retourner là-bas. Jamais elle n'accepterait de se vendre, même si cela signifiait qu'elle devrait affronter l'inconnu.

Alors qu'elle avançait dans les ruelles mal éclairées, Yasmine se surprit à prier. Elle implorait le Tout-Puissant de la guider, de la protéger. C'était la seule chose qui lui restait, sa foi inébranlable. Dans ces moments d'incertitude, elle savait qu'elle pouvait compter sur la bienveillance divine.

Soudain, un bruit sourd la fit sursauter. Elle se retourna vivement, le souffle court, mais ne vit rien d'anormal. Pourtant, une sourde angoisse s'insinuait en elle. Elle accéléra le pas, pressée de trouver un endroit sûr où se réfugier. Mais les rues désertes et sombres ne laissaient présager rien de bon.

SOUS L'EMPRISE DU CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant