Chapitre 15: L'Échiquier des Coeurs

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Dans le luxueux décor de Mlleiha, les tensions étaient palpables. La princesse  Aliya Farah bint Al-Shahzadi se retrouvait face à la reine  Mina Mariam Al- khalifa, la mère imposante du cheikh Zayn Faris Ahmad Al-Khalid, dans une confrontation délicate. Son regard trahissait à la fois la colère et la tristesse.
Le point de vue de la princesse était clair. Elle était lasse de cette relation tumultueuse, où l'homme  qu'elle était sensée épouser ne cessait de lui signifier qu'elle n'était rien pour lui. Elle se sentait délaissée, ignorée, et toutes ces émotions se bousculaient en elle, prêtes à exploser.
- " Mais comment peux-tu me demander de rester, belle-maman ? Tu l'as toi-même constaté ! Il fait tout pour me faire comprendre que je ne suis rien à ses yeux, et toi, tu..."
Sa voix se brisa, submergée par l'amertume de ses paroles.
La reine, d'un pas solennel, s'approcha d'elle, cherchant à apaiser les tourments qui l'assaillaient. Son visage affichait une expression d'empathie mêlée de détermination.
- "Je comprends tes doutes, ma chère. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour abandonner. Je te l'ai déjà dit, c'est toi qu'il épousera. Regarde simplement comment je compte m'occuper de cette situation."
Aliya Farah secoua la tête, les larmes aux yeux.
- "Non, laisse tomber, belle-maman. Ça ne servira à rien. Je ne crois pas être faite pour votre fils. Il est profondément amoureux de cette fille, même si tu refuses de l'admettre."
La reine stupéfaite, la fixa d'un regard incrédule.
- "Que racontes-tu, Aliya ? Je te connais, c'est toi qui mérites mon fils, pas cette personne dont j'ignore jusqu'à l'origine. Laisse-moi faire, je veux tout arranger. Reste tranquille."
Aliyah Farah acquiesça, les épaules affaissées, résignée à la laissé mener les négociations.
De l'autre côté, Sasha et Yasmine se retrouvèrent dans un magasin luxueux, entourées de magnifiques robes qui semblaient attendre d'être essayées. L'excitation flottait dans l'air, mêlée à une pointe de tension.
Le point de vue de Sasha prédominait alors qu'elle observait Yasmine avec un sourire complice.
- " Essaie celle-ci, belle-sœur?, proposa-t-elle, tentant d'établir une connexion chaleureuse avec la jeune femme."
Mais Yasmine, dans un soupir empreint de tristesse, révéla la réprima.
- "Arrête, Sasha. Je ne suis pas ta belle-sœur. Ton frère m'a forcée à être ici, tu sais ? En fait, pour tout te dire, il m'a enlevée... En tant que femme, tu peux comprendre ma douleur. Parle-lui, s'il te plaît. Je veux rentrer chez moi."
Sasha fut prise de court par les paroles sincères de Yasmine. Elle chercha à percer le mystère de leurs sentiments entrelacés.
-" Tu n'aimes pas mon frère ?", demanda-t-elle, espérant obtenir une réponse claire.
Yasmine hésita un instant avant de répondre honnêtement.
- "Pour te dire vrai, non, " admit-elle, laissant échapper une pointe de tristesse dans sa voix.
Sasha ne put s'empêcher de défendre son frère, cherchant à montrer un autre aspect de sa personnalité.
- "Mais c'est un homme bien, tu sais ? Depuis qu'on est ensemble, c'est la première fois que je le vois dans cet état. D'habitude, il ne se soucie jamais de personne mais aujourd'hui, j'ai été étonnée de le voir entrer en cuisine et prendre soin de te préparer un repas. Tu te rends compte à quel point il est amoureux de toi ? Celle toi, qui ne peux le voir. Tu as réussi à changer mon frère, Yasmine... Mais ne t'en fais pas, je vais essayer de lui parler."
Yasmine fut touchée par ses paroles et lui exprima sa gratitude.
-" Je ne saurais comment te remercier, tu sais ?, "dit-elle sincèrement.
Sasha esquissa un sourire rassurant.
- "Allons voir de l'autre côté, proposa-t-elle, désireuse de distraire Yasmine de ses soucis momentanément. Elles s'engagèrent ensemble vers une autre partie du magasin, où de nouvelles robes étincelantes attendaient d'être découvertes.
La journée s'écoulait rapidement et le cheikh se retrouva en compagnie de son fidèle conseiller, Amir pour discuter des détails importants.
Il le fixait d'un regard déterminé.
- "Fais en sorte que tout soit bien en ordre. Je veux que mon mariage soit digne de son nom, "déclara-t-il avec conviction. Son désir de rendre cette journée spéciale pour sa future épouse était palpable.
Amir arqua un sourcil, cherchant à comprendre les motivations de son souverain.
- "Tout ça pour lui faire plaisir ?," questionna-t-il avec curiosité.
Zayn Faris Ahmad Al-Khalid esquissa un léger sourire.
- "Toi-même tu sais comment sont les femmes. Elles ne désirent que des belles choses, et si j'ai les moyens de lui offrir ce qu'elle mérite, pourquoi ne pas le faire ? Je veux la voir heureuse, tu comprends ?," expliqua-t-il, révélant son profond attachement envers sa future épouse.
Il acquiesça, comprenant l'importance de cette journée pour le cheikh.
- "Ça sera comme vous l'avez dit, sire. Je veillerai à ce que chaque détail soit impeccable, "assura-t-il, prêt à relever le défi de satisfaire les exigences du cheikh.
- " Bien  et maintenant dit moi, quand est-ce Ils Ils seront là ?," demanda-t-il, cherchant à connaître le moment précis auxquels  les invités surprises devraient arriver et tout ça dans le but de rendre sa dulcinée heureuse.
Amir réfléchit un instant avant de répondre.
- "Je ne sais pas exactement, mais ils devraient déjà être là. Ils ont pris le vol hier soir," informa-t-il, espérant apaiser l'impatience du prince.
Le cheikh hocha la tête, enregistrant soigneusement l'information partagée. Un frisson d'anticipation parcourut sa voix alors qu'il murmura.
- "Très bien". Il était clair que l'imminence des événements le remplissait d'une excitation palpable.
Voyant que son souverain était perdu dans ses pensées, décida d'engager la conversation pour le ramener à la réalité.
- J'attendais que tu me le demandes  mais bon, j'ai réussi à signer le contrat avec le Russe. Il a même accepté de venir travailler dans notre pays," annonça-t-il fièrement.
Il sourit, reconnaissant le travail acharné de son ami.
-" Je dois me l'avouer que tu as fait du bon travail Amir. Je savais que je pouvais compter sur toi," déclara-t-il avec sincérité, leur relation de confiance mutuelle s'affirmant.
Amir répondit humblement à ce compliment.
-" Merci pour votre confiance sire", dit-il, son sourire traduisant sa gratitude.
Curieux de connaître la localisation de sa bien aimée d'honneur, le cheikh Zayn demanda :
- "Elle est où ma future épouse ?"
-" Elle est partie faire des courses avec votre sœur et depuis elles ne sont toujours pas encore de retour," il marqua une pose.
- "Vous vous attendez déjà votre majesté ?" Se permis t-il de demander.
Il soupira légèrement, exprimant sa frustration silencieuse.
- "Ce n'est pas si facile, mais je garde toujours espoir,"murmura-t-il, révélant la complexité de ses sentiments envers l'avenir de leur relation.
Soudain, le son strident de téléphone interrompit leur conversation. Amir s'excuse et décrocha rapidement en écouta attentivement pendant quelques instants, puis raccrocha avec un air satisfait.
- "Ils sont déjà au pays, "révéla-t-il, conscient de l'importance de cette information.
Reprenant rapidement ses esprits, il lui donna des instructions claires.
-" Conduisaient-les directement au palais", ordonna-t-il, démontrant son empressement à rencontrer ses invités. Avec un signe de tête, il acquiesça.
- "D'accord, répondit-il, prêt à obéir à ses instructions..
Quelques heures plus tard, le cheikh descendit dans le salon et attendant ses invités. Mais comme cela ne faisait pas partie de ses habitudes, sa mère, la reine, sembla curieuse et lui posa une question.
- " Attends-tu quelqu'un mon fils ?", demanda-t-elle d'un ton intrigué.
Et il répondit avec empressement:
- "Oui ! La famille de ma future femme devrait arriver d'une minute à l'autre."
Le silence s'installa brièvement alors que la reine semblait réfléchir à ses paroles. Les tensions entre eux étaient palpables. Finalement, elle prit la parole d'une voix froide et acerbe.
- "Ce serait bien qu'ils soient là, parce que je n'arrive plus à supporter cette chose que tu appelles femme dans ma maison, déclara-t-elle avec mépris. J'espère bien qu'ils seront là pour récupérer leur déchet!"
Zayn Faris Ahmad Al-Khalid fronça les sourcils, indigné par les mots offensants de sa mère.
- "Je ne te permets pas de l'insulter mère," répliqua-t-il fermement, défendant l'honneur de sa future épouse.
Cependant, la tante de Yasmine, Peronne Jiménez, fit son entrée et brisa momentanément la tension.
-" Bonjour ! salua-t-elle chaleureusement.
Le cheikh lui répondit courtoisement .
-" Bienvenue, ma tante."
La reine, néanmoins, ne semblait pas disposée à mettre de côté ses rancœurs.
-" Restez où vous êtes et attendez que je vous amène votre fille," ordonna-t-elle d'un ton glacial.
Le cheikh, sentant l'injustice de la situation, tenta d'intervenir.
-" Maman !," appela-t-il, espérant trouver un terrain d'entente.
Mais la reine Mina garda le silence, elle ne s'arrêta pas et refusa de répondre, créant ainsi une ambiance tendue qui imprégnait la pièce. Quelques minutes plus tard, elle fit son retour au salon, accompagnée de Yasmine. Dans un état de colère évident, elle saisit brusquement sa main et la traina de force.
- "Laissez ma main, s'il vous plaît, vous me faites mal."
Cependant, le cheikh alarmé par le comportement de sa mère, intervint immédiatement, sa voix tremblant de préoccupation :
- "Arrête, maman ! Que fais-tu ?" s'exclama-t-il, cherchant à mettre un terme à la douleur infligée à Yasmine.
Perrone, submergée par l'émotion, cela faisait des années maintenant qu'elle pas vu sa nièce et les circonstances dans lesquelles elle l'a retrouve ne lui plaisait guère, elle éclata en sanglots, ses larmes témoignant de sa détresse :
- "Ma fille", murmura-t-elle d'une voix brisée.
La présence inattendue de son oncle et de sa tante devant elle fut une surprise déconcertante pour Yasmine. Une vague de colère la submergea, mais elle se retient de prononcer le moindre mot, comprenant l'instant crucial qui se déroulé sous ses yeux.
- "Me laisserez-vous parler un instant avec ma nièce ?" demanda-t-elle, cherchant à établir une connexion intime avec sa nièce.
Conscient de l'importance de cette conversation, le cheikh se tourna vers son ami.
- "Amir ?" l'appela-t-il, sollicitant son expertise.
Amir s'inclina respectueusement devant lui, prêt à lui offrir son soutien :
- "Oui sire ?" répondit-il avec dévouement.
Dans un geste empreint de calme et de sérénité, il ordonna d'une voix posée :
- " Amène-les dans mon bureau."
Amir, fidèle à sa loyauté envers le cheikh,acquiesça respectueusement et se tourna vers les dames pour les guider.
- "Veuillez me suivre, mesdames", les invita-t-il poliment, offrant son assistance pour les conduire vers son bureau qui n'était pas bien loin.
Il les conduisit jusqu'à la porte du bureau, et Yasmine et sa tante ne tardèrent pas à y pénétrer. Une fois à l'intérieur, elles entamèrent une discussion, plongées dans l'atmosphère feutrée du bureau majestueux.
Yasmine, cherchant des réponses, brisa le silence pesant.
- "Donc si je comprends bien maintenant, vous avez choisi de me vendre à cet homme, tante ?" Ses yeux reflétaient à la fois la colère et la douleur.
Perrone, rentit le poids des mots de sa nièce et chercha à expliquer.
- "Non, mais qu'est-ce que tu racontes mon enfant ?, nous n'avons rien fait de telle," dit-elle d'une voix douce teintée de tristesse.
-"C'est lui qui nous a fait venir. Et d'ailleurs, j'ignore même l'objectif de notre venue ici... Est-ce qu'il te traite bien ?"
Yasmine, luttant contre ses émotions, répondit d'un ton amer :
- "Arrête votre sarcasme s'il te plaît."
Touchée par ses mots, tenta de se justifier.
- "Je n'agissait pas de moi-même, ma fille. C'est ton oncle qui me forçait à le faire. Tu sais, j'étais très fière de toi le jour où tu lui as tenu tête. Seulement, je ne pouvais exprimer ma joie de peur que ton oncle ne le découvre. Que tu le croies ou pas, tu dois savoir que je priais jour et nuit pour que le Tout-Puissant veille sur toi. J'ai été rassurée le jour où j'ai vu cet homme venir chez nous, menacer ton oncle et lui dire de rester loin de toi.  Mon esprit est resté tranquille puisque que je savais que tu étais en sécurité."
Les yeux de Yasmine se remplirent de confusion.
- "Pourquoi fait-il ça pour moi ?" demanda-t-elle, cherchant une explication logique.
Sa tante posa sa main sur elle avec tendresse et lui dit :
- " Seule un homme fou amoureux peut faire ça ma fille, tu peux me croire."
Yasmine secoua la tête, avec résolution.
- "Mais je ne l'aime pas!"
Mais, Perrone sourit avec compassion.
- "Ne le dis pas trop vite. Regarde au fond de toi et laisse ton cœur décider."
Un moment de silence s'installa entre elles, brisé seulement par les battements de leurs cœurs tourmentés. Puis, remplie de remords, elle baissa les yeux et prit la parole d'une voix plus douce.
- "Pardonne-moi, ma fille. Je n'ai pas su prendre soin de toi. Je suis vraiment désolée pour tout ce qui s'est passé."
Yasmine, touchée par les paroles de sa tante, lui offrit un sourire empreint de tendresse.
- "Ne dis pas ça, ma tante. Malgré tout ce qui s'est passé, je ne t'ai jamais détestée. Je t'aime toujours mais, tu aurais dis me le dire bien avant, peut-être que je ne me serais pas sentie délaissé."
Les yeux de sa tante se remplirent de larmes.
- "Merci beaucoup ma fille, je te jure que c'était le seul moyen de te protéger... Allons-y maintenant, ils doivent nous attendre."
Les deux femmes quittèrent le bureau, laissant derrière elles une atmosphère chargée d'émotions. Le destin de Yasmine prenait un tournant inattendu, et elle devait affronter les décisions qui l'attendaient avec courage et détermination.

SOUS L'EMPRISE DU CHEIKHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant