Chapitre 5: "La Gratitude et la Jalousie"

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Deux années s'étaient écoulées depuis l'arrivée de Yasmine dans cette ville, et elle avait récemment trouvé un poste dans un grand restaurant, grâce à l'intervention du père Gustave Pores. Celui-ci était devenu un soutien précieux pour elle, et elle ne savait comment lui rendre grâce pour tout ce qu'il avait fait. Elle lui serait à jamais redevable.
Alors qu'elles étaient assises à une petite table de café, Liliane Sánchez, la fille du propriétaire de c'est restaurant, sa fidèle compagne et sa meilleure amie, remarqua que elle semblait pensive.
- "À quoi penses-tu ?" lui demanda-t-elle.
Yasmine lui répondit avec un sourire paisible :
- "Je réalise à quel point Dieu est merveilleux."
Elle désigna du regard le restaurant animé qui se trouvait devant elles.
- "Regarde, cela fait déjà deux ans que je suis arrivée dans cette ville, et grâce à l'aide du père Pores, j'ai pu trouver ce poste dans ce beau restaurant. Ma vie est tellement plus sereine maintenant."
Liliane Sánchez acquiesça avec un air approbateur.
- "C'est vrai, tu as vraiment de la chance. Et tu as l'air épanouie dans ton travail. Tu dois être tellement reconnaissante envers le père Pores pour tout ce qu'il a fait pour toi."
Yasmine hocha la tête avec ferveur.
- "Oui, je lui serai à jamais redevable. Grâce à lui, je peux désormais gérer mes propres économies et envisager un avenir prometteur. C'est tellement rassurant de savoir que je peux construire ma vie comme je le souhaite."
Les deux amies continuèrent à discuter avec enthousiasme des nombreuses possibilités qui s'offraient à présent à Yasmine, ravies de voir à quel point sa situation s'était améliorée.
- "As-tu songé à la possibilité de chercher un studio à proximité, de manière à être tout près du restaurant ?"
- "En fait, j'y ai déjà pensé," dit-elle avec un sourire malicieux.
- "Depuis quatre mois, je mets de côté chaque centime que je gagne. Je veux pouvoir me permettre un grand appartement qui sera parfait pour ma sœur et moi, et bien sûr, proche du restaurant. Tu ne peux imaginer combien j'ai hâte de vous le faire visiter à toutes les deux!"
Liliane hocha vigoureusement la tête, un sourire radieux illuminant son visage.
- "Bien sûr Je suis impatiente de voir ton nouveau nid douillet. Et d'ailleurs, quand comptais-tu me le dire jeune fille ?"
Un sourire malicieux se dessina sur le visage de Yasmine alors qu'elle répondait :
- "Eh bien, j'attendais que tu me le demandes !"
Liliane éclata de rire, traitant affectueusement Yasmine de "petite maligne". L'atmosphère était légère et joyeuse, empreinte d'une anticipation pour l'avenir.
Soudain, une voix interrompit leur rire, tranchant dans leur gaieté comme une lame aiguisée. Pilar Flores  une collègue de travail au restaurant, s'approcha, son ton débordant de sarcasme.
- "Oh, regardez-vous, les princesses sont bien installées. Pourriez-vous partager avec moi ce qui vous fait tant rire ?"
Liliane sentit instantanément la colère de Liliane monter en flèche, serra les poings, outrée par la provocation évidente. Ses yeux lançant des éclairs vers leur collègue qui cherchait clairement à les provoquer. Mais Yasmine, toujours calme décida d'intervenir avant que la situation ne dégénère.
Mais Liliane la devança, ignorant sa provocation, elle répondit avec froideur :
- "C'est une question privée qui ne te concerne pas, Pilar," répondit-elle froidement, refusant de rentrer dans son jeu.
La frustration de Pilar était palpable alors qu'elle répliquait :
- "Puisque tu es la fille du propriétaire, tu te crois autorisée à te reposer pendant que nous travaillons dur, à parcourir le monde."
- "Pourquoi cherches-tu toujours la confrontation, Pilar ?" demanda Yasmine, essayant de calmer la tension.
- "Ne le sais-tu pas ? Elle est jalouse de toi Yasmine," ajouta Liliane, lançant un regard noir à leur collègue.
- "Moi ? Être jalouse de cette pauvre fille ?" s'esclaffa Pilar, incapable de concevoir une telle idée.
Le sang de Yasmine ne fit qu'un tour.
- "Tu oses me traiter de pauvre fille?" s'emporta-t-elle, son visage déformé par la rage.
- "Tu es sourde ou quoi ? Je te parle, sale clown pathétique," répliqua Pilar, refusant de reculer.
Avant que la situation n'empire, Liliane intervint, les suppliant de s'arrêter. Elle rappela à Yasmine la réaction de son père ce matin, visiblement mécontent de l'incident précédent. Reprenant son souffle, Yasmine prit une décision.
- "Oui, tu as raison Liliane. Elle n'obtiendra pas ce qu'elle cherche cette fois," déclara-t-elle d'un ton glacial.
Liliane prit délicatement la main de Yasmine, dans un geste de soutien et de solidarité.
- "C'est ça. Nous ne la laisserons pas gagner," dit-elle d'une voix emplie de détermination.
Ensemble, elles s'éloignèrent de Pilar Flores, la laissant bouillonnante de frustration. Elles cherchèrent refuge dans un coin plus calme, loin des troubles du restaurant. Cependant, leur répit fut de courte durée.
Au moment où elles espéraient passer inaperçues, le père de Liliane, le propriétaire du restaurant, apparut, ayant entendu une partie de leur altercation. Préoccupée, Liliane chercha rapidement une réponse pour désamorcer la situation. Étant toujours aux côtés de Yasmine, elle resserra sa main et implora son aide, insistant sur le fait qu'elle avait besoin d'elle.
- "Avez-vous vraiment besoin de moi ou était-ce juste une excuse ?", demanda Yasmine, son inquiétude palpable dans sa voix, une fois de plus dans leur coin.
- "Non, je voulais empêcher qu'elle nous inflige une autre scène," avoua Liliane.
- "Tu as vu comment l'expression de mon père a changé. Il ne tarderait pas à perdre son calme et à exploser."
Reconnaissante de sa présence, Yasmine lui sourit avec gratitude.
- "Merci d'être là pour moi, Liliane."
- "C'est rien," répondit-elle doucement.
- "J'ai simplement fait ce que je pouvais pour nous sauver. Maintenant, concentrons-nous au travail."
Les deux amies replongeant dans leur travail, lorsque le téléphone de Liliane se mit subitement à sonner, brisant le calme qui régnait dans la pièce, Yasmine s'en saisit instinctivement. Jetant un coup d'œil à l'écran, elle fut surprise de voir le nom "Alexandre Rodriguez" s'afficher. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire taquin en tendant le téléphone à son amie.
- "Tiens, c'est pour toi," dit-elle avec malice, curieuse de voir la réaction de Liliane.
Mais  celle-ci fronça légèrement les sourcils, intriguée.
- "Qui est-ce ?" demanda-t-elle d'une voix empreinte de curiosité.
Yasmine ne put résister à la tentation de la taquiner un peu.
- "Regarde, qui d'autre ça peut bien être, hein?" répliqua-t-elle avec un clin d'œil.
Liliane examina rapidement l'écran et son regard s'élargit de surprise.
- "Alex ? Mais pourquoi m'appelle-t-il à cette heure-ci ?"
Sans  perdre du temps, Yasmine lui suggéra alors de décrocher pour avoir la réponse à sa question.
- Comment le sauras tu si tu n'écoutes pas ce qu'il a  à dire ?
Elle pouvait voir que son amie semblait un peu nerveuse, ce qui la préoccupait.
- "Tu n'as pas à avoir peur, ma belle," la rassura t-elle doucement.
- " Ait confiance et tout ira bien.
Après une courte réflexion elle reprit.
- Si ce bien c'est qui t'inquiète, ne t'en fais pas, je m'occuperai de tes tables comme nous l'avons toujours fait. Prends ton temps chérie."
Liliane regarda son amie avec reconnaissance.
- "Merci Yasmine, tu es la meilleure." Dit-elle avant de disparaitre de la vu de Yasmine, qui la suivait du regard toute contente pour elle.
Liliane prit une profonde inspiration et décrocha, prête à découvrir ce qu'Alex avait à lui dire.
- "Allô ? Alex ?" Sa voix trahissait son nervosité.
- "Salut Liliane," répondit-il.
- "Tout va bien ?" demanda-t-elle, appréhendant la réponse.
- "Écoute Liliane, je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête là. Je ne suis plus vraiment sûr de mes sentiments pour toi et je pense qu'il serait préférable qu'on se sépare. Je suis désolé, mais c'est mieux pour nous deux," annonça Alex, d'un ton ferme.
Après ces quelques mots, le visage de Liliane se décomposa. Pendant un instant, elle resta silencieuse, sous le choc.
- "Je refuse, il faudra que tu me le dises en face. Dis-moi où tu es, je te retrouve," répliqua Liliane, déterminée à avoir une explication en face-à-face. "
- "Je ne crois pas qu'il y ait autre chose à ajouter. Bye !" lança Alexandre Rodriguez, avant de raccrocher.
Liliane resta là, le téléphone à la main, le regard vide. Cette rupture brutale et inattendue l'avait complètement prise au dépourvu, laissant une sensation de vide et d'incompréhension.

SOUS L'EMPRISE DU CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant